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200 ans de l’industrie sucrière à La Réunion
6 décembre 2017, par
Vendredi dernier, Tereos a célébré les 200 ans de l’industrie sucrière à La Réunion. Le PCR et « Témoignages » n’étaient pas invités. Nous œuvrons en effet pour informer la population sur la réalité de la crise vécue par la filière, aussi les manipulations de Tereos ne prennent pas sur nous. Elles ne résistent pas aux faits.
Les 200 ans de l’industrie sucrières ont été l’objet d’une opération de communication de Tereos en compagnie de quelques notables vendredi. C’était une étape de plus dans la manipulation orchestrée par l’entreprise qui dirige la filière canne à La Réunion. Aux côtés de la direction de Tereos, un planteur de canne était sur scène. Cette présentation est bien réductrice, la contribution de Tereos à l’industrie sucrière dans notre île est bien faible eu égard aux deux siècles d’investissements des Réunionnais dans ce secteur, et de la contribution des communistes aux luttes qui ont fait progresser la conditions des travailleurs de la filière.
Pour avoir une idée de cela, il suffit de se référer à l’histoire. Cela fait deux siècles que l’industrie sucrière s’est développée à La Réunion. C’est la conséquence de l’indépendance de Saint-Domingue, devenue Haïti. Avant son indépendance, cette colonie était le premier producteur de sucre au monde. À cette époque, ce produit était essentiellement fabriqué à partir de la canne à sucre. Pour éviter de dépendre d’importations d’autres pays pour se fournir en sucre, la France a donc mis à contribution ses colonies de la Caraïbe et de l’océan Indien.
C’est le point de départ de l’industrie sucrière dans notre île. Ce sont des planteurs réunionnais qui ont construit les premières usines afin de valoriser leur production. Cette industrie a structuré la croissance économique de La Réunion. Elle est à l’origine de la construction en quelques années d’un port en eaux profondes et du chemin de fer de Saint-Benoît à Saint-Pierre. Ces réalisations plaçaient La Réunion à l’avant-garde de la révolution industrielle qui s’accomplissait alors dans le monde.
Dans le même temps, les besoins de cette industrie ont bouleversé le peuplement de notre île. Elle a amené l’arrivée de 50.000 travailleurs venus d’Inde dans les années qui suivirent l’abolition de l’esclavage en 1848. L’industrie sucrière est aussi à l’origine de la création d’un mouvement revendicatif à La Réunion. Le développement du Port, du chemin de fer, des usines sucrières et des plantations avaient besoin d’une main d’œuvre importante. Ces travailleurs étaient un prolétariat qui souffraient de l’exploitation. Ils furent donc très sensibles aux luttes menées dans le monde dans le sillage de la Révolution de 1917 en Russie. Dans les années 1930, ils réussirent à s’unir sous la bannière d’un syndicat, la Fédération réunionnaise du Travail, qui demandait que les lois sociales de France s’appliquent à La Réunion, c’était la revendication « Réunion département français ».
La misère entraînée par la guerre allait rendre l’application de ce mot d’ordre encore plus urgent. Cela se concrétisa par la victoire aux législatives d’octobre 1945 des candidats du CRADS, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche. Avec leurs camarades des Antilles de la Guyane, ils réussirent à obtenir de l’Assemblée constituante l’adoption à l’unanimité d’une loi abolissant le statut colonial, la loi du 19 mars 1946.
Quelques années plus tard, les communistes jouèrent un rôle décisif dans l’histoire de l’industrie sucrière à La Réunion. En 1954, l’usine de Quartier-Français était menacée de fermeture. Ses concurrents s’étaient déjà partagé les machines. Les communistes réussirent alors à unir les planteurs et les ouvriers dans la bataille pour sauvegarder l’usine. Les planteurs étaient jusqu’alors une classe plutôt conservatrice. La bataille de Quartier-Français réussit à les faire adhérer à une cause partagée et les fit basculer du côté des communistes. Cela permit de sauver l’usine, et fit souffler sur La Réunion un vent de liberté. Il se traduisit par l’élection en 1956 de deux députés communistes sur les trois sièges mis en jeu à La Réunion. La liste communiste avait en effet obtenu la majorité des voix, résultat de la lutte menée pour sauver Quartier Français.
La répression ne se fit pas attendre. Elle se manifesta dans la fraude électorale qui visait à retirer aux communistes tous leurs mandats. Elle aboutit également à la restructuration de la filière canne-sucre au détriment des planteurs par les accords de 1969. Ces accords enlevaient aux planteurs la propriété de la canne à sucre et de tous ses produits. Les livreurs de canne sont depuis réduits au rôle de fournisseur de matière première.
Depuis, le PCR n’eut de cesse de soutenir la lutte des planteurs pour remettre en cause ces accords afin que les revenus de la canne soient équitablement partagés.
Dans cette histoire de 200 ans, Tereos arrive tout à la fin. Il y a 16 ans, la coopérative de planteurs de betteraves rachète les Sucreries de Bourbon et prend le contrôle de l’usine de Bois-Rouge. Et c’est en mai 2010 que Tereos a pris la tête de l’industrie sucrière à la suite de l’achat des actions de Marbour au sein de la Société sucrière de Quartier-Français. Sur 200 ans, l’industrie sucrière réunionnaise a été dirigée par des Réunionnais sauf ces 7 dernières années. Tereos ne fit donc que recueillir le fruit de deux siècles de travail et de luttes dans lesquelles les communistes jouèrent un grand rôle. Bien entendu, ce n’est pas la version que Tereos a servi aux notables invités à sa cérémonie vendredi.
(à suivre)
M.M.
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