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Des panneaux photovoltaïques sur le toit de Mascarins
19 juin 2008, par
’Faites ce que je dis mais pas ce que je fais’ : tel est le fond du message que l’usinier adresse aux planteurs à travers l’inauguration de la ferme photovoltaïque de l’usine Mascarin. Alors que les usiniers ont vendu toutes leurs terres à canne afin de se diversifier, notamment dans l’énergie photovoltaïque, ils interdisent à des planteurs de poser des panneaux photovoltaïques leur donnant un revenu pouvant aller jusqu’à 15.000 euros par hectare, tout en contribuant à la diminution de la facture pétrolière payée par les Réunionnais. Derrière l’argument de défendre les terres cannières se cache une nouvelle campagne de culpabilisation du planteur pour le maintenir dans la structure héritée de l’Accord de 1969. En effet, les intérêts des usiniers entrent en contradiction avec la volonté manifestée par des planteurs de sortir du statut de fournisseur de matière première.
« Jusqu’à 15.000 euros par hectare et par an de loyer, c’est 5 fois plus que ce que rapporte la canne » : ces propos ont été tenus par Patrice Galbois, directeur général de Soléo, filiale d’un industriel du sucre lors de l’inauguration de la ferme solaire située sur les toits de l’usine Mascarin, un autre filiale de l’usinier. Mais interdiction est faite au planteur de toucher ce pactole, dans la filière, seul l’usinier a le droit de produire de l’électricité à partir du soleil. C’est en tout cas le message que l’usinier veut faire passer en se donnant le rôle du grand défenseur des terres à canne. Or, l’Histoire est là pour rappeler que les usiniers ont choisi de vendre toutes leurs terres à canne, ce qui leur a permis de diversifier. C’est le choix qu’ils ont fait. Il est donc difficile pour eux de défendre ce qui ne leur appartient plus (voir encadré).
Mais ce que l’usinier fait, il l’interdit au planteur et affirme être prêt à aller en justice pour interdire cette diversification aux agriculteurs propriétaires de terres à canne. Le 10 juin dernier, le "Journal de l’île" publiait un article intitulé "Le photovoltaïque affole les sucriers". Ce document permet de mettre à nu la stratégie des usiniers. L’objet de l’affolement est la proposition de consacrer 250 hectares « à enjeu agricole » (1) à la production d’électricité, soit l’équivalent d’une récolte de 30.000 tonnes de cannes selon le délégué général du Syndicat des fabricants de sucre.
Ce chiffre doit être mis en rapport avec les estimations faites lors des Assises du foncier organisées en septembre dernier par la Chambre d’agriculture. « même si la mise en place du SAR (Schéma d’Aménagement Régional) a permis d’enrayer la perte du foncier agricole, l’agriculture perd encore 550 hectares par an entre 2000 et 2005 » (2), avait indiqué Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre verte. Autrement dit, ces 250 hectares représentent 10% de ce qui a été perdu en cinq ans. Et si l’on se projette encore plus loin dans le temps, que représentent ces 250 hectares eu égard aux 20.000 hectares perdus par la filière canne au cours de ces cinquante dernières années, notamment par le fait de la vente des grandes propriétés des usiniers et des fermetures d’usines ? À peine 1%.
De plus, le secrétaire aux Affaires régionales de la Préfecture a rappelé que « la filière canne doit afficher une politique plus offensive de remise en culture des terres en friche » (3), ce qui veut dire qu’il est possible de récupérer au moins une superficie suffisante pour produire 30.000 tonnes.
Par ailleurs, il est bon de rappeler qu’à la fin de la dernière campagne, les usiniers avaient décidé de fermer leurs sucreries alors que 10.000 tonnes de cannes étaient encore sur pied. Ce qui veut dire que les usiniers n’ont pas hésité à renoncer à traiter 10.000 tonnes, soit le tiers de ce que représenterait le développement du photovoltaïque à La Réunion.
« Il est urgent que le monde agricole se pose des questions »
Tout cela amène à rechercher le fond de cette prise de position contre le photovoltaïque sur des terres à cannes, car les actes entrent bien en contradiction avec les déclarations.
La réponse à cette question est dans la déclaration du directeur général de Soleo : « Jusqu’à 15.000 euros par hectare et par an de loyer, c’est 5 fois plus que ce que rapporte la canne » (4). C’est donc la proposition concrète pour le planteur d’une alternative pour valoriser son investissement foncier. Car dans les conditions actuelles (5), comment expliquer que la canne rapporte cinq fois moins que des panneaux photovoltaïques ? D’autant plus que cet écart va se creuser puisque le prix de la canne reste fixe, et que les charges d’exploitation ne cessent d’augmenter pour le planteur.
Comme le soulignait le délégué général du Syndicat des fabricants de sucre dans le "Journal de l’île" du 10 juin, « il est urgent que le monde agricole se pose des questions ». L’inauguration de la ferme photovoltaïque de Mascarin a au moins le mérite de clarifier la situation.
L’affolement des usiniers réside dans le fait que les planteurs ont, tout comme les usiniers, la possibilité de produire de l’électricité solaire. Le planteur n’est donc plus prisonnier du statut de vendeur de matière première que lui a imposé l’Accord de 1969.
Il a un nouvel atout dans sa main, et c’est cela qui est à l’origine de cette nouvelle campagne de culpabilisation du planteur.
Manuel Marchal
(1) Jean Ballandras, secrétaire aux affaires régionales de la Préfecture, cité dans le "JIR" du 10 juin 2008.
(2) "Témoignages" du 12 septembre 2007.
(3) Le "JIR" du 10 juin 2008.
(4) Cette estimation est optimiste, « En 2003, une étude avait évalué la marge brute, avec un rendement de 100 tonnes par hectare, à 840 euros l’hectare » ("Témoignages" du 17 juin 2008). Sur cette base, cela fait plus de 15 fois ce que rapporte la canne.
(5) La canne permet de produire le sixième de l’électricité à La Réunion. Pour cela, les planteurs ont touché l’an dernier 1,80 euro par tonne de canne. Par ailleurs, ils ne touchent rien sur la mélasse à partir de laquelle est fabriquée l’alcool. Cette valorisation est en pleine expansion chez les usiniers.
De la propriété foncière aux panneaux photovoltaïques : l’itinéraire des usiniers
Un petit rappel historique s’impose. Parallèlement à l’accord de 1969 se met en place à La Réunion une réforme agraire. Le terme "mutation" serait plus juste comme le précise un article paru en mai 1999 dans "Ruralia" : « Parler de mutation agraire ou foncière plutôt que de Réforme est plus approprié dans la mesure où il s’agit d’actions ponctuelles de remembrement-démembrement de grandes propriétés en difficulté ».
Autrement dit, avec l’aide de l’Etat via la SAFER et des banques, via les prêts accordés aux planteurs pour acheter leurs terres, les usiniers se sont progressivement débarrassés de milliers d’hectares de terres à canne. Aujourd’hui, les industriels ne sont plus propriétaires de la moindre gaulette de canne. C’est le choix qu’ils ont fait. Il est donc difficile pour eux de défendre ce qui ne leur appartient plus.
Cette "réforme" agraire a ouvert la voie à la séparation du capital foncier et du capital industriel. Le planteur se trouve endetté sur des décennies pour acheter une terre qu’il a mise en valeur par son travail, et c’est donc sur lui seul que repose tous les risques de la production de la canne.
Pour sa part, l’usinier a pu investir l’argent tiré de la vente de ses terres dans d’autres secteurs : ces liquidités lui ont permis de se diversifier en développant la valorisation des autres produits de la canne (bagasse, mélasse...), ainsi que de prendre pied dans d’autres secteurs, comme par exemple la production d’électricité à partir du soleil.
Et maintenant, il poursuit dans cette logique en valorisant son bâti industriel. C’est l’inauguration de la ferme solaire sur le toit de Mascarin.
30% d’électricité photovoltaïque : « une limite factice »
Lors de la présentation du projet Réunion 2030 la semaine dernière au Conseil général par Pierre-Alain Roche et Jean Ballandras, un élu a montré son opposition à la construction de fermes photovoltaïques sur des terres agricoles. Un de ses arguments était que les énergies intermittentes, dont le photovoltaïque, ne peuvent dépasser 30% de la production électrique totale sous peine de faire tomber en panne le réseau. C’est le même argument qu’a repris mardi le président de SOLEO.
Responsable du projet Réunion 2030, Pierre-Alain Roche a indiqué la semaine dernière au Conseil général combien ces 30% sont « une limite factice ».
En effet, les recherches dans le domaine du stockage-déstockage ne cessent de progresser pour qu’une part importante d’énergie photovoltaïque intègre harmonieusement le réseau électrique. Le photovoltaïque sera sans doute le principal pilier du mix de La Réunion autonome en énergie.
Il est d’ailleurs à noter que le stockage-destockage figure dans les fiches actions du PRERURE, ce qui veut dire que les toutes dernières technologies dans ce domaine seront expérimentées à l’échelle industrielle à La Réunion.
Autrement dit, plus les jours passent et plus cette limite de 30% apparaît de plus en plus « factice ».
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Messages
19 juin 2008, 04:26
le photovoltaique sur les terres agricoles est une nouvelle aberration. 15000 euros de location annuelles pour vendre qq Mwh et surtout pour empocher les defisc et tva non percue et remboursée, véritable prime coloniale. assé gaspi nout péï