
Kèl volonté zénéral ! In pé la boir kossa !
30 juin, parMézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Anticipant sur la réforme de l’OCM-Sucre
3 juin 2005
Extrêmement inquiet des conséquences de la réforme de l’OCM-Sucre et d’une éventuelle baisse de 43% du prix du sucre, le gouvernement mauricien a décidé d’accélérer la mise en œuvre d’un plan d’action en plusieurs volets : amélioration de la productivité, concentration foncière et industrielle, nouvelle stratégie de marketing et développement de la production d’éthanol.
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Notre voisine Maurice qui fournit le plus gros contingent de sucre en provenance des pays ACP à l’Union européenne, est extrêmement inquiète des conséquences sur sa production sucrière de la réforme de l’OCM-Sucre. Cette inquiétude ne date pas d’aujourd’hui. Dès le premier projet de réforme connu - celui présenté le 14 juillet dernier - Port-Louis s’est activé et a tenté d’infléchir la position de Bruxelles. À cet égard, les propositions que présentera dans les semaines qui viennent Mme Fischer-Boel, commissaire à l’Agriculture, apparaissent plus menaçantes. L’hypothèse d’une baisse du prix de sucre de 43% pour les pays ACP est prise au sérieux même si elle pourrait être une sorte de ballon-sonde lancée par Bruxelles pour tester les réactions.
Pour faire face aux conséquences de la réorganisation de l’OCM-Sucre, Maurice a travaillé depuis l’année dernière sur un plan de réforme de sa filière. Pour les pays ACP, Bruxelles se propose, dans le cadre de la refonte de son OCM-Sucre, de soutenir des mesures d’accompagnement. C’est dans cette perspective que Maurice a préparé un Plan d’action pour son secteur sucrier portant sur la période 2055/2015. Le gouvernement mauricien le présentera et le discutera le 7 juin prochain avec une délégation de la Commission européenne qui doit venir dans l’île.
Samedi dernier, le Conseil des ministres de l’île sœur a examiné et précisé les orientations qu’il compte défendre. Selon “le Mauricien”, la principale décision prise a été d’accélérer la mise en œuvre de ce plan pour tenir compte de la volonté de Bruxelles d’aller plus vite dans sa réforme.
Le Plan d’action mauricien n’a pas été, à ce jour, rendu public. Dans son édition datée de samedi, “le Mauricien” en donne les principaux axes stratégiques.
Maurice prend des précautions
Selon notre confrère, les autorités mauriciennes chercheront d’abord à réformer leur stratégie de marketing du sucre par "une amélioration de la valeur ajoutée" en mettant "l’accent sur une augmentation de la production de sucres spéciaux, qui bénéficient d’un prix rémunérateur aussi bien que des primes sur le marché d’exportation".
Le plan vise à "une amélioration des gains en productivité avec pour objectif d’assurer la survie des petits planteurs". Un plan d’épierrage et d’irrigation sera mis en œuvre. Il concernera 50.000 hectares sur les 65.000 consacrés à la canne.
Maurice envisage aussi une baisse de sa production en passant de 575.000 tonnes de sucres annuellement, à quelque 550.000 tonnes. Il est envisagé un regroupement des petits planteurs en “mini-estates”. Parallèlement, le mouvement de concentration des usines sera poursuivi, le nombre de sucreries devant passer de 11 à 6.
Maurice va chercher tous les moyens à diversifier ses sources de richesse à partir de la canne. La production d’énergie sur le même concept des usines bagasse-charbon de La Réunion sera développée : "les sucreries en opération devront se doter de centrales thermiques pour permettre la production de 600 giga watts par heure annuellement à partir de la bagasse, et de 1.100 giga watts par heure à partir du charbon, annuellement. Actuellement, la production est de 325 giga watts par heure à partir de la bagasse et 425 giga watts par heure pour le charbon", écrit “le Mauricien”.
Enfin, Maurice va créer un pôle énergétique dont une unité de fabrication d’éthanol. Ce pôle qui bénéficiera d’importantes infrastructures - dont un port d’apport de charbon) sera installé dans la région de Mahébourg/Vieux-Grand-Port. L’objectif est de produire pour la consommation locale mais aussi pour l’exportation vers les marchés asiatiques et européens.
Pour atteindre ce dernier objectif, Maurice a déjà fait appel à l’expertise brésilienne. Elle a décidé de la compléter en recourant aux services des consultants hawaiiens. "La production d’énergie à partir de la bagasse et celle d’éthanol, à partir de la mélasse, constituent la planche de survie de l’industrie sucrière", écrit “le Mauricien”.
Réactivité mauricienne
Lors de son adhésion, la Grande-Bretagne avait obtenu de l’Union européenne qu’elle achète le sucre des pays du Commonwealth avec qui elle était liée. Le Protocole Sucre fut signé. Il offrit une garantie d’écoulement et des prix intéressants - de 2 à 3 fois supérieurs au cours mondial - aux pays ACP.
Maurice - qui livre à l’Europe la moitié du sucre fourni par les ACP - obtient là une véritable rente qu’elle fit fructifier en investissant les bénéfices créés dans la création de sa zone franche.
Le projet de réforme de son système sucrier que l’Europe prépare sera catastrophique pour les pays ACP. Ces derniers connaîtront une baisse de leurs quotas. Ils subiront la diminution du prix du sucre. Mais surtout ils ne se verront pas attribuer de compensation. La Commission de Bruxelles leur propose de les aider à transformer leur filière sinon à la reconvertir.
C’est à cette tâche que Maurice a décidé de s’atteler, n’ayant pu infléchir Bruxelles.
Elle le fait en pratiquant ce que La Réunion a déjà entrepris notamment pour rendre sa filière plus compétitive : en concentrant ses usines sucrières, en regroupant les petites exploitations - en concentrant vraisemblablement son foncier - et en développant leur productivité par l’épierrage et l’irrigation.
Mais Maurice ne se contente pas de cela. Elle veut aller plus loin et cherche à obtenir une plus-value pour sa production, en mettant en place une unité de fabrication d’éthanol.
Cette réactivité mauricienne contraste avec l’apparente passivité réunionnaise.
Il est vrai que les deux situations sont différentes et que, intégrée à l’Europe, notre île peut espérer un traitement différent de celui qui sera appliqué à notre voisine. Il n’en reste pas moins qu’ici on n’a pas pris au sérieux les tentatives d’apporter aux planteurs d’autres sources de revenus que la canne, en développant la pisciculture ou l’élevage de cerfs. On espère encore une attitude compréhensive de la part de Bruxelles en pensant qu’elle pourrait être sensible à nos arguments.
Il faut espérer que les choses se passent ainsi. Sinon nous aurons à regretter de n’avoir pas réagi avec la même vigueur et la même rapidité que nos voisins mauriciens.
Point de vue
Les usiniers et la filière canne de La Réunion
La fermeture sans concertation de la plate-forme de Pierrefonds par les usiniers, conjuguée à l’ouverture d’une grande surface à Casernes et la suppression de l’aire de stockage au Gol, va considérablement entraver la bonne livraison des cannes sur le Gol et Casernes avec plus de 72.000 tonnes de cannes supplémentaires à réceptionner sur une même durée, c’est-à-dire les 5 mois de la campagne sucrière.
Une fois de plus, les usiniers n’ont pas respecté l’article 11-3 de la Convention canne signée en 2001, qui prévoit que les sociétés industrielles s’engagent à entretenir les plates-formes en service et à poursuivre l’amélioration des conditions de réception, et qu’aucune décision ne sera prise en matière de suppression de plate-forme sans, d’une manière générale, une large concertation et, en particulier, sans l’accord de la CMU concernée et avis des organisations syndicales agricoles.
Depuis le mois de juillet 2004, la CGPER avait alerté les usiniers sur les conséquences de cette fermeture pour les quelque 200 planteurs de Dassy, Mahavel, l’Entre-Deux et La Rivière Saint-Louis, soit près de 100 allers-retours journaliers sur le site de Pierrefonds, qui devront livrer leur canne sur le Gol et Casernes avec toutes les contraintes (accidents, embouteillages...) que cela entraîne avec une durée de trajet plus longue et l’obligation d’emprunter la 2X2 voies.
Par ailleurs, les conditions de livraison des cannes vont être encore plus difficiles avec l’augmentation prévisible du volume de cannes sur la zone (60.000 tonnes à 90.000 tonnes) à l’horizon 2010, avec l’irrigation de 700 hectares dont une première tranche de 200 hectares sera livrée dès 2007 sur le secteur de Mahavel.
Alors que les planteurs ont fait des efforts importants pour moderniser leur matériel pour la livraison des cannes, avec des tracteurs et des remorques plus conséquents, afin de diminuer le coût de livraison, cela fait 10 à 15 ans que les plates-formes n’ont pas évolué et sont devenues obsolètes pour décharger les tracteurs qui peuvent livrer 12 à 15 tonnes de cannes, alors que le port n’est habilité que pour 10 tonnes de cannes maximum. Force est de constater que les usiniers ne jouent pas le jeu avec une dégradation constante des conditions de livraison de cannes dans le Sud avec de vieux ponts roulants. Le parc matériel a considérablement évolué dans la région Sud et il est tant que l’usine réactualise ses centres de réception avec des ponts roulants plus performants et la mise en place d’un pont supplémentaire sur le Gol et Casernes pour réceptionner les cannes de Pierrefonds.
Dans la mesure où les usiniers n’ont plus besoin de recourir aux cachalots pour acheminer les cannes de Pierrefonds vers le Gol, la CGPER demande que le budget jadis consacré aux cachalots soit versé sous forme d’aide au transport pour les planteurs de Pierrefonds, pour soutenir les planteurs de ces régions qui travaillent dans des conditions difficiles.
Alors que les usiniers de La Réunion plaident auprès de l’Union européenne une compensation intégrale du prix du sucre compte tenu de nos handicaps structuraux face à des pays comme le Brésil, la CGPER constate que nos usiniers agissent exactement comme des multinationales avec une course au résultat et à la concentration des unités de réception. Cette attitude conjuguée aux investissements en Tanzanie et autres pays montre leur manque d’optimisme dans l’avenir de la filière canne à La Réunion.
Jean-Bernard Gonthier,
1er vice-président de la CGPER
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