Pression foncière à Sainte-Marie

Réhabiliter la balance de la Mare

9 juin 2004

Les agriculteurs sont inquiets pour le devenir du centre de réception de la Mare, aujourd’hui mis à mal par l’urbanisation, qui au fur et à mesure gagne du terrain. Hier, les planteurs, représentés par Jean-Yves Minatchy, Président de la CGPER (Confédération Générale des Planteurs et Éleveurs de la Réunion), rencontraient Jean-Yves Gonthier, responsable canne de l’usine de Bois-Rouge.

Une seule question. Quand va-t-on considérer les acteurs de l’agriculture réunionnaise, les encourager dans un secteur d’activité de moins en moins attractif pour la jeunesse réunionnaise ? Et pour cause, nous dirait Jean-Yves Minatchy. De jour en jour, l’agriculture réunionnaise rencontre des difficultés dues à la non prise en compte des besoins des agriculteurs. Il y a 15 ans, les sites de Pierrefonds (Saint-Pierre) et de Baril (Saint-Philippe) fermaient leurs portes. Aujourd’hui, ils sont soit gagnés par la végétation, ou par des associations culturelles, qui réinvestissent les lieux. Le site qui jouxte la balance de la Mare doit, quant à elle, accueillir une Zone d’activités commerciales.
La balance de la Mare étant fermée depuis aujourd’hui deux ans, les petits planteurs doivent aujourd’hui se rendre sur Bois-Rouge (Saint-André) pour faire peser leur production de canne et analyser la teneur en sucre. En 2001, le laboratoire d’analyse du Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre (CTICS) de la Mare ferme en effet ses portes. Or, selon les agriculteurs, la plate-forme de la Mare peut être réaménagée.
Le 12 février dernier, ils rencontraient la direction de l’Usine de Bois-Rouge, en la personne de Jean-Claude Pouny. Au sortir de cette réunion, il était normalement question de réhabiliter cette plate-forme. Mais pour cela, il faut que la production de canne augmente, pour que les investissements soient “rentables”. "Nou néna la volonté", rétorque le président de la CGPER.
38.000 tonnes par an, pour 200 planteurs. La production ne semble pas encore à la hauteur de l’investissement escompté par les planteurs, pour voir réhabiliter leur plate-forme de la Mare. Les agriculteurs pensent qu’à force de travail, et d’investissements personnels, ils pourront accroître leur production, peut-être même jusqu’aux 50.000 tonnes, voire même davantage. Jean-Yves Minatchy, qui travaille sur des dossiers d’irrigation et de forage, espère par ailleurs, que les moyens seront donnés aux planteurs pour y parvenir.
Jean-Yves Gonthier assure qu’il est attentif aux doléances des planteurs et que les solutions viendront avec le temps. "Nou la pa di azot fé sa demin. Done anou seleman lespwar", réplique le porte-parole de la CGPER, décidé à faire avancer au plus vite la réhabilitation du centre de réception sainte-marien.

Bbj


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