Impact de la fin des quotas sur la production sucrière en France

Prix du sucre : le cours mondial nouvelle référence

1er octobre 2015

L’étude d’impact de la fin des quotas sucriers pour la filière betterave-sucre de France annonce des changements sur le prix. Elle anticipe un alignement du prix du sucre sur le cours mondial, car ce n’est plus la demande intérieure qui sera la plus déterminante dans la fixation des prix.

Usine de Tereos à Nantes.

Toute aussi intéressante est l’étude d’impact liée au prix : « la pression concurrentielle va être nettement renforcée sur le segment du marché alimentaire où le mécanisme des quotas conduisait à maintenir une forme de non-agression mutuelle entre les acteurs compte tenu du fait que toute part de marché prise à un concurrent impliquait d’en céder une partie équivalente par ailleurs pour respecter son volume de quota, sous peine de lourdes pénalités. Dans ce contexte, tiré à la hausse par cette limitation de la concurrence et le phénomène de rareté lié à un volume de quota inférieur à la consommation européenne, le prix du sucre du quota était guidé par le niveau d’importation nécessaire pour répondre au besoin intérieur. Ce phénomène de rareté imposé par le quota explique en grande partie la déconnexion qu’il a pu y avoir entre sucre européen et cotation sur les marchés internationaux ».

Changement total dans moins de deux ans. « Post-2017, compte tenu de l’évolution d’un marché du sucre européen qui deviendra exportateur net, et des acteurs qui devront trouver des débouchés à la hauteur d’une production de sucre alimentaire non plafonnée, la clé principale influençant la détermination des prix intérieurs ne sera plus le niveau de la demande, redevenant structurellement inférieure à la production, mais la capacité des producteurs à valoriser au mieux la dernière tonne de sucre produite. La clé sera donc l’arbitrage que pourra faire le producteur quant au choix de destination de sa dernière tonne de sucre produite une fois le marché intérieur couvert. »

D’où ce que les auteurs du rapport appelle une « reconnexion aux cours mondiaux ».
La fixation du prix européen du sucre alimentaire basculera dès lors sur une logique de parité à l’exportation : il y aura corrélation entre le niveau de valorisation du sucre sur le marché intérieur, et son niveau de valorisation offert à l’international, en lien direct avec la cotation du sucre blanc au marché de Londres (le marché de New York cotant lui le sucre brut).

Droits historiques des planteurs remis en cause


« La réforme de 2006 a rapidement convaincu les industriels sucriers français (si tant est qu’ils ne l’étaient pas déjà) que le régime des quotas arriverait désormais rapidement à son terme. Mais, même si certains souhaitaient la voir arriver plus rapidement encore, il est important de comprendre que la réforme de 2017 entraînera des conséquences différentes à celle de 2006 pour le secteur européen. Contrairement à la réforme précédente, il n’y aura en 2017 d’une part aucun soutien financier pour susciter/faciliter/accompagner les éventuels arrêts d’activité, et d’autre part les droits historiques des planteurs seront remis en cause (prix minimum garanti, droit de livraison). »

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