Echéance 2017 : la filière canne menacée

Ouverture de négociations et déblocage des usines sucrières à La Réunion

28 juillet 2014, par Manuel Marchal

Depuis ce matin, les livraisons de canne à sucre ont repris et les barrages devant les usines sucrières ont été levés. Une réunion de négociation se tiendra aujourd’hui à la préfecture de La Réunion. La Convention canne est à l’ordre du jour. L’Etat va-t-il s’engager à débloquer les fonds nécessaire pour la survie de la filière canne après 2017, date de la suppression des quotas sucriers ?

Les sucreries de La Réunion, ici celle de Bois-Rouge, fonctionnent à nouveau.

Hier, le préfet de La Réunion avait demandé la levée du blocage des usines sucrières du Gol et de Bois Rouge. Dans le même temps, il voulait que les planteurs de canne à sucre et Tereos, propriétaire des sucreries, se mettent autour de la table pour discuter d’une nouvelle Convention canne, le document qui fixe le prix auquel l’usinier Tereos achète la canne au planteur.
Dans la nuit, la CGPER a levé les barrages. Les usines sont donc de nouveau alimentées en canne. Elles peuvent donc fonctionner normalement tandis qu’Albioma reçoit la bagasse qu’il utilise dans ces deux centrales thermiques pour produire de l’électricité.
Aujourd’hui, une réunion doit avoir lieu à la préfecture. Tout devra être mis sur la table.

38 millions pour 30.000 emplois

La filière canne de La Réunion est face à une menace mortelle. En 2017, l’Union européenne n’interviendra plus pour acheter le sucre invendu à un prix fixe et rémunérateur pour la filière. La suppression des quotas et du prix garanti rend incertaine la vente de sucre de La Réunion en Europe, son marché traditionnel. Pour que les usiniers aient la garantie de vendre le sucre, et donc d’acheter les cannes des planteurs, ils demandent un renforcement de l’aide de l’Etat.
Pour garantir la survie de la filière face à la concurrence mondiale, une subvention supplémentaire de 38 millions est demandée à l’Etat, c’est une hausse de près de 50% de l’enveloppe actuelle. Dans le contexte de la mondialisation ultralibérale, c’est un combat à mener pour qu’une telle revendication aboutisse. Mais sans ce soutien, la filière ne peut pas survivre, et sa mort entrainerait la fin de la canne à sucre à La Réunion et la suppression de 30.000 emplois dans un pays où le taux de chômage est déjà de 30%.

L’État doit dire la vérité

Vendredi, François Hollande devait s’exprimer à ce sujet. Le report de sa visite maintient l’incertitude. Elle devra être levée au plus vite afin que planteurs et usiniers sachent si l’Etat veut garantir ou pas la survie de la filière canne. Dans l’affirmative, alors des discussions pourront déboucher sur un nouveau prix de la canne pour la période 2015-2021. Autrement dit, l’Etat doit dire la vérité aux planteurs et aux usiniers.

M.M.

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