Manifestation sur la plate-forme des Casernes à Saint-Pierre

Non à la mort des petits et des moyens planteurs !

7 juillet 2005

Dans le cadre de la réforme de l’OCM sucre, ’la Commission européenne a proposé une baisse de près de 40 % du prix garanti’, a rappelé hier la CGPER lors d’un rassemblement à Saint-Pierre. ’Cette baisse concerne le prix de vente de la tonne de sucre par les usiniers. Elle affectera le prix d’achat de la tonne de cannes des usiniers locaux aux petits et moyens planteurs réunionnais si ceux-ci ne bénéficient pas d’une compensation’, a réaffirmé Jean-Yves Minatchy.

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Hier matin à la plate-forme des Casernes à Saint-Pierre, Jean-Yves Minatchy a rencontré quelque 150 planteurs. Un point sur la réforme de l’OCM sucre leur a été fait. D’emblée, le président de la CGPER dénonce l’attitude légère de certains "responsables de la profession et parlementaires européens" sur "la baisse du prix de garantie de près de 40 % proposée par la Commission européenne le 22 juin".
"Les usiniers vendent 530 euros la tonne de sucre. Cette baisse de 40 % aura des répercussions sur le prix de base d’achat de la tonne de canne aux petits et moyens planteurs par les usiniers", affirme-t-il. "Les petits et les moyens planteurs ont livré 1 million 600.000 tonnes de canne sur les 1 million 960.000 tonnes de la campagne sucrière précédente", note Jean-Yves Minatchy.

Quel sera le taux de compensation ?

À La Réunion, les petits et les moyens planteurs sont 5.000. Indirectement, ils "créent 15.000 emplois". "Pour s’installer, ils ont emprunté. Les crédits courent sur 15/20 ans". Aujourd’hui personne ne peut confirmer "si la compensation sera de 75%, 60% ou de 40%". "Cette prime disparaîtra d’ici 4 ans". "Nous demandons à être traités comme les autres secteurs d’activités", préconise Jean-Yves Minatchy.
"Nous demandons un taux de compensation durable", insiste-t-il. "Les usiniers peuvent délocaliser mais pas les petits et les moyens planteurs", continue-t-il. "La mort des petits et moyens planteurs entraînera inévitablement la fermeture des deux usines sucrières" que compte aujourd’hui La Réunion. Ils ont décidé de s’unir et de rester mobilisés pour sauver la filière canne. Ils ont adressé leurs propositions au Ministre de l’agriculture pour être enfin entendus.

Jean-Fabrice Nativel


Lettre au ministre de l’Agriculture

Jean-Yves Minatchy a adressé un courrier hier au ministre de l’Agriculture, au nom des planteurs réunionnais, pour lui faire part du "choc terrible" qu’ils éprouvent. Ils considèrent "que les mesures compensatoires annoncées sont complètement floues et incompréhensibles".

C’est pourquoi, le président de la CGPER continue sa lettre en proposant différentes solutions pour venir en aide à la sauvegarde de la filière-canne. "Il faut que le gouvernement mette en place un prix garanti pour les
petits et moyens planteurs (...). Si cette catégorie est amenée à disparaître, ce sera la fermeture des 2 usines sucrières.
Dans un pays où le taux de chômage est supérieur à 35%, on n’a plus droit à l’erreur. Notre demande est plus que justifiée car avec la nomination de Pascal Lamy comme directeur général de l’0CM, la filière canne-sucre n’est pas à l’abri"
. Jean-Yves Minatchy rappelle en effet, que M. Lamy "avait annoncé en 2004, qu’il n’est plus raisonnable de payer le sucre au triple prix Mondial".


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