Amendement Virapoullé sur la bagasse

Les planteurs trahis ?

7 avril 2009, par Manuel Marchal

La légèreté de l’amendement déposé par Jean-Paul Virapoullé au Sénat sur la bagasse interroge. Est-ce de l’incompétence ? Ou est-ce travailler pour d’autres intérêts que ceux des planteurs comme ce fut le cas lors de la signature des accords de 1969 ?

On a souvent l’habitude de voir Jean-Paul Virapoullé se remuer pour faire sa publicité. Et qu’il est ensuite pris en défaut par la réalité. L’opinion vient de voir un nouvel exemple avec l’amendement sur la revalorisation du prix de la bagasse. C’est Vira dans toute sa splendeur.
Sur cette question essentielle pour la survie des planteurs, il paraît logique de s’attendre à ce qu’un parlementaire traite cette question avec le plus grand sérieux. Or, l’amendement Virapoullé est tellement léger que tout doit être repris. C’est ce qu’ont notamment affirmé les différents syndicats de planteurs. C’est pour cette raison que depuis hier, l’amendement bagasse figure parmi les questions débattues par les députés à l’occasion de l’examen du projet de loi d’orientation pour le développement économique de l’Outre-mer (LODEOM).
Comme à son habitude, Jean-Paul Virapoullé a beaucoup causé, et donnant des leçons à tout le monde. Mais au moment de concrétiser, il s’est à nouveau montré défaillant.
Les Saint-Andréens ont l’expérience de ses discours suivis par aucune action. Ils connaissent l’immobilisme dans lequel la commune a été maintenue pendant plusieurs décennies.
Sur la bagasse, c’est la même chose, et plus que jamais, Jean-Paul Virapoullé apparaît comme un “chargeur d’lo”. Et sa défaillance fait qu’il relèverait de l’association TVA (transparence vérité action) qu’il vient de créer, si toutefois celle-ci avait un semblant de sérieux.
Au-delà de ce problème, Jean-Paul Virapoullé s’est montré extrêmement léger sur une question essentielle pour les planteurs. La bagasse est en effet pour eux une source de revenu indépendante de l’évolution des cours du sucre, et donc une valorisation d’avenir dans un contexte de remplacement des énergies fossiles par les énergies renouvelables.
En 1969, les planteurs ont été dépossédés des produits de la canne. Il ne faut pas que cela se renouvelle 40 ans plus tard. Or, qui est à l’origine des accords de 1969 ? Jean-Paul Virapoullé. Alors, si la légèreté de l’amendement n’était pas le reflet d’une incompétence, ce serait alors un choix délibéré qui montrerait que le sénateur travaille pour d’autres intérêts que les planteurs. Et 40 ans plus tard, il aurait alors eu la même attitude qu’en 1969 : au-delà des paroles, il aurait, dans les actes, trahi les planteurs ?
Il faut à tout prix écarter ce scénario et à l’occasion de la poursuite de l’examen à l’assemblée, obtenir du gouvernement et des parlementaires qui le soutienne, l’adoption d’un nouvel amendement qui soit clair et qui garantisse les intérêts des planteurs en leur assurant la totalité du bénéfice de la revalorisation de la bagasse.

M.M.

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