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Canne à sucre
28 août 2008
La présentation à laquelle étaient conviés le ban et l’arrière-ban du monde de la canne, hier à Vue Belle, a été un de ces moments rares où convergent l’intelligence d’une situation, la rationalité économique et sociale, l’inventivité au service de la technique et des hommes, la générosité du cœur, l’esthétique des corps et la poésie ! Du vraiment rare...
On ne présente plus Marcel Bolon à La Réunion. Agriculteur, membre du Comité économique et social (CESR), secrétaire général de la Confédération des planteurs et éleveurs dans son secteur, l’Ouest de l’île, il se présente lui-même volontiers, et en toute modestie, comme « inventeur ». Constamment à la recherche du petit système ingénieux qui va simplifier la vie des hommes et des femmes de la Terre.
Il a déjà mis au point un système d’arrosage plus économe que le goutte à goutte. Il a fait hier un cours d’ergonomie du travail du coupeur de cannes, assorti d’une prestation musicale facétieusement intitulée “Sakifo* pou la kann” (*du nom du Festival saint-pierrois) - le tout, pour introduire en musique et en poésie sa dernière invention : la dépailleuse manuelle.
Marcel Bolon ne réserve pas son ingéniosité qu’à la canne à sucre. Pour faire attendre les retardataires, il a donné un récital de clown musicien versé dans la facture d’instruments à percussion et à vent : tambourin dactyle, grelot, castagnettes pour doigt de pied et kazou rythment les mélodies tirées de sa guitare et du répertoire réunionnais traditionnel. Les “route en corniche”, “Ti flèr fané” et autres standards agrestes prennent sous ses doigts une tournure inattendue. Un musicien du quartier, membre d’un jeune groupe, Dana, a chanté avec lui un air traditionnel connu, du répertoire de Firmin Viry.
Puis, devant Jean-Raymond Mondon, président du CESR, Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’Agriculture, Sylvain Lamolly, agriculteur comme lui siégeant à la Région, Jean-François Apaya, directeur de la Chambre d’Agriculture, et devant ses camarades planteurs et de nombreux amis et techniciens agricoles, Marcel Bolon est entré dans le vif du sujet. Démonstration à l’appui, sur les cannes du champ voisin, face à la piscine de Vue Belle.
Un “rasoir” économe en gestes
La dépailleuse manuelle, appelée aussi « rasoir à canne », est faite de deux sabres à cannes 32 fixés parallèlement l’un à l’autre et reliés à un manche. Les deux lames sont séparées par une petite plaque de métal incurvée qui empêche les feuilles de se coincer dans l’outil.
Un seul geste bref et sûr permet de dépailler une canne de haut en bas, quand les coupeurs traditionnels doivent en faire plusieurs répétés pour dépailler une canne pourvue en moyenne d’une vingtaine de feuilles symétriques. Cette forêt de feuilles, dense comme une jungle, irritante pour la peau et pleine de fourmis, est pour beaucoup dans la pénibilité de la coupe, qui n’a pas évolué depuis deux siècles.
Résultat : la plupart des planteurs ne font plus dépailler leurs cannes. En payant des travailleurs clandestins, ils trouvent encore que « c’est trop cher ». Et pour les ouvriers, c’est trop peu et trop mal payé. Si bien qu’en dépit d’un taux de chômage encore important, plus personne ne veut travailler dans les champs de cannes.
Mais Marcel Bolon insiste : il faut dépailler les cannes. Pourquoi ? Parce que des cannes propres « diminuent le risque de corps étrangers (galets, ferrailles) cachés dans la paille, qui peuvent casser l’outil industriel », souligne-t-il. Une panne de cette nature peut immobiliser une usine pendant une demi-journée, ce qui a aussi un coût. D’autre part, le planteur sait bien que trop de paille peut appauvrir les résultats d’un sondage de richesse, à la livraison. Les pailles sont aussi à l’origine d’immenses incendies, qui “lessivent” les sols et favorisent l’érosion. Un dépaillage bien fait laisse plus de matière organique dans les champs pour la fertilisation du sol ou pour le complément d’aliment donné aux animaux.
Un dispositif pour l’économie solidaire
Qui fera l’étude de l’impact économique d’une généralisation de l’usage de cet outil ? Ce sera, pour son inventeur, « un test de la volonté politique » des divers responsables à s’impliquer dans le soutien à la filière canne. « Faites quelque chose de concret », lance-t-il à tous.
L’inventeur a aussi imaginé un dispositif « proche du Contrat Unique d’Insertion », capable d’ouvrir « un immense champ d’activités pour l’économie sociale et solidaire ». Ce dispositif combine aide de l’Etat, apport des collectivités locales, des employeurs (planteurs) et des usiniers, et finalement garantirait aux coupeurs de cannes un revenu proche du SMIC, par cumul avec le RMI. C’est du moins la proposition de ce planteur syndicaliste pour donner une activité rémunérée pendant quatre à six mois de l’année à 50.000 érémistes. D’autre part, les trois-quarts de la sole cannière (moins de 27.000 ha) sont coupés à la main et, à cause du relief, ne sont pas prêts d’être mécanisés.
Sous ses airs humoristiques, la proposition mérite sans doute d’être regardée de plus près. L’inventeur dit ne pas se sentir concerné par la fabrication en série de son engin. Mais bien sûr, il ne s’y opposerait pas.
« Ce qui m’intéresse, c’est de soulager la pénibilité du travail d’une catégorie sociale qu’on a tendance à oublier, voire à ignorer », répond-il.
Quelques jeunes planteurs ont testé l’outil et souhaiteraient le mettre à l’épreuve en comparant avec la technique traditionnelle. Ils se sont donné rendez-vous en avril, pour le prochain dépaillage...
P. David
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