
Les sites classés à l’Unesco menacés par un risque grave lié à l’eau
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31 mai 2007
La canne se meurt. Sous nos yeux. Presque dans l’indifférence générale. Elle est curieusement la grande absente des actuels débats. Serait-il trop ringard et passéiste d’en parler ?
La campagne de cette année, qui va s’ouvrir au mois de juin, ne sera pas meilleure que celle de l’année dernière. Il en est ainsi depuis plusieurs années. Nous sommes en permanence en dessous des 2 millions de tonnes de cannes. Et cela n’est pas bon. Pour les planteurs d’abord qui en vivent. Pour les usines et leurs ouvriers ensuite qui risquent à ce rythme d’avoir quelques problèmes. Pour La Réunion elle-même.
Il ne s’agit pas ici de porter de jugement de valeur sur ce qui a été fait ou qui n’a pas été fait - encore que... - mais tout simplement d’en faire un constat : la canne va en eau de boudin ! Quasiment tous les décideurs sont convaincus qu’il en est ainsi ; que “l’ère de la canne” est sur la fin, comme il en a été de “l’ère du café”, l’ère des parfums, etc. Les terres diminuent. Le nombre de planteurs diminue et bientôt il n’y en a aura plus assez pour continuer.
Certes, il y a l’OMC ; il y a aussi l’Europe, voire l’Etat, avec leurs intérêts particuliers ; ou encore les APE et même les conditions climatiques... Mais... car il y a un “mais” : il y a nous-mêmes ! Nous les Réunionnais. Nous La Réunion. Car dans nos têtes, dans nos comportements nous avons déjà pratiquement abandonné. Cela dit sans vouloir nous culpabiliser à outrance, mais tout simplement pour dire que tout dépend encore de nous. Pour beaucoup, en tout cas.
D’abord, et cela, au moins, nous en sommes tous convaincus : nous n’avons pas de solution de remplacement à la canne qui joue un rôle considérable, irremplaçable même, à La Réunion. On peut, à la rigueur, trouver des solutions pour le sucre, mais pas pour la canne. On n’a pas de solution de remplacement. Et probablement, quoi qu’on dise, pour un bon moment encore.
Ensuite, et quoi qu’on puisse dire, les vraies menaces - ou interrogations - qui pèsent sur la canne, plus précisément le sucre, c’est après 2014/2015. Jusque-là, tout le monde est à peu près d’accord il y a visibilité.
Certains ne manqueront pas de dire que 2015, c’est demain. Cela est vrai. Mais qu’est-ce qu’on fait d’ici là ?
D’ici là, c’est un cycle à un cycle et demi de canne. Autrement dit, la canne plantée en 2007 pourra être récoltée pratiquement jusqu’en 2015 ! Et si elle avait été plantée dès le début de l’année, elle aurait pu être récoltée dès l’année prochaine ! Huit campagnes à raison d’un excédent brut d’exploitation de 3000 euros à l’hectare, cela n’est nullement à négliger (1). Surtout si l’on augmente la production.
Dans un rapport de 2004 intitulé “Quel projet de développement agricole pour La Réunion ?” le CESR expliquait ainsi sa démarche : « une idée forte nous a guidés pendant nos travaux : partir de ce que l’on sait faire, pour le faire mieux et être bien meilleur, et ainsi se donner le temps d’apprendre ce que l’on ne sait pas et qu’il conviendra d’entreprendre » . (2)
Ce principe s’applique pleinement à la canne.
« Partir ce que l’on sait faire pour le faire mieux et être bien meilleur » : les planteurs savent faire de la canne ; en termes de recherche, La Réunion est parmi les meilleurs et depuis des dizaines d’années ; nos industriels et leurs ouvriers ne sont pas mauvais non plus. Il y a là un véritable savoir faire. Qui d’ailleurs s’exporte. En Afrique, en Amérique du sud. Et qu’il faudrait peut-être faire valoir davantage.
Pour « se donner le temps d’apprendre ce que l’on ne sait pas et qu’il conviendra d’entreprendre » , car nous avons besoin d’apprendre sur la canne pour pouvoir entreprendre.
La Réunion sait faire de la canne et du sucre depuis deux siècles, mais qu’en savons nous exactement aujourd’hui de la canne, de ses potentialités ? La Réunion a entre ses mains de l’or, mais n’en tire pas tout le profit possible et ne sait pas en faire davantage.
Le sucre étant jusqu’ici l’essentiel, on a parlé des “sous produits” s’agissant des autres produits. Or, une fois extrait le sucre de la canne, il reste l’essentiel ; et du fait de la situation du sucre, ce sont ces “sous produits” qui peuvent devenir le plus important et qui sont en train de le devenir.
Laissons le “côté ornemental”, et même le côté “culture”, voire, parlant du planteur, le côté “jardinier de la terre”.
Il y a déjà aujourd’hui la production d’électricité : quelle bagasse si la canne continue sa diminution ? Et quelle contribution à “l’autonomie” énergétique ?
Il y a l’éthanol, autre produit de la canne en expansion aujourd’hui.
Et la retenue des sols ? : C’est bien de mettre des cases, voire demain des hôtels, dans les carreaux de cannes, mais qui retiendra la terre, les cases ou les cannes ? Voilà qui risque bien, avec les modifications climatiques annoncées et les phénomènes d’érosion, de coûter plus cher demain en termes de catastrophes et de coûts financiers que de maintenir la canne. (3)
On parle beaucoup d’écologie, de couche d’ozone, de protection de la nature, des p’tits zoizeaux, etc... mais, sur ce plan, nos quelque 25 à 30.000 hectares de cannes, d’espace vert, avec les dizaines de milliers d’hectares de forêts, contribuent à la respiration de notre terre et protège. Et cela aussi, cela a un prix.
Alors, cela ne vaut-il pas le coup d’engager, comme le préconisait le CESR, une véritable bataille pour les deux millions et demi de tonnes de cannes. Le plus rapidement possible. Avec tous les moyens nécessaires : financiers, certes, matériels, mais également, et surtout humains ? Et aussi avec la volonté politique qui convient.
Avant qu’il ne soit trop tard.
GML
(1) C’est en huit campagnes l’équivalent de la moitié du prix de la future route en corniche ou du tram-train et pratiquement le prix de la maison de civilisation ; sujet qui font tant débat.
(2) Pour ceux que cela intéresse, ce rapport est disponible. Au CESR et sur son site : www.cesr-reunion.fr
(3) On a vu récemment, à l’Hermitage Saint-Gilles, comment le béton et les cases pouvaient retenir la mer.
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