Première collectivité prête à participer à la garantie financière de l’aide à la filière canne-sucre

Sainte-Suzanne solidaire des planteurs, ouvriers et transporteurs

9 juin 2015, par Manuel Marchal

À moins d’un mois de la coupe, le prix de la canne n’est toujours pas fixé, car la Convention canne n’est pas signée. Pour débloquer la situation, Paul Vergès et le PCR ont proposé aux collectivités de garantir une aide financière que l’État s’est engagé à verser. C’est une somme de 38 millions d’euros qui permettra de faire sauter le dernier obstacle à la signature d’une convention canne sur 6 ans. Hier soir, le Conseil municipal de Sainte-Suzanne a montré l’exemple, il s’est engagé à participer au fonds de garantie.

Photo Toniox

En 2017, la filière canne-sucre fera face à un bouleversement : c’est la fin de la garantie d’un prix fixe supérieur au cours mondial pour le sucre. Le coût de production du sucre réunionnais est plus élevé que celui de ses concurrents sur le marché mondial. Pour compenser cet écart, les acteurs de la filière ont demandé l’an dernier à la France de verser une subvention supplémentaire de 38 millions d’euros. Cela signifie qu’en 2017, le montant de l’aide de France serait alors de 128 millions d’euros par an.

Débloquer la situation

Le 21 août dernier, le président de la République avait donné son accord à cette demande, en soulignant qu’elle est conditionnée à l’autorisation de la Commission européenne. Nous sommes à un mois de la coupe, et la France n’a toujours pas fait sa demande. L’incertitude sur les 38 millions d’euros bloque les discussions entre les planteurs et les usiniers. Les premiers demandent un prix garanti de la canne jusqu’en 2021, soit pour une période de 6 ans. Les seconds ne veulent pas s’engager sur un prix fixe au-delà de 2017. Interrogé par les députés en 2014, le président de Téréos Océan Indien, l’usinier, avait en effet précisé que si l’industriel n’avait pas la certitude de vendre le sucre, il n’achèterait pas de canne aux planteurs.

Compte-tenu du soutien de la France à la demande, et de la déclaration de la Commissaire européenne lors de son passage à La Réunion au début du mois de mai, les chances sont grandes pour que l’autorisation soit accordée. Mais la décision ne sera pas rendue avant la fin de la campagne sucrière 2015. C’est pourquoi Paul Vergès a fait une proposition le 8 mai dernier : demander aux collectivités de se porter garantes de la somme attendue pour lever le dernier blocage à la signature de la Convention canne sur 6 ans. La répartition se ferait de cette manière : 15 millions pour la Région, 15 millions pour le Conseil départemental et 8 millions pour les communes.

Motion au président et au Premier ministre

Cette proposition permet aux deux principales collectivités d’appliquer leurs résolutions : la Région le 10 avril et le Département le 29 avril ont adopté à l’unanimité des motions de soutien à la filière canne.

Le 9 mai, la direction du PCR a pris la décision de demander aux collectivités d’agir dans ce sens. Le 11 mai, Elie Hoarau et Maurice Gironcel ont écrit aux présidents de la Région, du Département et de l’Association des maires pour leur présenter cette proposition.

Hier, Sainte-Suzanne a donc été la première collectivité à prendre concrètement la défense des planteurs, des ouvriers d’usine et des transporteurs. Réuni en session extraordinaire, le Conseil municipal n’avait qu’une affaire à l’ordre du jour : le débat et le vote d’une motion adressée au président de la République et au Premier ministre.
La commune s’est dite prête à participer à la garantie pour que la Convention canne puisse être signée.
Le signal de la solidarité est donc venu de Sainte-Suzanne.

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