L’usine de Bois-Rouge toujours paralysée

Un retard aux conséquences désastreuses pour les planteurs

19 juillet 2007

Prévue pour le début se cette semaine, l’ouverture de la campagne sucrière ne s’est toujours pas faite dans l’Est. Le problème technique apparu à l’usine de Bois-Rouge n’est toujours pas résolu et a contraint la Direction des Sucreries de Bourbon à suspendre tout apport de cannes sur le site jusqu’à... nouvel ordre. Une véritable catastrophe pour les planteurs qui avaient déjà programmé leur coupe et ceux qui sont confrontés aux incendies dans leurs champs. Les cannes coupées ou brûlées s’analysent, évidemment, en perte. Perte à la fois en richesse et en poids. Il est question déjà de plus de 21.000 tonnes de cannes qui seraient en attente de transformation. Voilà qui donne une idée du manque à gagner qu’auront à subir les planteurs.

Mais en quoi ces derniers sont-ils responsables de cette situation ? Et pour quelle raison devraient-ils en faire les frais ? D’autant, et les planteurs dénoncent régulièrement ce fait, la Direction des Sucreries attend toujours le dernier moment pour procéder aux essais d’avant campagne. Ce “rodage d’avant coupe” devrait être effectué suffisamment tôt pour que, précisément, le personnel technique ait le temps de faire face aux éventuels incidents. Surtout quand il expérimente du nouveau matériel...

Mais au-delà de l’aspect technique de cet incident, il est clair que le choix de la concentration maximale fait à l’époque par les usiniers - on est passé de 13 usines pour l’ensemble de l’île à seulement 2 : une dans l’Est et l’autre dans le Sud - a compliqué singulièrement le problème en supprimant toute possibilité pour le planteur de se retourner vers une autre usine. Ce choix de la rentabilité immédiate était manifestement un mauvais choix économique.

À l’époque, des voix s’étaient élevées pour dénoncer les dangers mortels que cette concentration maximale faisait courir à la filière canne. C’était il n’y a pas longtemps. Et, récemment encore, les mêmes voix ont déploré la disparition de l’usine de Beaufonds qui, aujourd’hui, aurait pu rendre un fier service à Bois-Rouge. À charge de revanche, évidemment.

Mais alors, est-ce vraiment aux planteurs - qui ont déjà payé un lourd tribut à la modernisation de leur profession et à qui l’on a jamais demandé leur avis sur le nombre et le lieu d’implantation des usines - de payer encore les conséquences dramatiques de cette erreur d‘aménagement de la filière ?

J. M.


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