Industriels du sucre

’... Si la dérive foncière est maîtrisée’

14 mars 2006

Les responsables du Syndicat des fabricants du sucre (SFS) ont donné hier leur vision de la filière canne-sucre, après le bouclage de la réforme du règlement sucrier européen, et de ses enjeux dans le développement de La Réunion. Ils font de la maîtrise du foncier la condition sine qua non de l’avenir de la filière.

Le président du Syndicat des fabricants de sucre, Xavier Thiéblin, le délégué général du syndicat, Bernard Rivière et les directeurs généraux de la Sucrière de La Réunion et de Bois-Rouge, respectivement Bernard Pétin et Jean-François Moser, étaient hier matin au centre de création variétale du Moufia, le CERF, pour donner leur avis sur la réforme de l’OCM-sucre et sur les enjeux réunionnais du maintien de la filière canne, sucre & Co.
Sur la réforme de l’OCM-sucre, les industriels de La Réunion sont on ne peut plus consensuels et satisfaits. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes du sucre possible puisque, pour l’essentiel, La Réunion a été tenue à l’écart du choc économique causé à d’autres pays européens par la réforme de l’OCM-sucre. Les DOM "vont bénéficier de la compensation à 100% de la baisse du prix...", "les sucres des DOM continueront de bénéficier du principe des aides à l’écoulement sur le marché européen", la production sucrière est “sécurisée” jusqu’en 2014, le nouveau règlement sucrier étant acquis "pour 9 campagnes". Pour les industriels, le sentiment exprimé hier - que l’on retrouve dans l’éditorial de la dernière lettre des industriels, “Sucre” n°22 - est que le répit obtenu participe d’un petit morceau d’éternité, quand “9 campagnes” signifient tout juste pour les planteurs “une replantation”. Et après ? "Quand, à l’horizon 2014, un nouveau bilan de l’OCM-sucre sera dressé, en vue de sa refonte, la confirmation du traitement spécifique dont bénéficie la filière dépendra de ses résultats", poursuit Xavier Thiéblin dans ce même éditorial.

L’action du SAR

L’objectif des industriels est de "faire grossir le tas de cannes et le tas de sucre" : à savoir 2,5 millions de tonnes de cannes et 275.000 tonnes de sucre par campagne - ces quantités augmentées venant de la fusion des quotas A et B dans le nouveau règlement.
Pour atteindre ce résultat, les industriels proposent d’améliorer la productivité de plusieurs façons, aux champs et dans les sucreries. Le but recherché est de produire "plus de cannes, plus riches en sucre". C’est un objectif qui différencie notablement les industriels réunionnais de leurs voisins mauriciens. Dans l’île proche, frappée de plein fouet par la réforme européenne, le débat est vif sur l’avenir industriel de la filière : sucre ou énergie ? À La Réunion, la réponse est imperturbablement : sucre. Et si l’on doit - ou si l’on peut - produire de l’éthanol de façon “rentable”, ce sera à partir de la mélasse. L’avenir dira si cet optimisme des industriels réunionnais leur garde les yeux suffisamment ouverts ou si les "compensations" et les garanties dont ils bénéficient sont un château de cartes à la merci d’un “coup de dé” international.
La condition de réussite qui reste à consolider aux yeux des industriels est la maîtrise de la "dérive foncière". Les industriels jugent très positif que le SAR (Schéma d’aménagement régional) de 1995 ait pu contenir le mitage des terres agricoles, constant de 1984 à 1995. En 1984, l’île disposait encore d’une sole cannière de 33.000 hectares. 10 ans plus tard, celle-ci était ramenée à 26.OOO hectares, plus ou moins maintenus en dépit d’une forte pression foncière.

L’exemple de Montpellier

La densification urbaine programmée dès 95 n’a été que partiellement atteinte et, malgré le contrôle exercé, "la ville s’est étendue de 3.000 hectares...", notent les industriels. Il est possible, selon eux, de "faire autrement", en densifiant l’habitat. "Passer de 10 à 30 logements par hectare suffirait à produire l’essentiel des besoins en logements nouveaux... On préserve les terres agricoles, en gardant une densité particulièrement faible", estiment les industriels du sucre. Ils ont suivi avec intérêt les efforts faits par l’agglomération de Montpellier, qui a pu préserver les trois-quarts de son territoire sous forme d’espaces naturels et agricoles en dépit d’une spectaculaire croissance démographique : 200.000 habitants en 1966, passés à 385.000 en 2004. Les projections à 2010 donnent près d’1 demi million d’habitants dans l’agglomération. Cette réussite est clairement liée à une politique de densification de l’habitat, que les industriels du sucre proposent aux “aménageurs” de l’île. "C’est bien à travers un effort d’organisation et de mobilisation de financements adaptés visant à utiliser au mieux l’espace urbain et périurbain que La Réunion pourra préserver son agriculture, sauvegarder son environnement et sa qualité de vie", ont-ils exposé hier, en attirant l’attention sur le fait que le SAR ne sera pas opposable aux autres documents d’urbanisme avant 2008.
D’ici là, le manque de cohérence globale et de plan d’ensemble peut tout à fait mettre en danger le fragile équilibre foncier, si les maires ne décident pas de se concerter pour préserver les objectifs économiques de la filière. Voilà un argument de poids pour les élections municipales de 2007.

P. David


Hommage à Léon Martin<br /

C’est avec une profonde tristesse que je viens d’apprendre le décès de Léon Martin.
Mon épouse et moi-même, nous présentons nos condoléances attristées à ses enfants, à ses petits-enfants et à tous ceux qui sont touchés par ce deuil.
Léon Martin nous laisse en mémoire un homme fidèle aux idéaux de la République.
Tous ceux qui, dans l’enseignement ou dans la vie militante, ont eu le privilège de bien le connaître en travaillant à ses côtés ou simplement de le côtoyer : au Vice-Rectorat, à la Direction d’école, à la Commission paritaire départementale des instituteurs, à la Fédération des œuvres laïques, à la M.A.E : (Mutualité accidents élèves) ou dans des bureaux de vote garderont de lui le souvenir d’un homme intelligent, d’un exemple de probité, de courtoisie, de tolérance et de conviction.
Léon Martin faisait partie de ces instituteurs citoyens formés à la cause de l’enseignement public pour la défense et le rayonnement de l’école laïque. Il n’était heureux dans ses fonctions d’enseignant et de syndicaliste que lorsqu’il avait conscience d’avoir accompli une tâche, ou initié et réalisé une action au bénéfice des enfants qui lui étaient confiés au sein de l’école du peuple.
Nous serons nombreux à regretter la disparition d’un camarade si attachant.
Simone, Hélène, Michèle, Jacques, je vous prie de croire, qu’avec toute ma famille, je partage votre peine.

Guy Éthève


Saint-Pierre : Venance n’est plus

Nous avons appris avec tristesse le décès d’Abraham Venance Kichnapanaïdou survenu, à l’âge de 69 ans, le 13 mars 2006 à 1 heure du matin, des suites d’une douloureuse maladie.
Tailleur réputé, il avait été abonné très tôt à "Témoignages" dont il avait assuré longtemps la diffusion dans son quartier de Terre-Sainte où il était connu et estimé de tous.
Démocrate très proche du PCR, il a été, selon Julien Ramin, "un des compagnons de toutes les luttes, notamment les plus difficiles, celles des années 60". Élu en 1983 sur la liste d’Élie Hoarau, c’est naturellement qu’il devint l’adjoint spécial de Terre-Sainte. En instance de départ pour l’Inde, Julien Ramin ne pourra se rendre aux funérailles mais tenait à saluer ce camarade de la première heure, "un ami de plus de 50 ans", dit-il.
De son côté, le secrétaire général du PCR, Élie Hoarau, a rendu une visite à la famille hier en fin d’après-midi.
Les cérémonies d’inhumation d’Abraham Venance Kichnapanaïdou auront lieu ce jour à 15 heures en l’église de Terre-Sainte et au cimetière de Saint-Pierre.

À son épouse et à son fils Thierry, et à tous ses proches, la section communiste de Saint-Pierre et la Rédaction de "Témoignages" présentent ses plus sincères condoléances.


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