Energies renouvelables

Recette bagasse : vers un nouveau calcul

8 mars 2015

La bagasse est un produit de la canne à sucre, elle remplace le charbon dans les centrales thermiques pour produire de l’électricité. Jeunes Agriculteurs annoncent que le gouvernement va revoir le mode de calcul de la recette bagasse afin que la valeur de cette énergie produite par les planteurs de canne à sucre ne dépende plus de celle du charbon.

Centrale thermique de Bois Rouge. Pendant la campagne sucrière, elle produit de l’électricité avec un produit de la canne, la bagasse.

Les Jeunes Agriculteurs ont été très actifs depuis l’annonce de la diminution de la recette bagasse.
Après avoir obtenu un accord de principe des Ministres de l’Agriculture et des Outre-mer fin 2014, en faveur d’une révision de la formule de calcul de la recette bagasse, nous avons sollicité directement le Premier Ministre et les députés et sénateurs réunionnais par courrier, fin janvier 2015, pour que ces bonnes intentions soient suivies d’effets concrets.

En effet, à l’origine, il s’agissait de valoriser l’engagement des planteurs dans la production d’énergie renouvelable, pour la substituer au charbon pendant la campagne sucrière.
Cette notion de développement durable était également préconisée par les politiques publiques nationales et européennes.
Or, qu’elle ne fut pas notre surprise de voir cette recette bagasse énergie fortement diminuer fin 2014, en raison du système de calcul de la recette indexé, notamment, sur le cours du charbon et du CO2.

Ces derniers étant à la baisse, cela fait mathématiquement chuter le prix de la bagasse. Il est devenu ainsi moins couteux pour les centrales thermiques d’acheter charbon ou bagasse, sans que la facture EDF du consommateur n’en soit réduite !
La recette bagasse faisant partie intégrante du revenu du planteur, sa diminution cause de nombreuses complications pour les trésoreries les plus fragiles. En moyenne, pour une exploitation qui produit 500 tonnes de canne, la perte est de 2.000 euros.

Dans la réponse que nous avons reçue la semaine dernière, le Premier Ministre semble avoir compris notre démarche et a sollicité officiellement 3 ministères (Ecologie - Développement Durable - Energie, Agriculture, Outre-mer) pour étudier notre proposition de nouvelles formulation.

Nous avons bon espoir de trouver une réponse qui redonnerait ses lettres de noblesse à la production d’énergie verte durable locale, et qui assurerait une reconnaissance légitime du travail fourni par les planteurs de canne.
Notre réseau national appuie également nos actions afin d’accélérer nos démarches ministérielles.

Mais une course contre la montre est engagée car très bientôt devra être négociée une nouvelle convention canne.

« La filière canne connait des difficultés et les planteurs subissent ses effets de plus en plus tôt dans la saison, et de plus en plus longtemps.
Les difficultés de trésorerie, de plus en plus nombreuses, ralentissent la préparation de la prochaine campagne sucrière. Nous sommes en train de payer cher des décennies de gestion à la petite semaine de la filière canne.
Pour maintenir le dynamisme de la filière et continuer à vivre de la canne, il sera nécessaire d’obtenir des avancées concrètes. » conclut le président des Jeunes Agriculteurs, Olivier Fontaine.

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