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Proposition décisive du rapport de l’Etat sur l’avenir de la canne à sucre à La Réunion
3 août 2021, par
« Proposition n° 13 : Plaider pour l’ouverture du capital de Tereos Océan Indien à des acteurs locaux à La Réunion » : le rapport sur l’avenir de la filière canne-sucre outre-mer remis au gouvernement comporte une proposition explosive, susceptible de remettre en cause tous les rapports de force dans la filière au profit des planteurs : l’ouverture du capital de Tereos Océan Indien aux acteurs locaux. En clair, c’est la possibilité pour les planteurs d’entrer dans le capital de l’entreprise qui détient toutes les usines sucrières de La Réunion, d’accéder aux comptes de l’entreprise et également d’être des acteurs de la stratégie de l’industrie sucrière au même titre que les 20.000 planteurs de betteraves propriétaires de la coopérative Tereos, maison-mère de Tereos Océan Indien.
Le rapport sur l’avenir de la canne à sucre outre-mer comprend une partie consacrée à La Réunion. Voici un extrait :
« À La Réunion, la quasi-totalité de la production de canne est dédiée à la production de sucre dont une moitié de sucres bruts destinés à être raffinés. L’industrie sucrière réunionnaise ne bénéficie donc pas des retombées de valeur ajoutée qui existent dans les Antilles avec la filière rhum, plus intégrée. Elle est donc concernée au premier chef par les incitations visant à diversifier sa production vers des productions à plus forte valeur ajoutée et à lui faire bénéficier d’un contingent de rhum traditionnel.
Tereos Océan Indien, qui détient les deux sucreries de l’île, est dans une situation monopolistique, tant vis-à-vis des planteurs que vis-à-vis des distillateurs de rhum traditionnel. Cette situation monopolistique engendre des tensions au sein de la filière et un fort sentiment de méfiance, qui trouve à s’illustrer à chaque renégociation des conventions canne. Le manque de transparence attribué à la société Tereos Océan Indien est renforcé par sa structure juridique complexe : elle dépend d’une chaîne de sociétés holding, Tereos Océan Indien étant détenue à 90 % par Tereos EU, elle-même filiale de Tereos International, société de droit brésilien, qui dépend de Tereos groupe. TOI n’est pas tenue de publier des comptes consolidés, ce qui contribue à créer un sentiment de méfiance qui fait obstacle à la définition d’une vision partagée de la filière et des transformations qu’elle doit subir pour redevenir compétitive à moyen terme. Cette situation plaide pour une ouverture du capital de l’entreprise à d’autres acteurs locaux. Les collectivités locales ou des organisations représentatives des planteurs pourraient ainsi prendre des parts au capital, comme cela s’est fait pour la SRMG ou pour Le Galion. L’ouverture du capital de l’entreprise permettrait d’assurer une plus grande transparence de la société et notamment des conditions financières d’exercice du métier de sucrier. Elle contribuerait par ailleurs à responsabiliser les planteurs dans leurs revendications d’achat de la canne à sucre.
Proposition n° 13 : Plaider pour l’ouverture du capital de Tereos Océan Indien à des acteurs locaux à La Réunion. »
Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, rappelle que « 20.000 planteurs de betteraves sont des coopérateurs de Tereos, ont accès aux comptes et peuvent décider de la stratégie ce qui a été fait récemment avec l’élection d’une nouvelle direction ». Pour le dirigeant syndical, « il est anormal que les près de 3.000 livreurs de canne à sucre ne soient pas associés aux décisions de l’outil de production qui transforme leur matière première en de nombreux produits ».
« Le rapport montre un montage complexe impliquant deux sociétés intermédiaires entre la coopérative Tereos et Tereos Océan Indien qui permet à Tereos Océan Indien de ne pas publier ses comptes consolidés », poursuit-il, « comment allons-nous discuter de la Convention canne qui s’appliquera l’année prochaine si l’usinier peut légalement dissimuler une information aussi importante que ce qu’il gagne précisément à La Réunion grâce à la canne livrée par les agriculteurs ? »
Jean-Michel Moutama précise que « la DAAF et Tereos connaissent parfaitement ce que chaque planteur reçoit de Tereos pour prix de la vente de ses cannes ainsi que le montant des aides publiques versées. La situation du planteur est totalement transparente mais c’est l’opacité totale du côté de l’usinier ». Le responsable syndical indique également qu’en France, « Tereos est une coopérative détenue par 20.000 planteurs de betteraves qui décident de la stratégie. La preuve, parce que les planteurs voulaient une autre stratégie que celle de la direction, ils ont élu une nouvelle direction ».
Et le président du syndicat d’agriculteurs de conclure : « à la CGPER nous revendiquons également l’entrée des planteurs dans le capital, car cela nous donnera enfin accès à des informations indispensables pour négocier la Convention canne et que l’usinier refuse de communiquer depuis des années ».
A La Réunion, les premières usines sucrières étaient la propriété de planteurs. Les Accords de 1969 ont eu pour conséquence de transformer le planteur en fournisseur de matière première, il n’était plus le propriétaire du sucre et de tous les produits de la canne qu’il livrait, et qui lui donnait droit à 66 % des produits transformés, le tiers restant était propriété de l’usinier au titre de dédommagement pour l’utilisation de ses machines. Un usinier avait donc tout intérêt à rester un planteur. C’est pourquoi l’usine de Bois-Rouge était d’abord utilisée pour transformer les cannes venant des plantations appartenant à l’usinier.
Les Accords de 1969 ont permis de séparer le capital foncier du capital industriel, faisant reposer sur le seul planteur le risque de la culture de la canne à sucre, et permettant à l’usinier de concentrer ses investissements sur les moyens d’augmenter ses profits grâce à de nouvelles valorisations de la canne dont les bénéfices échappaient au planteur.
L’entrée des planteurs dans le capital des deux usines qui transforment les cannes à sucre à La Réunion doit permettre de nouveau aux planteurs d’être des acteurs de la stratégie des usines indispensables à la valorisation des cannes qu’ils prennent le risque de cultiver. Or, dans un contexte de fin des quotas et de confrontation à la concurrence mondiale, l’avenir de la filière est déterminé par la stratégie de l’industriel, comme l’avait justement souligné en 2013 Dacian Ciolos, alors Commissaire européen à l’Agriculture lors d’une visite à La Réunion. Il est donc nécessaire que les planteurs soient co-propriétaires de l’outil de production qui décide de leur avenir.
M.M.
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