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Les industriels présentent le projet au ministre de l’Agriculture
12 juillet 2018, par
Hier, la première journée de la visite officielle de Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, était largement consacrée à la filière canne-sucre. En fin d’après-midi dans les locaux de R’Canne, il a rencontré l’interprofession. A cette occasion, Tereos a présenté son projet de raffinerie de sucre qui sera opérationnel après la fin de la Convention canne en 2021. Pas associés à ce projet, les planteurs sont mis devant le fait accompli alors que l’après 2021 peut être l’occasion de restructurer la filière en leur donnant la possibilité d’être mieux payés, sans dépendre de la vente du sucre par Tereos, en développant la canne fibre.
Le premier jour de la visite du ministre de l’Agriculture à La Réunion a été largement consacrée à la filière canne-sucre. Le matin, Stéphane Travert s’est rendu sur une plantation à Sainte-Suzanne. En fin d’après-midi, il a rencontré à huis-clos les représentants planteurs et industriels de l’interprofession à R’Canne, centre de recherche sur la canne à sucre de réputation internationale.
A court terme, les planteurs subissent les effets du passage de trois tempêtes tropicales en début d’année. C’est surtout la 3e, Fakir, qui a eu le plus d’impact, avec des conditions cycloniques. En conséquence, la campagne sucrière 2018 risque d’être la plus mauvaise depuis longtemps. Le tonnage récolté pourrait avoisiner celui de 2006, quand le passage de Gamède avait aggravé la crise, avec à peine 1,5 million de tonnes récoltées. A l’époque, les planteurs avaient été durement touchés. L’industriel avait limité ses pertes grâce à la structure de la filière qui le laisse seul maître à bord, car les planteurs sont relégués au rôle de fournisseur de matière première. En 2006, le Groupe Quartier Français avait donc importé de la mélasse du Pakistan pour ses distilleries, car la production réunionnaise ne suffisait pas.
Une clause de la Convention canne va infliger une double peine aux planteurs. En effet cette année, ils ne toucheront pas de bonus lié à l’intéressement sur la vente des sucres. La faute à un cours du sucre qui a chuté en dessous du seuil de déclenchement de cette mesure. L’an passé, les planteurs avaient touché 1,5 euro par tonne de canne livrée. Ils se préparent donc à perdre globalement 4 millions d’euros.
C’est dans ce contexte qu’avait lieu la rencontre d’hier.
Dans cette réunion à huis-clos, Tereos a présenté son projet de raffinerie. Il est déjà bien avancé puisque le lieu d’implantation est connu, le Gol, et la mise en fonction aussi : 2021. Cette structure est destinée à compenser la fermeture de raffineries de sucre roux en Europe. Cela signifie que le sucre réunionnais sera donc raffiné dans l’île avant d’être exporté.
Après cette rencontre, le ministre a visité les installations de R’Canne, où lui ont été présenté de multiples produits pouvant être tirés de la canne à sucre : barquettes, cire végétale, cosmétiques… Après le départ de Stéphane Travert, Isidore Laravine de la CGPER et Bruno Robert de JA ont interpellé Philippe Labro, PDG de Tereos Océan Indien. Isidore Laravine, par ailleurs co-président de l’Interprofession, a jugé inadmissible que les planteurs apprennent dans la presse l’existence d’un tel projet, et constatent lors d’une visite d’un ministre qu’il est si avancé. Tout cela sans que les planteurs ne soient mis au courant, alors que sans leur travail, il n’y a pas de sucre, et donc pas de raffinerie. Les représentants des planteurs ont également souligné qu’ils ne croient pas que cette raffinerie se limitera à traiter le sucre réunionnais. Ils pensent que du sucre roux en vrac sera importé de pays voisins pour que la raffinerie puisse atteindre un seuil suffisant de rentabilité. Rappelons que quand l’Union européenne a dénoncé le Protocole Sucre en 2007, les Mauriciens avaient anticipé cette échéance en convertissant leur industrie à l’exportation de sucre blanc. Pour cela, ils ont construit une raffinerie capable de traiter plus de 400.000 tonnes de sucre par an. Ce projet a été mené en collaboration avec les planteurs, actionnaires à 40 % de la nouvelle usine. Mais à La Réunion, ce n’est pas du tout le cas. L’industriel a mis les planteurs devant le fait accompli, défendant ses intérêts auprès du ministre. Cette stratégie vise à valoriser les profits d’un groupe français, qui anticipe la diminution des crédits de la PAC à partir de 2021. Il est à noter que même si les planteurs ne produisent plus de cannes à La Réunion, cette raffinerie pourra tourner. En effet, si Tereos avait besoin des planteurs pour ce projet, il est fort probable qu’il ne les aurait pas mis devant le fait accompli pour un projet industriel aussi important, destiné à traiter la moitié du sucre produit à La Réunion.
La CGPER défend une autre alternative pour l’après 2021, c’est la canne fibre. Avec cette variété, les planteurs peuvent atteindre des rendements dépassant 100 tonnes à l’hectare dans les hauts, sans irrigation. Cette canne peut alimenter des petites centrales de production d’électricité, et fournir également de la chaleur dans les Hauts pendant l’hiver pour assurer le chauffage.
C’est donc une ressource qui peut contribuer à l’autonomie énergétique. En Guadeloupe où un projet analogue est en marche, les planteurs pourront vendre leur canne entre 40 et 50 euros, soit un prix bien plus intéressant que celui versé par Tereos en fonction du taux de sucre. Les planteurs estiment que les Réunionnais sont capables de monter eux-mêmes cette nouvelle filière canne-énergie, et donc de se libérer de la domination économique et politique de Tereos.
M.M.
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