À quelques semaines du début de la coupe, les planteurs de cannes à sucre inquiets

Une sécheresse jamais vue depuis dix ans dans l’Ouest

4 juin 2013, par Céline Tabou

A l’occasion d’une conférence de presse, Jean-Yves Minatchy et Clarel Coindin, président et vice-président de la CGPER, ont alerté l’opinion sur la « grave sécheresse qui sévit dans l’Ouest de l’île, de La Possession aux Avirons ».

Face à la situation, les planteurs demandent un classement en catastrophe naturelle et une entrée du secteur pour la zone Ouest dans le programme d’aide sécheresse.
(photo d’archives MM)

Clarel Coindin, vice-président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion et président de la Commission Mixte d’Usine de Savanna, a expliqué qu’en dépit des cyclones Dumile (décembre 2012/janvier 2013) et Felleng (janvier/février 2013), ces derniers n’ont pas apporté suffisamment d’eau aux terres, principalement dans l’Ouest.

Toutes les filières concernées

Ce dernier a indiqué que depuis le cyclone Felleng, la pluviométrie a été très faible, soit « deux fois 10 minutes, depuis le début de l’année » . Après avoir réalisé une estimation, le syndicat des planteurs a noté que les terres irriguées perdront 20% de la culture par rapport au tonnage de 2012. De plus, les planteurs ont une facture trois plus élevée que la moyenne, en raison des besoins d’eau pour faire pousser les cannes. En ce qui concerne les terres non irriguées, «  la perte est de 50 à 100% de la culture, car la canne a un ou deux nœuds, on ne pourra pas faire de coupe  » .

Face à cette situation, les planteurs demandent un classement en catastrophe naturelle et une entrée du secteur pour la zone Ouest dans le programme d’aide sécheresse. Par ce biais, ils espèrent obtenir des aides publiques pour faire face aux pertes. La situation ne concerne pas uniquement les planteurs de cannes, « mais toutes les autres filières de la zone » , a indiqué Clarel Coindin.

Irriguer les zones cultivables

La CGPER demande à ce que les antennes d’irrigation qui n’ont pas encore été livrées le soient très vite et que le basculement de l’eau soit réalisé rapidement. En effet, pour le moment, le basculement de l’eau est fait à partir de 600 mètres d’altitude, « nous demandons à ce que le basculement se fasse à 800, 900 mètres d’altitude, car certaines variétés se sont adaptées aux Hauts et ont besoin de beaucoup d’eau ».

« Les agricultures sont là, on a le terrain, on les variétés, mais il n’y a pas d’or blanc, l’eau », s’est indigné Clarel Coindin. Ce dernier a indiqué que « cela fait plus de 10 ans que l’on n’a pas vu de sécheresse pareille. Nous avons besoin des aides de l’État », a conclu le vice-président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion.

Céline Tabou

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