
Une nouvelle prison au Port : une hérésie !
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Entretien avec le président du groupe Quartier Français
22 juillet 2004
Lorsqu’ils cherchent dans les deux siècles d’activité sucrière réunionnaise des raisons de surmonter la crise actuelle, les acteurs de la filière trouvent plutôt des éléments de réconfort, apportés par les progrès de productivité des dernières décennies et la prise de conscience de la profession que les objectifs tracés sont “à portée de main”. ...Au prix d’importants efforts et d’un soutien de la société réunionnaise à une filière d’exportation qui garde des raisons d’espérer.
Depuis 10 ans qu’on entend la filière canne s’interroger sur son avenir, est-ce que celle-ci n’a pas trop attendu pour explorer de nouvelles pistes de recherche ?
- Xavier Thiéblin : On peut dater le réveil de la filière des années 94-95, quand après la fermeture de Beaufonds, il n’est plus resté que Bois-Rouge et le Gol. Dans les années 85-94, on a eu une forte baisse de la production que le monde de la canne imputait à des éléments conjoncturels plus que structurels. Puis il y a eu la fermeture de Savannah (1986), celle de Grand-Bois (1991-92) et enfin le choc de la fermeture de Beaufonds.
Depuis, nous sommes dans le “tout ou rien”. Parce que l’industrie sucrière est une industrie de volume, qui pose un problème de dimension. Aujourd’hui, la taille visée par les experts européens est celle des usines de 200.000 tonnes de sucre par an en moyenne. D’où un plan de restructuration parce que la moyenne des unités actuelles se situe plutôt vers 50.000 à 60.000 tonnes et l’Europe prévoit une trentaine de fermetures, dans l’ensemble de l’Union, pour aller vers des unités plus importantes. Nous leur avons expliqué qu’une seule usine de 200.000 tonnes serait un déséquilibre trop important et que La Réunion peut s’en sortir avec deux usines de 110.000 tonnes chacune. Avec l’allègement des charges sociales et la défiscalisation comme aides à l’investissement et aux comptes d’exploitation, nous pouvons compenser une partie des handicaps.
Quelles sont les pistes de valorisation suivies aujourd’hui ?
- Elles vont dans deux directions : l’une est la valorisation “mélasse-rhum”, l’autre est la valeur énergétique de la canne qu’est la bagasse.
Depuis quelques années, notre mélasse est valorisée au dessus des cours européens et mondiaux (à 75 euros la tonne, alors qu’elle est de 23 à 25 euros la tonne sur le marché mondial). Bientôt, les distilleries pourront envoyer en France 500.000 litres de rhums Charette. Toujours sur la piste “mélasse”, il y a la possibilité de produire de l’éthanol et du bio-éthanol. Sans baisser leur production de rhum, nos distilleries pourraient produire 50.000 à 100.000 hectolitres d’éthanol pour le marché local, comme complément de l’essence. Mais il faudrait être sûr que cela soit vraiment intéressant. Nous en avions étudié l’éventualité il y a vingt ans et à l’époque, cela avait posé un problème fiscal au Conseil général. Aujourd’hui, un pays comme le Brésil peut produire en quantité astronomique un bio-éthanol deux à trois fois moins cher que celui produit en Europe.
L’autre piste est la valeur énergétique de la bagasse, déjà utilisée à 100%. Si nous réussissons à produire plus de canne, cela représenterait quelques milliers de kw/h en plus, dans les mêmes proportions, de façon presque mécanique.
Êtes-vous dans le même état d’esprit qu’il y a quelques mois devant un éventuel projet de raffinerie ?
- La filière avait protesté alors parce qu’à la même époque, à Bruxelles, on parlait de faire du raffinage en remplacement du sucre. Bruxelles y voyait une alternative et une volonté de La Réunion de faire autre chose que du sucre. Quand nous rencontrions les responsables de l’Union, ils nous demandaient pourquoi nous ne ferions pas du raffinage ou des fleurs de contre-saison...
À quelles conditions une raffinerie peut-elle être “un plus” ? Raffiner des sucres des Pays les moins avancés (PMA) pour les envoyer au Moyen-Orient, cela n’a rien à voir avec la filière canne à sucre. Il faudrait que les nouveaux règlements sur le sucre européen et celui des PMA redéfinissent les marges du raffinage. Et puis il y a une question de dimensionnement : la raffinerie qui est en train de s’installer en Algérie va traiter un million de tonnes de sucre. Celles du Moyen-Orient traitent de 500.000 à 1 million de tonnes, avec une énergie gratuite. Les critiques faites à Promergy venaient de ce que le projet venait à contre-emploi à l’instant où il a été présenté. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas le reprendre dans quelques années. Le problème, tel que je l’ai vu posé par Élie Hoarau est de trouver un revenu pour les planteurs. On pourrait faire du sucre blanc raffiné à Bois-Rouge et au Gol, pour compléter leurs marges, quand on regardera les effets du sucre des PMA sur le marché européen, après 2008. Tout doit être étudié. Les enjeux sont considérables.
Qu’est-ce qui selon vous, dans les dix ou quinze années à venir, pourrait donner au monde de la canne l’envie de se battre ?
- Pour l’immédiat, nous insistons beaucoup sur les compensations et je pense que si La Réunion reste groupée, entre le FEOGA (fonds agricole européen) et les POSEI (Programmes spécifiques à l’éloignement et à l’insularité), il y a de fortes probabilités d’une compensation quasi intégrale. La demande des planteurs est un objectif raisonnable, à notre portée. Pour une raison de fond qui est que l’Union européenne veut garder son indépendance alimentaire et que le sucre est un produit de base. Mais une forte protection de sa production agricole ne peut pas être faite à n’importe quel prix.
À plus long terme, il faut relever les défis de la filière. Nous pouvons apporter des améliorations au rendement, des gains de productivité et des valeurs ajoutées nouvelles. Dans les dix prochaines années, nous devons d’abord croire nous-mêmes en notre avenir. Nous sommes repartis pour dix ans de progrès. Si nous faisons 220.000 tonnes de sucre en 2004, nous serons mieux reçus à Bruxelles dans les prochaines discussions. Entre 2008 et 2010, nous aurons rendez-vous pour la deuxième étape et il faudra faire d’autres démonstrations : sur les baisses de coûts, les hausses de rendement et la valeur ajoutée des produits sortis sur le marché.
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