
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
La Convention canne toujours en suspens
3 juillet 2006
Après plus de 4 heures de discussions coupées d’interruptions de séance et d’entretiens de médiation, les partenaires de la filière canne se sont quittés samedi soir sur un constat de désaccord.
16h30 : Dans les jardins de la Préfecture.
Environ 200 planteurs de la CGPER attendent sur la pelouse. Ils sont là depuis 2 heures, après une marche sur le Barachois avec banderoles et pancartes rappelant leur revendication : Un partage égal des sous-produits de la canne...
Une vingtaine de planteurs de la FDSEA est présente aussi, un peu à l’écart.
Leurs délégués discutent depuis le début de l’après-midi, au sein de la Commission paritaire de la canne et du sucre, avec les représentants des industriels et avec l’administration (DAF et Préfecture).
Une interruption de séance a été demandée par les industriels, qui veulent revoir leurs propositions. Les représentants de la CGPER ont pu sortir et rendre compte des discussions qui, à leur avis, ont peu progressé.
17 heures : À l’intérieur, la discussion a repris. Dehors, les chants de Danyèl Waro qui soutiennent le moral des planteurs sont ceux des années 70-80. "Adékalom pèy pa..."
Les industriels ont fait des propositions d’échelonnement pour les sous-produits de la canne, et les négociateurs de la CGPER ont demandé à aller les présenter aux planteurs rassemblés dans les jardins. L’étalement proposé l’est selon l’importance de la récolte : de 0,90 à 1,80 euro/tonne. Les planteurs attendent 2 euros par tonne et sont déçus. Des huées donnent le ton de la réponse, et Éric Soundron, le messager, déclare que ces propositions "ne profiteront pas aux petits planteurs" et "qu’ils ne sont pas près d’accepter cela". Il repart aux négociations en demandant aux planteurs de rester mobilisés.
17h15 : Comme "les discussions n’avancent pas", disent les émissaires, la CGPER a demandé l’arbitrage du Préfet. Des consultations séparées commencent, en vue d’une médiation. Certains des négociateurs viennent rejoindre la manifestation et, comme le ton s’échauffe un peu, une discussion a lieu entre Éric Soundron, Sylvestre Lamolly et le chef de la police. Des planteurs commençaient à parler d’aller arrêter la circulation sur le Barachois.
18 heures : Les négociations tardent à reprendre et les négociateurs des planteurs, munis d’un porte-voix, envoient leurs mots d’ordre à travers les grilles. "6 millions d’économie sur la mélasse ! 10 millions d’économie sur la bagasse ! 1 euro pou plantèr i trouv pa ! Zot la poin la-ont don !".
Puis les négociations reprennent "sur de nouvelles propositions", entend-on dire, et les dirigeants repartent.
Dehors, les discussions vont bon train. Les planteurs commentent, à l’attention du chef de la police, les propositions de leurs délégués partis négocier. "Banna i vann la mélass 75 éro la tonn. Anou, nou giny pa rien la-dann", dit l’un. "Pèy anou ! Donn anou le kouraz kontinyé viv èk la kann", dit un autre. Dans le porte-voix, les demandes se font plus incisives : "Thiéblin, démission !"
Des jeunes planteurs de Sainte-Rose - l’un est installé depuis 14 ans, l’autre depuis peu - disent leur mécontentement devant des négociations qui n’avancent pas. De peur de voir la main-d’œuvre partir ailleurs, ils ont dû commencer la coupe avant le lancement effectif de la campagne, qui n’aura pas lieu si la Convention n’est pas signée.
Avec la nuit qui entre peu à peu, les silhouettes se fondent dans l’obscurité, et les conversations se font plus badines entre les planteurs et le cordon de policiers. Joseph Mandaye, un planteur de Sainte-Rose, amuse tout le monde - surtout les policiers - en racontant les 21 jours passés autrefois à la Maison d’arrêt. Pour une bêtise... Mais l’homme est un bon vivant et il a tout de suite vu le parti à tirer d’un séjour “tous frais payés”.
18h45 : La séance est levée, sans signature. Les planteurs de la FDSEA sortent les premiers, avec le Président de la Chambre d’agriculture. Des huées les accueillent, montées des rangs de la CGPER. Une certaine confusion entoure encore les circonstances de cette nouvelle - et définitive - interruption de séance. Un représentant des “gros planteurs” dit sans conviction que "la CGPER a changé de revendication", ce que les intéressés vont très vite démentir. "9 an la pa 9 jour ou 9 moi ! Tank la Convention lé pa sinyé, i koup pa !", redit dans le micro Jean-Yves Minatchy, Président de la CGPER, en demandant que les négociations reprennent "dans les 48 heures". Les derniers débriefings sont rapides, comme si les protagonistes n’avaient plus rien à se dire.
MM. Thiéblin et Pétin, du groupe Quartier Français, sortent en répétant le discours mis au point depuis la dernière réunion : "Les planteurs se disputent la Direction de la Chambre. Il n’y aura ni coupe, ni convention avant janvier 2007, date des élections à la Chambre d’agriculture !", disent-ils dans un rire jaune. Un foutan que personne ne prend au sérieux, mais qui révèle les jeux de rôle tenus par les uns et les autres.
Une fois encore, les négociations ont achoppé et il se pourrait qu’elles ne puissent pas reprendre avant une quinzaine de jours. Il ne reste plus qu’à souhaiter que les grandes pluies de l’été prochain soient aussi tardives que l’a été cet hiver.
P. David
Commentaire
Qui veut signer la Convention ?
Le dernier épisode des négociations interprofessionnelles pour la signature de la Convention qui doit réguler les relations entre acteurs de la filière canne jusqu’en 2015 a mis en exergue, au-delà des positions défendues par les uns et les autres, le côté “jeu de rôles” d’une situation dans laquelle les acteurs n’ont pas forcément toutes les cartes en main.
Pour les industriels, le jeu consiste à renvoyer la responsabilité du “blocage”, aux rivalités - réelles, quoique secondaires - entre catégories de planteurs. C’est d’autant plus facile qu’ils ont eux-mêmes tout en main pour attiser ces contradictions.
En raisonnant “à enveloppe constante”, quelle que soit la revendication, les industriels jouent depuis le début à prendre des bouts de budgets qu’ils déplacent à leur gré en les affectant où ils veulent, en étant sûrs d’enlever aux uns ce qu’ils “donneront” aux autres. Zizanie assurée. Tantôt c’est une somme (1 million d’euros) promise à une “prime de soutien” (ex-prime de productivité) pour 1.500 petits planteurs des hauts en difficulté... et rien pour la productivité des 3.000 autres planteurs livrant 1,7 million de tonnes de cannes. Et d’un coup, sur une intervention du Président de la Chambre d’agriculture, le tiers de cette somme se retrouve soudain affecté à une “prime bagasse”... qui ne profite qu’aux “gros” planteurs. C’est sur ce point de friction que tout le monde se serait séparé, samedi. La seule façon de sortir de ce cercle vicieux est d’augmenter l’enveloppe des industriels : ce que demande la CGPER.
Côté planteurs, plus la pression mise sur le démarrage de la campagne sera forte et prolongée, plus ils ont de chance d’obtenir des industriels qu’ils finissent par lâcher du mou. Mais c’est une arme à double tranchant, en raison des aléas climatiques. L’hiver ayant été tardif cette année, le “choc thermique” qui provoque dans la canne la montée du sucre est lui aussi en retard, ce qui permet de repousser le début de la campagne : ni les planteurs, ni les usiniers n’ont intérêt à couper et traiter les cannes trop tôt. Mais après ? Il faudra traiter les 2 millions de tonnes de cannes dans un calendrier réduit d’autant, avec l’hypothétique menace de pluies précoces.
Quant à l’administration, si elle donne l’apparence de garder ses distances et son rôle de médiateur, ce rôle a produit peu d’effets jusqu’à présent, si ce n’est de ramener à chaque fois les parties autour de la table. Sera-t-elle capable de les rapprocher à nouveau rapidement ?
P. D.
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Nadia Payet, veuve de notre camarade Bruny Payet. Témoignages adresse ses condoléances à (…)
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Face à l’urgence de la situation de la maltraitance animale à La Réunion, l’association CIANA a lancé un appel aux décideurs, afin de "travailler (…)
Mézami,médam, zé méssyé , la sossyété, lé pa toulézour wi gingn in bon akèye. Défoi oui, défoi non, sirtou dann in sossyété wi koné pa bien lo (…)
Cinq mois après le lancement du plan « Anti-bandes », composante majeure du plan d’action départemental de restauration de la sécurité au (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Une fois de plus, des femmes sont la cible d’une forme de violence lâche, insidieuse et profondément inquiétante : les attaques à la seringue dans (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)