Pour faire face aux prix plus faible des sucres importés

Maurice va taxer les importations de sucre

22 août 2016

Pour faire face à la concurrence du sucre importé, le gouvernement mauricien va mettre en place une taxe de 15 % pour protéger sa fabrication locale. Le sucre importé en vue d’être raffiné sur place ne serait pas concernée par cette mesure.

Si jamais des Réunionnais voulaient vendre du sucre à Maurice, ils devraient s’acquitter d’une taxe supplémentaire.

Même si à Maurice le coût de production est inférieur à La Réunion, la production locale est concurrencée par le sucre importé. Pour que les producteurs mauriciens puissent écouler davantage de marchandise sur le marché domestique, le gouvernement s’apprête à créer une taxe sur le sucre importé, indique Défi du 18 août dernier. Voici un extrait de cet article :

Marché local de 35.000 tonnes

« À ce jour, certaines importations de sucre se font de pays qui subventionnent leurs industries. Cette situation est défavorable à la production locale, car le prix du sucre importé devient inférieur au coût de production locale », affirme Devesh Dukhira, Chief Executive Officer du Syndicat des Sucres. « La taxe de 15% sur le sucre importé a pour objectif de mettre tout le monde sur le même pied d’égalité. Elle permet un équilibrage du prix du sucre pratiqué par les importateurs et les producteurs mauriciens », ajoute-t-il.

La culture cannière et la production de sucres raffinés et spéciaux est la principale activité agricole du pays. Cette année, il est prévu que les raffineries d’Alteo, Omnicane et de Terra produisent quelque 400 000 tonnes de sucres mauriciens destinés à l’exportation. N’empêche que des usines locales ont une capacité supérieure à ce tonnage. Elles importent du sucre roux pour être raffiné et exporté mais également distribué sur le marché mauricien.

« Ce faisant, les producteurs mauriciens pourront désormais vendre plus de sucre sur le marché. L’an dernier, le Syndicat a fourni 17.700 tonnes de sucre, soit la moitié de la demande. Sur le court terme, il est probable que les Mauriciens ne consommeront que des sucres fabriqués localement, soit quelque 35.000 tonnes ». Lors des préparatifs du discours budgétaire 2016/2017, le Syndicat des sucres s’attendait à l’introduction de cette taxe à l’importation. L’organisme serait exempté pour le sucre roux qu’il importerait pour le raffinage. »

Acte de souveraineté

Actuellement, l’Union européenne protège sa production en faisant payer des taxes à l’importation. Elle s’élève à 42 centimes par kilo, dit en substance Défi. Mais cette barrière devient de plus en plus poreuse. C’est ce que soulignent les accords commerciaux signés entre l’Union européenne et des pays producteurs de sucre de canne. Ces derniers bénéficient d’une quantité en franchise de douane. Le reste est taxé. Reste à voir si une taxe de 42 centimes le kilo permet de faire la différence pour un acheteur européen entre du sucre de canne produit à La Réunion et du sucre venant d’un pays où les coût de production sont bien plus bas que dans notre île.

En créant une taxe, Maurice veut que ses producteurs puissent plus facilement vendre leur sucre sur place. Cela représente un marché de 35.000 tonnes par an. C’est un acte de souveraineté que La Réunion ne peut pas prendre.

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