Réactions de la CGPER après les incidents de Bois-Rouge

Tout zot dézord i pass pi

24 juillet 2006

’La priorité, c’est de rattraper les acquis perdus de l’accord de 1969’, déclare d’emblée Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER. Sans ouvrir encore la polémique, il rappelle à la raison les syndicats contestataires de la convention Canne, notant les ’avancées’ qui s’y dégagent pour la filière canne. Encore des blocages cette semaine ?

"Tout zot dézord i pass pi", lançait Jean-Yves Minatchy. C’est peu dire. Tous les planteurs canniers espèrent que cette coupe se déroulera dans de plus raisonnées conditions. Nous ne pouvons que nous joindre à eux. Pourtant, les dernières déclarations de Jean-Yves Minatchy risquent encore d’en agacer plus d’un.
Le président de la CGPER indique que "dans cette convention, il n’y a plus rien à ajouter, aucun article à retirer". La prochaine convention canne sera signée en 2011, peut-être est-ce là le cadre d’un avancement dans le partage équitable des sous-produits de la canne à sucre. Pour l’heure, coupons de la canne à sucre. Retrouvons une filière saine ; sans conflit "d’intérêt" ? "Désormais, l’avenir de la filière canne est entre les mains de l’État et l’Europe, qui nous soutiennent. Au total, 134 millions d’euros nous arrivent de l’État et de l’Europe, dont 75 millions pour La Réunion. On peut faire difficilement mieux. À la CGPER, nous sommes venus avec 9 propositions, dont 7 acceptées dans le cadre de la convention. On ne va pas se plaindre", déclare Jean-Yves Minatchy.
Par ailleurs, il précise que les petits et moyens planteurs ont été pris en compte, avec notamment l’aide au transport, qui augmente de 10%, et une enveloppe de 1,5 million d’euros pour la replantation. Et bientôt seront fixés les montants des Indemnités Compensatoires des Handicaps Naturels (ICHN) et l’aide à l’hectare. Nous trouvons donc un Jean-Yves Minatchy comblé ? Rien n’est moins sûr.

Nou la résisit lakor dési la bagass

La CGPER reste engagée dans le rattrapage des acquis perdus de l’accord de 1969, accord qui sucre le partage "équitable" des sous-produits de la canne. En 1996, le syndicat fixait l’objectif de 10 francs la tonne de bagasse. Les planteurs sont rémunérés 1,8 euros, soit 11,8 francs. "On peut encore faire mieux", note Jean-Yves Minatchy, et revoir ce prix à la hausse. "La di Jésus lé mor, la résisité ; anou, nou la résisit lakor dési la bagass", poursuit le président de la CGPER. Mais, plus que tout apparemment, la CGPER souhaite que ne soient pas lésés les planteurs, petits et moyens surtout, qui ne peuvent se permettre de ne pas livrer leurs cannes.
Et Jean-Yves Minatchy de dénier la demande de révision de l’article 15 de la convention canne. Cet article concerne 26 "gros" exploitants agricoles réunionnais, qui disposent d’une exploitation de plus de 30 hectares. "C’est nettement secondaire, il faut soutenir les petits et moyens planteurs, qui ne peuvent pas diversifier leur agriculture aussi facilement que les 26 concernés", indique-t-il. Pour l’heure, que la campagne sucrière se déroule sans encombre ...

Willy Técher


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