Un avertissement à prendre au sérieux

Stop aux diversions : il faut sauver la canne !

12 août 2015

Représentant au moins 30 % du marché français, deux grands industriels refusent l’arbitrage Stéphane Le Foll sur le prix de la viande de porc.

Livraison de cannes à sucre à l’usine de Bois-Rouge. (photo M.M.)

François Hollande alors Secrétaire national du PS et Stéphane Le Foll, alors son directeur de cabinet, ont milité de toutes leurs forces pour le OUI lors du référendum sur la Constitution européenne qui s’est tenu le dimanche 29 mai 2005. À 55 % des électeurs ont rejeté ce projet de constitution.
Mais les tenants du OUI, qu’ils s’affichent comme appartenant à la Droite ou au PS, n’ont pas accepté ce vote. En dépit de leurs proclamations multiples en faveur du respect du suffrage universel, ils ont concocté, derrière la cuisine, un autre texte, quasiment le même que celui de la constitution européenne rejetée le 29 mai 2005 et, le 19 octobre 2007, à Lisbonne, ils ont approuvé le Traité de Lisbonne. En 145 pages, ce traité a considérablement modifié les traités fondateurs de la Communauté européenne et de l’Union européenne.

Entré en vigueur le 1er décembre 2009, grâce, notamment au vote « Pour » de 17 députés PS (dont Manuel Valls) et à la décision d’abstention de 94 députés PS, dont François Hollande, ce traité exige, notamment, que soit respecté le principe de la concurrence libre et non faussée.

François Hollande, Manuel Valls et Stéphane Le Foll ont été les principaux animateurs du OUI au référendum et les principaux soutiens de la manœuvre antidémocratique de Nicolas Sarkozy ayant débouché sur le Traité de Lisbonne.

Mais, chez ces gens-là, il faut croire que « demain n’existe pas ». Et c’est ainsi que, six ans plus tard, le boomerang de l’Histoire leur revient en pleine figure. Désavoués par tous les sondages, impopulaires comme jamais aucun gouvernement de la 5e République ne l’a été, affolés par les blocages autoroutiers des agriculteurs en colère, incapables de remettre en cause le carcan de Lisbonne par lequel ils ont ligoté les producteurs, nos trois mousquetaires ont concocté à la va-vite, un accord prenant à contrepied toutes les dispositions du Traité de Lisbonne. Ils ont annoncé vouloirs fixer un prix du porc rémunérateur pour les éleveurs et appelé à la raison les industriels français en les exhortant à faire preuve de patriotisme. La réponse est arrivée sans attendre : la concurrence libre et non faussée, à l’échelle des 27 pays de l’Union européenne, ne peut être entravée par une décision gouvernementale. Donc les industriels de l’agroalimentaire n’achèteront pas le porc au prix souhaité par le gouvernement. Point final !

Et voilà ! Quand on aspire à gouverner un jour, il est indispensable de réfléchir sur le long terme, or, et nous en avons une nouvelle fois la preuve, l’actuel personnel politique, qu’il soit pro ou anti PS-Hollande, vit depuis plus de 30 ans sans jamais réfléchir plus loin que la plus proche échéance électorale. Faut-il s’étonner des résultats obtenus et des conséquences subies par le producteur de base : l’agriculteur ?

Ce nouvel épisode exige que, en ce qui concerne la production cannière, tous les élus de La Réunion, à commencer par leurs députés et sénateurs, s’assemblent pour exiger du président de la République, qu’il respecte les engagements qu’il a pris solennellement à Bois-Rouge, il y a un an, le 21 août 2014 en compagnie de Stéphane Le Foll.

Aimé Habib

Représentant au moins 30 % du marché français, deux grands industriels refusent l’arbitrage Stéphane Le Foll sur le prix de la viande de porc


Deux grands industriels boycottent le porc français
C’est un nouveau rebondissement dans la crise qui agite la filière porcine.
Les deux plus gros acheteurs de porcs, la Cooperl et Bigard-Socopa – qui représentent au moins 30 % du marché français – ont refusé, lundi 10 août 2015, d’acheter de la viande au marché du porc breton, où s’établit le prix de référence national.
Résultat, pour la première fois en quarante ans, aucune cotation n’a eu lieu.
La Cooperl et Bigard-Socopa, qui exportent 30 % de leur production, estiment que le prix du porc est aujourd’hui trop élevé pour faire face à la concurrence européenne. Le président de la Fédération nationale porcine a, lui, dénoncé un « chantage et une prise en otage des éleveurs ».
Le prix actuel du porc est d’environ 1,40 euro le kilo, objectif fixé, le 12 juin, par le gouvernement qui correspond à l’estimation du coût de production pour les éleveurs.
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