OCM-sucre

Les industriels sont confiants

20 octobre 2005

La filière canne-sucre de La Réunion obtiendra de ’solides garanties’ dans le cadre de la réforme du règlement européen, pour la période 2007-2014. C’est ce qu’a annoncé hier Xavier Thiéblin, co-président de la commission paritaire de la canne à sucre lors d’une conférence de presse dans les locaux du CERF.

L’ambition cannière se porte bien. Les exploitations sont économiquement viables, et Xavier Thiéblin est assuré que La Réunion obtiendra une compensation "assez large". Il indique que lors de sa récente visite dans l’île, François Baroin, ministre de l’Outre-mer lui a donné la garantie qu’avec son collègue de l’Agriculture, Dominique Bussereau, ils œuvreraient pour la mise en place de compensations complémentaires, qui absorberont le choc de la baisse du prix du sucre communautaire. C’est le 22 novembre 2005 que le Conseil des ministres de l’agriculture européens se réunira pour trancher sur la question du taux de la baisse du prix du sucre de 39%. Cette baisse est compensée à hauteur de 44 millions d’euros pour les DOM à partir de 2007, pour l’aide directe aux revenus des agriculteurs.

Maîtriser le foncier agricole

Xavier Thiéblin précise qu’il faut désormais "se projeter dans l’avenir en vue des discussions futures quant à l’horizon 2014 le règlement sucrier sera réexaminé". Il souligne également que le développement de la filière passe par la maîtrise du foncier agricole. Il rejoint l’observation émise par Michel Sinoir, le directeur de l’Agriculture et de la forêt de La Réunion, à l’effet qu’il ne faut pas opposer les besoins de l’urbanisation et la préservation des terres agricoles. Il n’en demeure pas moins que le maintien des surfaces agricoles repose sur la rentabilité des exploitations. Actuellement, la canne est cultivée à La Réunion sur une superficie de 26 000 hectares.

Du bioéthanol réunionnais

Xavier Thiéblin a abordé la question de la production à La Réunion, de bioéthanol à partir de mélasse, sous-produit de la canne à sucre. Si cette production est "techniquement possible", il n’est pas question pour lui de déstabiliser les filière élevage et rhum, qui absorbent 50.000 tonnes des 70.000 tonnes de mélasse produites. C’est avec les 20.000 autres tonnes de mélasse, qu’il serait envisagé de produire de l’éthanol. Xavier Thiéblin précise que des contacts ont été pris avec les pétroliers et la Région Réunion. Un comité de pilotage se réunira ces prochaines semaines, afin de déterminer le cadre de cette filière qui pourrait démarrer en 2007.

Suppression du colonat

Par ailleurs, dans le cadre de l’examen du projet de loi d’orientation agricole, l’Assemblée nationale vient d’adopter un amendement présenté par la député Huguette Bello, selon lequel le colonat partiaire dans les DOM et à La Réunion en particulier, va disparaître. Cette mesure était considérée par l’ensemble de la profession agricole comme inadaptée aux besoins et aux évolutions de l’agriculture.


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