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Cinq années pour se remettre d’une campagne désastreuse - 6 -
10 décembre 2007, par
La décision de l’usinier de refuser le prolongement de la campagne coûte cher à de nombreux planteurs. Résultat : des milliers de tonnes pourrissent sur pied et les planteurs perdent plusieurs centaines de milliers d’euros. Du début à la fin, le planteur est le grand perdant de la campagne sucrière 2007, et ce n’est pas la conjoncture qui explique cette injustice.
Une perte de pouvoir d’achat considérable : c’est le résultat de la campagne sucrière pour les planteurs. La récolte a atteint un plancher qui signifie un point de rupture si pareille catastrophe venait à se reproduire au cours des années à venir. 1,5 million de tonnes, c’est très insuffisant pour assurer la survie de la filière. Mais au-delà des aléas climatiques, plusieurs décisions prises unilatéralement par les usiniers ont contribué à aggraver la situation.
Ce sont tout d’abord la mise en service sur la chaîne de production des usines d’outils destinés à augmenter le rendement du processus industriel. Des outils insuffisamment testés sont à l’origine d’une ouverture retardée des usines (1).
Ceci, conjugué à d’autres facteurs conjoncturels explique en partie la campagne sucrière 2007. Une ouverture prolongée des usines aurait sans doute permis d’atténuer le choc. Force est de constater que des cannes étaient encore au champ au moment où les moulins ont été arrêtés. C’est une décision qui a aussi contribué à aggraver la situation du planteur.
Pourquoi raccourcir la durée de la campagne ?
Par rapport à l’an dernier, force est de constater que la campagne sucrière a été plus brève cette année : 25 jours de moins pour les livraisons à Bois-Rouge (2), et 14 jours de moins pour l’usine du Gol.
Cet écart doit amener à se poser des questions. Sur plate-forme du Gol, les représentants des planteurs voulaient prolonger la campagne dans le Sud. Ils n’ont pas été entendus par l’usinier. Ce dernier n’a pas voulu faire tourner sa sucrerie plus longtemps que prévu. La décision prise le 26 novembre dernier par les commissions mixtes d’usine du Gol et de Bois-Rouge n’a donc pas pu être rediscutée.
Or, depuis le début de la semaine dernière, l’usine du Gol recevait un tonnage bien supérieur à une fin de campagne habituelle. Le président de la Chambre d’Agriculture, Jean-Yves Minatchy, le soulignait mercredi lors de sa visite sur la plate-forme du Gol. Et de déplorer une décision “révoltante” de l’usinier.
Selon les informations diffusées vendredi sur KOI, ce sont près de 10.000 tonnes qui sont encore sur pied. Il est à noter que dans le Sud, la richesse hebdomadaire se maintenait à 14,69 dans la dernière semaine de novembre, selon un point au 29 novembre publié sur le site du CERF. Sur la base d’une richesse de 14,69, le prix de la tonne achetée par l’usinier est de 43,44 euros. Pour 10.000 tonnes, cela fait 434.000 euros de moins dans les caisses des planteurs.
434.000 euros économisés sur le dos des planteurs ?
En prenant en compte les informations du CERF citée plus haut, c’est également paradoxalement au moment où dans le Sud la richesse atteint son point le plus haut de la campagne que l’usinier décide d’arrêter ses moulins.
C’est en effet la richesse en sucre qui détermine le prix industriel d’achat de la canne. Plus la richesse est élevée, plus important est donc le revenu du planteur. Mais cela signifie également que le prix que l’industriel doit débourser pour acheter une tonne de matière première est plus élevé.
Toutes ces différentes données - taux de richesse observé la dernière semaine de novembre, tonnage encore à couper et refus de prolonger la campagne - peuvent aboutir à l’analyse suivante :
Au moment où les planteurs auraient pu espérer atténuer les pertes d’une campagne désastreuse, l’usinier leur interdit cette possibilité et préfère faire l’économie de 434.000 euros en refusant de traiter 10.000 tonnes de cannes. Et cela ne concerne que le Sud et l’Ouest !
C’est une donnée qui amène à réfléchir.
Elle montre en tout cas que les origines du résultat de la campagne sucrière 2007 sont avant tout d’ordre structurel. En 1980, malgré le passage d’un cyclone comparable à Gamède, les planteurs avaient livré au moins 600.000 tonnes de plus. 600.000 tonnes avec une richesse de 13,9, cela fait 23,5 millions d’euros.
A suivre
Manuel Marchal
(1) Voir « Témoignages » du 8 décembre 2007.
(2) En 2006, un conflit social avait permis aux ouvriers de Bois-Rouge d’arracher plusieurs avancées. La lutte avait duré une semaine, pendant laquelle l’usine était quasiment à l’arrêt. Mais même en prenant en compte cette donnée, la campagne dans l’Est et dans le Nord a été raccourcie de deux semaines par rapport à 2006.
Les durées des deux dernières campagnes sucrières
Sucrerie du Gol : -14 jours
2006 : du 19 juillet au 13 décembre
2007 : du 27 juillet au 7 décembre
Sucrerie de Bois-Rouge : -25 jours
2006 : du 10 juillet au 15 décembre
2007 : du 20 juillet au 30 novembre
Ces données sont extraites des communiqués diffusés toutes les semaines par les industriels du sucre. Ces derniers précisent que ces dates sont décidées par les commissions mixtes d’usine.
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