Convention canne 2006-2015

Les jeunes agriculteurs demandent l’arbitrage de l’État

24 juin 2006

Une délégation d’une trentaine de jeunes agriculteurs de la CGPER a été reçue hier matin à la Direction de l’Agriculture et de la Forêt. Motif de l’inquiétude exprimée : l’attitude des usiniers conduit les discussions sur la convention canne à s’enliser.

Devant la tournure prise par les discussions sur la convention canne, les jeunes agriculteurs en phase d’installation ou prêts à s’installer veulent savoir si l’activité de la filière sera encore viable dans neuf ans. Or ils constatent qu’ils n’obtiennent aucune réponse des industriels à leurs demandes de mettre les chiffres sur la table et de procéder à un nouveau partage.
Ils ont souhaité alerter le Directeur de la DAF et faire appel au rôle d’arbitre de l’État, entre les industriels et les planteurs. "Dès que les planteurs perçoivent une aide de l’État, les industriels en ont connaissance et réajustent leurs prix. Nous, planteurs, n’avons aucune information sur les subventions versées aux industriels. C’est totalement opaque. Nous les voyons jouer sur la situation financière tendue que connaissent les planteurs pour faire durer les négociations, mais ils refusent toujours de faire un effort significatif pour un partage des richesses tirées de la canne", a expliqué hier Éric Soundron, après que la délégation a été reçue à la DAF par MM. Sinoir et Derouan.
Les jeunes agriculteurs jugent "inacceptable" le discours des industriels qui proclament ne pas avoir les moyens de répondre aux revendications des planteurs sur les primes bagasse et mélasse, tandis qu’"ils délocalisent en Tanzanie ou au Mozambique".
Les jeunes agriculteurs ont souhaité obtenir de la DAF qu’elle mette sur la table "la liste des subventions attribuées à la filière, avant le 1er juillet".
Après la rencontre, les jeunes de la CGPER ont adopté une motion qui demande "l’arbitrage de l’État (sur les éléments financiers) pour une prime mélasse à 1,50 euro/T, une prime bagasse à 2,00 euros/T ainsi qu’une subvention de 50% sur la replantation" et son engagement "pour une compensation intégrale 2006-2015 qui ne soit pas conditionnée au vote d’une loi de finances annuelle ou au règlement POSEI".
À l’appui de leur demande, les jeunes agriculteurs ont dit une nouvelle fois aux responsables de la DAF que leurs représentants ne pourraient signer une convention si celle-ci "ne garantit pas un revenu décent qui prenne en compte l’augmentation des coûts de production pour les 9 prochaines années".

P. David


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