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Filière canne et énergie photovoltaïque
20 juin 2008, par
Pour les usiniers, le photovoltaïque est un nouveau moyen de diversification. Il leur permet d’augmenter leurs profits. Mais cela ne fait pas augmenter le prix de la canne. Quant au planteur qui veut augmenter ses revenus en diversifiant de la même façon que les usiniers, ces derniers lui interdisent. Ils sont même près à aller en justice pour maintenir le planteur dans sa fonction exclusive de fournisseur de matière première à un prix fixe, héritage de l’Accord de 1969.
L’énergie photovoltaïque suscite bien des convoitises de la part des usiniers. Ces derniers y voient un moyen de maximiser encore leurs investissements, ce qui est dans leur logique. En effet, la vente de leur terres à canne a été le point de départ de cette réorientation stratégique (voit "Témoignages" du 19 juin 2008). Le photovoltaïque est donc un nouvel atout dans leur main. Une filiale des usiniers est donc un solariste.
Dans le cadre de la loi-programme pour l’Outre-mer, les investissements productifs sont défiscalisés à 50%. Mais afin de favoriser le développement des énergies renouvelables, la loi Girardin prévoit un bonus de 10 points pour les investissements effectués dans ce secteur.
Autrement dit, l’entreprise qui exploitera les panneaux solaires situés sur le toit de l’usine Mascarin a droit à un crédit d’impôt de 60%. Cette entreprise étant une filiale d’un industriel de la canne, c’est autant de bénéfice pour les usiniers.
Le solariste revend ensuite l’électricité produite à EDF au tarif indexé de 40 centimes le kilowattheure (valeur 2006), actualisé à 41,5 centimes d’euros.
Pour estimer la production annuelle de cette nouvelle ferme, il est possible de prendre comme base la ferme voisine installée sur le toit de la SAPRIM. D’une puissance d’1 MWc, elle produit 1.297.300 kWh par an. Étant environ quatre fois moins puissante, on peut estimer que Mascarin produira près de 300.000 kWh par an. EDF achètera donc chaque année pour plus de 121.000 euros d’électricité à l’entreprise qui exploitera le toit de l’usine Mascarin. Ce contrat d’achat est garanti pendant 20 ans.
Une logique de chef d’entreprise
Quant à l’usine Mascarin, autre filiale des usiniers, elle doit logiquement toucher de la part du solariste un loyer pour la location de son toit, et cela pendant 20 ans.
Pour résumer, ce sont plusieurs recettes supplémentaires qui bénéficient aux usiniers : une subvention fiscale couvrant 60% de l’investissement et la garantie de vendre à EDF pendant 20 ans pour au moins 121.000 euros d’électricité. Quant au loyer, c’est une filiale des usiniers qui le verse à une autre filiale des usiniers.
Ce montage financier est donc un moyen pour les usiniers de maximiser leurs profits, ce qui est dans leur logique de chef d’entreprise.
Une logique que l’on veut interdire au planteur
Mais ce qui affole les usiniers (1), c’est que des chefs d’entreprise, avec lesquels ils sont pourtant partenaires au sein de la filière, puissent avoir le droit d’utiliser la même logique : se diversifier pour augmenter leurs revenus.
Sous prétexte de défendre la sole cannière alors qu’ils ont vendu la totalité de leurs terres à cannes, les usiniers veulent interdire à des planteurs de poser des panneaux photovoltaïques sur leur exploitation. En clair, ils s’opposent à ce que les planteurs puissent louer leurs terres à des solaristes, ce qui leur rapporterait au moins cinq fois plus que la canne.
Supposons qu’un planteur décide de devenir lui-même solariste en installant une ferme d’un hectare sur son terrain. Il pourrait donc avoir droit à une subvention fiscale de l’Etat d’un montant égal à 60% de son investissement, puis revendre de l’électricité à EDF pour plusieurs dizaines de milliers d’euros par an, et rien ne l’empêche de continuer à planter de la canne sur le reste de sa parcelle.
Mais les usiniers, aidés par quelques élus (voir encadré), cherchent à culpabiliser les planteurs tentés par le projet d’être eux-mêmes des solaristes, ou de louer leurs terres. Les usiniers, qui sont pourtant des chefs d’entreprise, veulent empêcher les planteurs d’avoir ce raisonnement de chef d’entreprise. Ce qui sous-tend une volonté manifeste de maintenir le planteur dans sa fonction de fournisseur de matière première à prix fixe, héritage de l’Accord de 1969.
Manuel Marchal
(1) comme le rappelle les "Journal de l’île" du 10 et du 18 juin derniers, ainsi que "le Quotidien" du 18 juin 2008.
Etrange position du PS
« Les planteurs ne doivent pas croire que le soleil, c’est de l’"or en barre" ». C’est le message qu’a voulu faire passer Jean-Jacques Vlody lors de la présentation du projet "Réunion 2030" le 11 juin dernier au Conseil général.
Ce projet envisage que 250 hectares de terres « à enjeu agricole » selon la Préfecture ("Journal de l’île" du 10 juin 2008) soient équipés de panneaux photovoltaïques.
Selon Jean-Jacques Vlody, le Conseil général a consacré beaucoup d’investissements pour la valorisation du foncier agricole, dont le chantier du Basculement des eaux. Ces investissements doivent donc servir à faire pousser de la canne, pas à donner la possibilité aux planteurs de louer leurs terres à des solaristes. Cette position rejoint tout à fait la stratégie des usiniers sur cette question, dévoilée dans le "JIR" de la veille. D’ailleurs, l’argumentation s’est poursuivie sur le ton de la culpabilisation : « attention à l’effet d’aubaine, on croit vouloir être rentier ». Il ajoute qu’avec la limite de 30% d’énergie intermittente dans le réseau électrique que fixe EDF, il est plus réaliste de se fixer comme objectif 170 hectares de panneaux photovoltaïque, sans recourir au terres agricoles, dans le cadre d’une « autonomie dans la production électrique, beaucoup plus abordable » que l’autonomie énergétique.
Son collègue Gilbert Annette abonde dans le même sens, pour lui « l’autonomie énergétique est une ambition irréaliste, irréelle ».
Les arguments de Jean-Jacques Vlody et Gilbert Annette sont alors démontés par Pierre-Alain Roche, responsable du projet "Réunion 2030". Outre le fait que la limite de 30% apparaît de plus en plus « factice », le chargé de mission constate que dans le domaine des transports, le secteur le plus gourmand en hydrocarbures, on assiste à une accélération des recherches dans les véhicules propres, notamment les voitures fonctionnant à l’électricité.
Ce qui veut dire que le moment du basculement vers les véhicules propres se rapproche. « Anticiper et favoriser ce basculement est essentiel », poursuit-il.
Autrement dit, contrairement à la position conjointe des usiniers et d’élus du PS, l’utilisation de 250 hectares de foncier agricole pour produire de l’énergie pourra contribuer à la réalisation d’un objectif réaliste : l’autonomie énergétique.
Électricité photovoltaïque : 70 fois le revenu tiré de la bagasse
Grâce au travail qu’ils accomplissent tout au long de l’année, les planteurs couvrent le sixième de la consommation électrique annuelle de La Réunion, rappelle "Canne progrès" dans "le Quotidien" du 4 juin dernier.
En récompense de ce service, les planteurs ont reçu une prime bagasse d’un montant total de 2,79 millions d’euros (1,8 euro par tonne de canne livrée à l’usine), pour 26.000 hectares. Cela fait en moyenne 107 euros de prime bagasse par hectare de canne, soit 70 fois moins que la location d’un hectare de canne pour produire de l’électricité photovoltaïque.
Sur la base d’un tarif moyen de location à un solariste de 8.000 euros par hectare, la prime bagasse représente l’équivalent du loyer de 348 hectares de panneaux photovoltaïques, soit 1,3% des terres à canne.
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Messages
20 juin 2008, 07:10, par nicolas de launay de la perrière
quand on songe à ces zones de stockage de véhicule le long de la 4 voies Port Possession.... quand on songe à ces parkings de grande surface à Ste Marie, le Port, Saint Denis, Saint Pierre...un système de couverture de ces zones par des panneaux photovoltaïques...mais bon..faut pas le dire trop fort, de peur que cela donne des idées !!!