Visite du ministre mauricien de l’Agriculture

’Nous voulons un secteur sucrier fiable et multifonctionnel’

15 septembre 2004

Comment se préparer à la réforme sucrière ? Nando Bodah souhaite pour l’île Maurice un traitement identique à celui des DOM, car l’environnement géographique est similaire.

La Réunion et l’île Maurice marchent avec la même canne : la sucrière. Nando Bodah, ministre mauricien de l’Agriculture, était hier à La Réunion (lire ci-dessous), et voulait répondre à une question : "Comment l’île de La Réunion est-elle en train de se préparer à la réforme en profondeur du régime sucrier européen ? Comment La Réunion souhaite voir se redessiner son paysage sucrier ?"
Dans l’île sœur, l’industrie sucrière fait travailler 50.000 personnes et l’île compte 35.000 planteurs. L’annonce d’une baisse des prix dans un délai très court a suscité beaucoup de réactions à Maurice. Un plan d’urgence pour le sucre est en cours de rédaction.
Le ministre en donnait les grandes lignes : "Nous voulons définir une carte sucrière pour rester à 650.000 tonnes, ces terres-là seraient réservées à la canne, nous y investirons massivement pour l’épierrage, l’irrigation... Sur d’autres terres, reconnues comme des régions difficiles, la canne sera maintenue pour des raisons environnementales et socio-économiques. Nous pensons qu’il est possible de produire plus de cannes sur moins de superficie et de libérer des terres. D’autres terres actuellement sous canne se trouvent dans des régions limitrophes de la ville et seront gagnées par elle. Nous voulons un secteur sucrier fiable et multifonctionnel à côté d’un secteur non-sucre qui devrait gagner en valeur ajoutée".

Maurice candidate à la direction de l’OMC

Hervé Gaymard, le ministre de l’Agriculture, sera dans l’île à la fin de la semaine et rencontrera son homologue mauricien qui lui parlera en faveur de la mise en place d’une "zone d’échanges paritaires" pour le développement de la coopération régionale. Il s’entretiendra également avec lui de la réforme du régime sucrier.
Pour Nando Bodah, "l’île Maurice doit pouvoir survivre et les RUP ont la même possibilité. Toutes les régions ne partent pas sur un pied d’égalité. Tout le monde appréhende la globalisation, il est possible de faire valoir nos spécificités. Le maintien de l’activité est au centre la politique européenne".
Il souhaite "une baisse moins forte, plus étalée dans la durée et des compensations, une industrie sucrière fiable et un prix rémunérateur. Nous revendiquons un traitement identique aux DOM-TOM, car si le statut n’est pas le même, l’environnement géographique est pareil". Il effectue cette demande auprès de tous les ministres de l’Agriculture d’Europe.

Il précisait également que Maurice est présent au plus haut niveau des négociations de l’Organisation mondiale du commerce, où elle représente le G90 regroupant 90 pays ACP ou PMA. L’île Maurice est même candidate à la direction générale de l’OMC.

Eiffel


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