Mobilisation des planteurs de Saint-Louis

’Non à la fermeture de la balance Cocos’

15 novembre 2005

Pour dire non à la fermeture de la balance Cocos à Saint-Louis, une quarantaine de petits et moyens planteurs n’ont pas livré de cannes à ce centre de réception, hier matin. La Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) dénonce ’cette mesure prise unilatéralement par les usiniers’.

Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER, et une quarantaine de petits et moyens planteurs de Saint-Louis s’opposent à la fermeture de la balance Cocos à Saint-Louis. Hier matin, ces planteurs n’ont pas livré de cannes en signe de protestation. Cette balance est un site historique et touristique. Depuis 300 ans, les planteurs y livrent leurs cannes en charrette. "Et 100.000 touristes le visitent chaque année", précise-t-il.

Décision unilatérale

"Cette décision de fermeture a été prise une fois de plus de façon unilatérale par les sucriers", insiste-t-il. Selon les sucriers, ce centre est "insuffisamment rentable". "Mais à chaque campagne sucrière, les petits et moyens planteurs de Saint-Louis livrent près de 6.500 tonnes de cannes", constate-t-il. Selon lui, "cette mesure intervient à quelques jours où la commission de Bruxelles livrera sa réponse sur la réforme de l’OCM-Sucre".
D’après Jean-Yves Minatchy, "les usiniers se désolidarisent des planteurs. Lors des visites officielles, les usiniers adoptent un discours angélique et mielleux vis à vis des ministres ou des commissaires européens". "En décidant de la fermeture de la balance Cocos, les usiniers veulent avant tout sauver leur peau", remarque-t-il. Aujourd’hui, "les usiniers n’ont qu’un seul mot à la bouche : la rentabilité". Il note qu’"on assiste actuellement au démantèlement et à une concentration des plates-formes de l’île", note-il.

Après les Cocos, les Casernes

"Une nouvelle fois, les petits et moyens planteurs se retrouvent dans l’impasse. Ils feront face à de nouvelles dépenses pour l’acheminement des cannes vers la balance du Gol à Saint-Louis", indique-t-il.
L’année dernière, la balance de Saint-Pierre a fermé ses portes, l’année prochaine ce sera au tour de celle de Cocos et après celle des Casernes. La fermeture de ces balances annoncerait-elle la mort des petits et moyens planteurs ? Aujourd’hui, Jean-Yves Minatchy demande au président de La Région, à la présidente du Département et au maire de Saint-Louis de se prononcer sur la liquidation des balances à cannes.

Jean-Fabrice Nativel


Position de Sucrière de La Réunion

Dans un communiqué diffusé hier suite à une rencontre avec des planteurs, la Sucrière de La Réunion indique que "le volume des livraisons de cannes sur ce centre est en baisse depuis plusieurs années et atteindra pour la campagne 2005 environ 6.000 tonnes de cannes".
Selon le communiqué diffusé après la rencontre avec les planteurs, la Sucrière de La Réunion affirme que "devant le faible volume de cannes livré sur la balance Cocos et l’ancienneté du matériel de réception, l’entreprise étudie, en concertation avec les producteurs de cannes, une nouvelle organisation des livraisons pour cette région". Et de conclure en précisant qu’"à ce jour, aucune décision de fermeture de la balance Cocos n’a été prise. Elle ne pourra l’être qu’en concertation avec les producteurs de cannes", écrit Sucrière de La Réunion.


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