Un nouveau dispositif d’aide à l’embauche pour les planteurs de canne ...

... Pour lutter contre l’économie souterraine

25 avril 2007

Comme chaque année, à l’approche de la campagne sucrière, les planteurs se posent toujours la même question : comment trouver de la main d’œuvre ? Certains disent que l’on pourrait trouver des ouvriers mais que ces derniers ne veulent pas être déclarés. Les planteurs se retrouvent donc face à un dilemme, soit ils embauchent “au noir” et risquent d’être poursuivis en justice, soit les cannes restent au champ.
C’est pour répondre aux attentes des planteurs qu’une cellule locale pour l’emploi en agriculture a été mise en place à Saint-Pierre.

Cette cellule locale résulte d’un partenariat entre différentes structures : la Chambre d’Agriculture, la Sucrière de La Réunion, l’ANPE de la Ravine des Cabris, l’ADI, la Municipalité de Saint-Pierre et enfin la DAF.
Créée en 2006, à l’initiative de la DAF, elle a pour objet de mener des actions de proximité visant à rapprocher l’offre et la demande de travail dans le secteur agricole, essentiellement sur les communes de Saint-Pierre et de l’Entre-Deux. Hier, les membres de la cellule ont présenté à plusieurs exploitants le fruit de leurs travaux : un dispositif d’aide à l’embauche.

Plus de 70 exploitants sont concernés

« Sur les secteurs de Saint-Pierre et de l’Entre-Deux, on peut compter entre 70 et 80 exploitants de cannes à sucre qui produisent au moins 1.000 tonnes de cannes pendant la campagne sucrière. Cette cellule a été créée pour inciter ces exploitants à aller vers davantage de transparence », explique Boun Seune Bounnhoseng, Directeur de l’agence ANPE de la Ravine des Cabris.
Les dispositions prises ont pour objet, d’une part, de valoriser le métier, et d’autre part, de faire en sorte que les exploitants déclarent leur personnel.
Concrètement, cela se traduit par 2 types de “contrat”.
Premièrement, le Titre de travail simplifié (TTS Entreprise), il s’agit d’un CDD qui ne doit pas dépasser 100 jours de travail par an. Avantages pour l’employeur : d’abord être en règle avec la législation, il paye le salarié à la tonne de cannes coupées ou à la journée. Le but est vraiment de faciliter l’embauche. Concernant le salarié, il touche son RMI plein, au moins pendant les 3 premiers mois, il conserve ses droits (CMU, Allocations, etc...), il bénéficie de l’ensemble de ses droits sociaux, et peut être payé en espèces.
A la fin du contrat, le chômeur a droit aux ASSEDIC, s’il a travaillé pendant 6 mois ; en d’autres termes, avant, pendant et après le contrat, il touchera quasiment le même salaire. « L’important est d’être en règle avec la législation », explique Alain Dambreville, élu à la Chambre d’Agriculture.

Les exploitants qui sont affiliés à l’Unedic et qui sont à jour dans les versements de cotisations et de contributions sociales, peuvent également utiliser le Contrat d’insertion revenu minimum d’activité (CIRMA). L’employeur bénéficie à ce moment-là d’une aide financière, d’une exonération des charges sociales et de la non prise en compte de l’effectif et la dispense de versement de l’indemnité de fin de contrat. Pour bénéficier de ces aides, le planteur doit embaucher des personnes bénéficiaires du RMI ou d’ASS/API (Allocation spécifique de solidarité ou Allocation parent isolé).
Le salarié pourra quant à lui compter sur une prime de 1.000 euros ainsi que la conservation de ses droits sociaux. Pendant le contrat, il touchera son salaire plus son RMI, et en fin de contrat, il pourra prétendre aux ASSEDIC.

Ces deux dispositifs d’aide à l’embauche seront expérimentés lors de la prochaine campagne sucrière pour, à terme, arriver à faire disparaître ou au moins réduire significativement la part du “travail au noir” dans le secteur agricole.

Sophie Périabe

Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter la Chambre d’Agriculture, la DAF, l’ANPE de la Ravine des Cabris ou l’ADI de Saint-Pierre.


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