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Filière canne : une crise structurelle - 7 -
9 janvier 2008, par
Depuis vingt ans, la part de l’usinier dans le prix de la canne payé au planteur a fortement diminué. Car pendant que le coût de la vie augmente, le prix d’achat de la matière première que l’industriel paie pour faire fonctionner ses usines ne bouge quasiment pas. C’est donc l’Etat qui compense par le versement d’aides financières le déséquilibre du rapport de forces entre l’usinier et le planteur.
À partir de données extraites du Tableau économique de La Réunion publié chaque année par l’INSEE, il est possible de connaître quel est la part respective de l’usinier et des aides de l’Etat dans le revenu du planteur.
Comme l’indique la courbe ci-contre, une réalité s’impose. Le prix industriel, c’est-à-dire le prix que l’usinier paiera pour une tonne de canne à sucre ayant une richesse de 13,8, est quasiment stable depuis 20 ans. Cela sera le cas jusqu’en 2014.
Le calcul de ce prix est lié à celui du sucre fixé par l’Union européenne. La Réunion est dans un cas particulier. Si le prix de vente sur le marché européen du sucre réunionnais doit diminuer de plus de 30% en quelques années, cette baisse est intégralement compensée par le soutien des fonds publics. C’est ce qui explique pourquoi le prix industriel de base ne diminuera pas, mais n’augmentera pas non plus. C’est à partir de cette valeur qu’est calculé le prix réel payé par l’industriel pour acheter les cannes qui serviront à produire du sucre, du rhum et de l’électricité. (voir encadré)
Un prix d’achat stable
Ce prix réel ne s’écarte guère de la valeur de base reproduite dans le graphique. Par exemple, lors de la campagne sucrière 2000 (1), une richesse moyenne de 14,22 avait débouché sur un prix industriel moyen de 41,10 euros la tonne. En 1999, pour une richesse moyenne de 14,10, le prix industriel moyen était de 40,55 euros.
Il est d’ailleurs à noter que depuis 1987, les richesses moyennes en sucre n’ont été supérieures à 14 que sept fois. Et que lorsqu’elles dépassent cette valeur, la variation de prix n’est guère importante. Pour la campagne 2000, elle était égale à un peu plus de 5%, soit deux euros de plus par tonne à débourser pour l’industriel.
Par ailleurs, les investissements des pouvoirs publics et des planteurs en termes de formations, financées par les collectivités locales, et de subventions d’infrastructures (basculement des eaux notamment) permettent aux planteurs d’augmenter peu à peu la richesse. C’est cette variation de la richesse qui détermine les légères fluctuations du prix industriel.
Pendant ce temps, le prix payé au planteur augmente dans des proportions différentes de celle du prix industriel de base. En effet, chaque année, l’inflation fait monter les prix, il est donc légitime que le revenu des planteurs augmente au moins dans la même proportion. C’est là que le troisième partenaire de la filière apparaît.
Deux logiques différentes
Car, du fait de la stabilité du prix industriel, ce sont les pouvoirs publics qui compensent. Depuis 20 ans, l’augmentation du revenu des planteurs provient des aides de l’Etat. Et la part des fonds publics va en augmentant.
Force est de constater que deux logiques s’affrontent. Puisque le prix du sucre n’augmente pas depuis vingt ans, alors le prix industriel reste le même. Or, peut-on dire que dans le même temps, la valeur des produits issus d’une tonne de cannes n’a pas augmenté ? Au-delà de la valorisation de la mélasse et de la bagasse, on pense notamment aux gains de productivité et à la concentration de l’industrie sucrière. Ceci a contribué à faire baisser les coûts de production, tout en diversifiant les débouchés pour l’usinier. Mais pendant ce temps, le prix d’achat de la matière première ne bouge quasiment pas. Il ne dépend que d’une variable : sa richesse en sucre.
Pour sa part, le planteur doit faire face à la vie chère. Il voit le prix de ses intrants augmenter, tout comme le montant de ses charges. Cette hausse nécessaire de revenu est assurée par les fonds publics. En 20 ans, la part de l’Etat est passée de 10 à 35%.
Entre la logique de l’industriel qui veut acheter sa matière première au meilleur prix, et celle du producteur de cannes qui doit tenir compte du coût de la vie, c’est celle du premier qui s’impose. Résultat, c’est l’Etat qui verse des aides aux planteurs pour compenser ce rapport de force inégal.
Cela illustre que la filière canne à La Réunion est sous la direction politique et idéologique d’un seul de ses membres, l’usinier. Cette situation contribue à la crise structurelle de ce secteur économique essentiel.
Manuel Marchal
(1) "Réunion : Rapport annuel 2000" - Institut d’émission des départements d’Outre-mer.
Prix industriel de base
« Dans le cadre de la production de sucre sous quota, le prix de base de la canne acquitté par les industriels sucriers auprès de leurs livreurs est maintenu durant toute la période d’application de la présente convention au niveau constaté dans la convention canne 2001-2005 à la date de publication du règlement (CE) n°318/2006 du Conseil du 20 février 2006, soit un montant de 39,09 euros par tonne pour une tonne de canne à 13,8% de richesse, livrée aux centres de réception, ce prix étant fixé en tenant compte de la recette sucre et mélasse des industriels et des aides compensatoires nationales et communautaires.
Si la richesse des cannes livrées, mesurées par le CTICS, s’écarte de la richesse standard de 13,8%, le fabricant de sucre applique au prix de base le coefficient de bonification-réfaction égal à (R-5,8)/8 où R est la richesse de l’échantillon représentatif des cannes à sucre livrées (...) »
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