
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Campagne sucrière
19 septembre 2008
Il y a sans doute deux manières (au moins) de regarder le problème posé depuis mardi dans le centre de réception des cannes de Pente Sassy, à Saint-André et, depuis hier, dans celui de Beaufonds.
Vu par le petit bout de la lorgnette, ils seraient deux agriculteurs à avoir “bloqué” l’accès de la plateforme à l’ensemble des planteurs, mardi, parce que les cannes de l’un d’eux ont été refusées, pour non-conformité avec les règles établies par le protocole de livraison.
Mercredi, Sucrière de La Réunion a fait un communiqué expliquant que « la Convention canne, née en 2001 entre les planteurs, les industriels et l’Etat, définit la qualité des cannes à livrer » et que celles-ci, selon la Convention, « doivent être saines, loyales et marchandes ». « La présence occasionnelle de babas, de choux, têtes, feuilles ou paille est acceptable si elle résulte de bonnes pratiques professionnelles » et si les chargements sont « homogènes ».
D’après les témoignages recueillis auprès de planteurs de l’Est, Jean-François Sababady a livré depuis le début des cannes non étêtées, plus de 500 kg, qui ont été reçus tels quels. Dire que les choses se sont passées sans heurt serait inexact puisqu’il est arrivé, en juin, qu’une sonde de la pente Sassy soit détériorée et c’est encore Jean-François Sababady qui a porté le chapeau. Condamné à un an avec sursis, il était poursuivi hier encore pour le règlement financier de cet incident.
Si jeudi, le problème s’est étendu à Beaufonds, c’est selon les planteurs parce que cette plateforme de réception a accepté mercredi un chargement de cannes non conforme, alors que celle de pente Sassy - qui relève du même centre de réception - avait refusé la veille celui de Jean-François Sababady.
« Il y a deux poids, deux mesures » proteste ce dernier. Les usiniers rétorquent que « le blocage de la balance n’est pas un mode acceptable de résolution d’un problème » et lancent une nouvelle action en justice.
Hier matin, après avoir laissé les chargements stationnés sur la plateforme de pente Sassy, vingt à trente planteurs se sont déplacés à Beaufonds, où les livraisons ont été arrêtées.
Les planteurs réclamaient une réunion dans laquelle ils exigeaient la présence du PDG de Sucrière de La Réunion, Bernard Pétin (voir encadré).
Le directeur du centre de livraison, Jean-Claude Prugnières, n’avait plus l’oreille des agriculteurs, qui avaient refusé, mercredi soir déjà, de siéger en commission mixte d’usine (voir la position de la CGPER). La réponse des industriels est venue sous forme d’un communiqué répétant qu’ils mettaient tout en œuvre « par les voies légales » - c’est-à-dire en comptant sur la justice et la gendarmerie - « pour que les livraisons de canne redémarrent dans les plus brefs délais ».
L’autre façon de voir le problème est de comprendre la crise ouverte par un ou deux planteur(s) excédé(s), comme le symptôme d’un malaise plus général indiquant ce qui doit changer dans la filière.
La richesse énergétique et la richesse agricole, au même titre que la richesse en sucre, sont le fruit du travail du planteur. Pourquoi ne sont-elles pas prises en compte ? Et si la Convention prévoit une révision de certains points en cours de route, pourquoi faudrait-il attendre pour engager les discussions ? Avec qui les usiniers discuteront-ils si, d’ici là, un nombre trop important de petits planteurs comme Jean-François Sababady font faillite ou jettent l’éponge ?
P. David
Pente Sassy, Beaufonds : Livraisons suspendues
Quelques dizaines de planteurs entouraient Jean-François Sababady hier matin à Saint-Benoît. S’ils sont tous pénalisés par l’arrêt des livraisons, leur présence témoignait aussi, sinon d’un total accord avec celui qui est désigné par les usiniers comme un trublion « marginal », du moins d’une volonté de ne pas se désolidariser.
Tous connaissent les mêmes difficultés. Tous sont des travailleurs vivant en dessous du seuil de pauvreté malgré un travail harassant. Et tous sont liés par une même Convention canne à l’égard de laquelle ils ont des jugements différents, mais qui leur permet à peine de vivre de leur travail.
Les usiniers auront beaucoup de mal à faire accepter l’idée que Jean-François Sababady n’aurait pas de « bonnes pratiques professionnelles ». Reconnu par tous pour ses performances, le planteur a participé brillamment à plusieurs concours de “coupe cannes”. En 2001, il mettait au sol 400 kg de cannes en un quart d’heure. Depuis, il a fait mieux, passant à 700 kg en vingt minutes. « Nou lé pa plantèr pou kass lé kui » disait-il hier.
Le choix de Sababady
« M. Sababady est un agriculteur qui connaît parfaitement son exploitation » dit de lui Patrice Pounoussamy, planteur et vice-président de la CGPER.
Comme tous les planteurs, il ne peut plus faire face à l’augmentation de 100% sur un an du prix de l’engrais.
« Si i donn pa la compensation intégrale, ou sa nou sa rod larzan pou ashté langré ? » demandait hier Jean-François Sababady, parmi d’autres revendications portant sur la situation globale vécue par les planteurs de cannes. « I fo nou resign le protocole et la convention. Lé sharj i dépass lé resèt » clame-t-il. Sur la campagne de l’année dernière, une fois retirées toutes les charges, le planteur affirme qu’il ne lui est plus resté, en fin de comptes, que 680 euros par mois pour faire vivre sa famille.
Et en même temps, il entend parler comme tout le monde des 3.600 ha de terres agricoles que M. de Chateauvieux réserve à l’urbanisation, du basculement des eaux qui devait servir à 80% pour l’irrigation, de l’autonomie énergétique et des cotisations que la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) récupère sur toutes les factures. Alors pourquoi devrait-il “brader” sa canne ?
Une tension perceptible
Les choix de Jean-François Sababady sont l’expression d’une révolte si profonde qu’il l’a même inscrite sur ses tracteurs, à côté du portrait du Che : « Mouvement pour la deuxième révolution française », « Soyons réalistes, exigeons l’impossible »...
La majorité des planteurs n’exprime pas cette révolte, mais leur patience devant la situation créée par leur camarade en dit long et la tension perceptible hier matin devant la plateforme, aussi. L’un d’eux a poussé des cris inarticulés pendant plusieurs minutes, comme pour se vider d’une pression insupportable. Un autre a arrêté un camion Caltex qui quittait la plateforme et menacé pendant un quart d’heure d’y mettre le feu si des discussions ne s’engageaient pas immédiatement. « In rényon isi mèm, ou mi pran in briké » répétait-il devant le chauffeur du poids lourd, impuissant. D’autres planteurs ont pu le raisonner, mais pour combien de temps ?
Patrice Pounoussamy (CGPER)
« Les industriels n’ont pas fait leur boulot correctement »
« Ce que l’on pense c’est que les industriels de Sucrière de La Réunion font aujourd’hui un blocage sur les livraisons de M. Sababady. Mais même après le courrier recommandé, M. Sababady a pu livrer ses cannes. Le bloquer pour cela aujourd’hui... C’est pour quelle raison, au fond ? Puisque cela fait deux mois et demi, depuis le démarrage de la campagne, qu’il fait de cette façon.
Nous pensons plutôt que les industriels n’ont pas fait leur boulot correctement » exprimait Patrice Pounoussamy, vice-président de la CGPER, mercredi en fin d’après-midi.
Il venait, au nom de son syndicat, de refuser de participer à la Commission mixte d’usine proposée par Jean-Claude Prugnières pour les industriels. « En ne participant pas à cette CMU, nous avons voulu faire comprendre aux industriels, qui n’ont rien fait depuis deux mois et demi, que ce n’est pas aujourd’hui qu’il faut se tourner vers la CGPER et lui demander de trouver la solution ».
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Nadia Payet, veuve de notre camarade Bruny Payet. Témoignages adresse ses condoléances à (…)
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Face à l’urgence de la situation de la maltraitance animale à La Réunion, l’association CIANA a lancé un appel aux décideurs, afin de "travailler (…)
Mézami,médam, zé méssyé , la sossyété, lé pa toulézour wi gingn in bon akèye. Défoi oui, défoi non, sirtou dann in sossyété wi koné pa bien lo (…)
Cinq mois après le lancement du plan « Anti-bandes », composante majeure du plan d’action départemental de restauration de la sécurité au (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Une fois de plus, des femmes sont la cible d’une forme de violence lâche, insidieuse et profondément inquiétante : les attaques à la seringue dans (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)