Le préfet propose la tenue d’une grande réunion avec tous les acteurs de la filière dont les collectivités

Table ronde sur la canne à sucre : la CGPER entendue

19 décembre 2019, par Manuel Marchal

La CGPER a été reçue hier par le préfet de La Réunion afin de faire un tour d’horizon des différents problèmes rencontrés par l’agriculture réunionnaise. Au cours de cet échange, le représentant de l’État a annoncé qu’il compte proposer une table-ronde sur la filière canne à laquelle tous les acteurs seront invités, notamment le Département et la Région. Cette rencontre pourrait se tenir à la mi-janvier. C’est une réponse positive à la revendication de la CGPER : la convocation d’Etats généraux de la canne.

Jean-Michel Moutama, secrétaire de la CGPER, et Jean-Bernard Maratchia, président de la CGPER, ont été reçus hier par le préfet Jacques Billant.

La CGPER a rencontré hier Jacques Billant, préfet de La Réunion. Cet échange a permis au syndicat de présenter son analyse de la situation de l’agriculture réunionnaise, ainsi que plusieurs propositions. Deux sujets ont été principalement abordés : la filière canne et l’élevage.
Sur la filière canne, la CGPER a rappelé que l’essentiel est la négociation de la prochaine Convention canne. Cette discussion doit commencer dès l’année prochaine afin de ne pas discuter sous la pression. Le syndicat a rappelé que les projets de sucre bio, ou de canne-énergie, mettront de nombreuses années à sortir. Pendant ce temps, plusieurs Convention canne se seront écoulées.
La CGPER a donc rappelé l’importance de revoir le mode de calcul du prix de la canne. Elle a souligné les difficultés des planteurs pénalisés financièrement parce qu’ils ont recours à la coupe mécanique pour faire face au manque de coupeurs. Or, la coupe mécanique augmente le taux de fibre, ce qui diminue d’autant la richesse en sucre des échantillons prélevés, et donc le prix payé par Tereos au planteur pour sa livraison.
Pour sa part, le préfet a annoncé qu’il compte proposer la tenue à la mi-janvier d’une table ronde sur la filière. Toutes les personnes concernées seront invitées. Cela signifie non seulement l’interprofession, mais aussi les collectivités dont le Département et la Région. Cette proposition Cette demande correspond à la revendication d’Etats généraux de la canne portée par le syndicat. La CGPER estime donc avoir été entendue.

Elevage : potentiel à développer

Concernant les problèmes rencontrés par l’élevage, les services de l’État travaillent pour un plan visant à maîtriser tous les éléments. Plusieurs difficultés restent posées, notamment la question des indemnisations par l’État en cas de vide sanitaire pour éradiquer définitivement la leucose bovine. En effet, cette maladie ne fait pas tomber les vaches comme des mouches, et elle ne fait pas partie des maladies réglementées donnant lieu à une indemnisation.
La CGPER a évoqué la question des filières. Du potentiel existe encore à La Réunion dans le porc et le poulet eu égard au volume important des importations. Mais la CGPER estime que l’État ne doit pas se focaliser sur le modèle existant aujourd’hui, qui repose sur la domination de coopératives. D’autres modèles peuvent exister, a rappelé la CGPER. Le syndicat plaide pour de petits regroupements de producteurs afin de mutualiser les équipements, comme un abattoir, capables de commercialiser leur production dans des circuits très courts.

D’autres modèles peuvent exister

Ce modèle peut apporter un revenu appréciable à un planteur de cannes qui veut se diversifier. Ces petites organisations de producteurs de volailles ou de porcs ne seraient pas affiliés aux coopératives actuelles. La CGPER a donc demandé que les aides soient accessibles à ces regroupements de producteurs.
Le préfet a été attentif à ce discours prônant la création d’autres modèles à La Réunion, souligne la CGPER.
Enfin, la CGPER a donné sa position sur le nouveau poste de délégué interministériel à la transformation agricole des outre-mer, institué par un décret publié dans le « Journal officiel » d’hier. Elle a demandé que ce délégué interministériel rencontre en priorité les organisations syndicales afin d’être le plus rapidement en prise avec la réalité du « modèle réunionnais ».

M.M.

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