Proposition de l’Union européenne : le sucre ACP sans droit de douane

Prix de la canne : l’incertitude dans moins de huit ans

29 mai 2007

Le 4 avril dernier, l’Union européenne a proposé « d’éliminer toutes les limitations tarifaires et de contingent restant pour l’accès au marché de l’UE pour toutes les régions de l’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique dans le cadre des négociations des Accords de Partenariat Economique ». Cette offre de négociation concerne tous les produits, y compris agricole.
« Cette offre s’appliquera totalement dès le premier jour - prévu pour être le 1er janvier 2008 - à l’exception d’une période transitoire pour le riz et le sucre », précise un communiqué de l’Union européenne pour qui « les périodes transitoires pour le riz et le sucre garantiront la compatibilité avec les réformes du marché de l’UE et assureront la stabilité afin de protéger les intérêts des producteurs qui approvisionnent ces marchés, tant ceux de l’UE que ceux des pays ACP ».
Concernant le sucre, « à partir de 2015, le sucre ACP sera libre de droits et de contingents, et il y aura un ajustement de la clause de sauvegarde standard des APE pour prendre en compte la sensibilité du sucre ». Il est à noter que cette date coïncide avec la date de fin d’application de l’accord actuel qui détermine le prix de la canne. 2015, c’est dans huit ans.
Or, jusqu’à présent, peut-on dire que les APE prévoient une clause prenant en compte la vulnérabilité de la filière canne-sucre réunionnaise face à la déréglementation imposée par l’OMC et appliquée par la Commission européenne ? Sans garde-fou, le résultat de la mise en concurrence des travailleurs permise par les APE ne pourra qu’avoir un grave impact sur l’emploi à La Réunion. La filière canne, ce sont 15.000 personnes et un savoir-faire de plusieurs siècles.

M. M.


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