Les planteurs de cannes attendent la validation du FEADER

21 août 2007, par Sophie Périabe

La Chambre d’Agriculture a tenu, hier, à exprimer son inquiétude concernant le Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER) qui n’a pas encore été validé par Bruxelles. Or, ce fonds remplace le DOCUP (Document Unique de Programmation) pour la période 2007/2013 et doit peser plus de 319 millions d’euros.
Aujourd’hui, les dossiers de demande de subventions pour les replantations ou améliorations d’exploitations s’entassent sur les bureaux de la Commission d’Instruction Départementale pour les Travaux, faute de fonds disponibles.

A 10 jours de la visite de la Ministre de l’Outre-mer, Michèle Alliot Marie, les planteurs insistent sur la nécessité de prendre en compte l’intérêt des agriculteurs réunionnais.
(Photo SP)

C’est sur l’exploitation de Guyto Nassibou à Saint-Pierre que la Chambre d’Agriculture a lancé un appel aux pouvoirs publics, hier, concernant le FEADER.
« Jusqu’à présent, l’Etat et le Département ne nous donnent pas d’informations concernant l’examen de ce fonds par Bruxelles. Nous recevons des informations de manière officieuse et nous avons appris, par exemple, que les aides à la replantation vont passer de 1.200 euros à 900 euros par hectare. Nous regrettons ne pas être associés à ces négociations et souhaitons que cela change », explique Eric Soundrom, responsable agricole à la Chambre d’Agriculture.
Aujourd’hui, ce sont plus de 300 dossiers qui sont en attente dont celui de Guyto Nassibou qui, il y a 2 ans, a demandé une aide pour des travaux d’amélioration de son exploitation en vue d’une mécanisation. « Néna dë zan ke mwin la fé la demand dèd pou mékanizé mon cham, mé lé bloké. Lé parey pou la replantasion, mi atan toujour », indique l’agriculteur.

D’autres filières touchées

Et ce ne sont pas que les planteurs de cannes qui sont touchés. En effet, « concernant les éleveurs, le Plan de Développement Laitier et le Plan de Développement Naisseur vont être modifiés. Si, aujourd’hui, les aides s’élèvent à 1.500 euros pour une génisse sur une période de 5 ans, demain, ce ne seront plus que 300 euros qui pourront être accordés », poursuit Eric Soundrom.
Du côté des planteurs de fruits et légumes, Bruxelles ne veut plus co-financer le soutien à la diversification. « Dans ce cas, pourquoi nous demander de faire des efforts si de l’autre côté, l’Europe baisse les subventions ? ».
Selon les planteurs présents, il est essentiel que la Chambre d’Agriculture et les différentes coopératives participent aux négociations avec l’Europe car sinon, « c’est la mort de l’agriculture réunionnaise ».
Autre sujet brûlant abordé par les planteurs, la question de la pré-retraite. « En décembre dernier, il a été voté que les dispositions actuelles seraient reconduites. Et la semaine dernière, toujours de manière officieuse, nous avons eu connaissance que l’âge de la pré-retraite passerait de 55 à 57 ans ».
Et comme les non dits laissent souvent la place à des rumeurs ou autres, la Chambre d’Agriculture souhaite être informée de ce dossier par les pouvoirs publics.

A 10 jours de la visite de la Ministre de l’Outre-mer, Michèle Alliot Marie, les planteurs insistent sur la nécessité de prendre en compte l’intérêt des agriculteurs réunionnais et ils interpelleront les différents ministres qui se succèderont ce mois-ci dans notre île pour faire entendre leur voix pour sauver l’agriculture réunionnaise.

Sophie Périabe


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