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Françoise Vergès et les débats à l’Assemblée constituante - 21 -
1er juin 2006
Nous arrivons à la conclusion de la postface du livre paru en 1996 sur les débats parlementaires ayant conduit au vote de la loi du 19 mars 1946. Dans ce texte, Françoise Vergès analyse les idées de ceux qui ont lutté pour l’abolition du statut colonial de La Réunion il y a 60 ans. L’historienne expose en particulier le contenu anti-colonialiste et anti-capitaliste donné par Raymond Vergès, Léon de Lépervanche et leurs amis au concept d’“assimilation” à la République, qui était au cœur de leur lutte. Une lutte qui a fait de 1946 un moment fondateur de l’histoire et du peuple réunionnais. Les intertitres sont de “Témoignages”.
1946 est un moment fondateur de l’histoire réunionnaise car c’est un moment où un mouvement social intervient dans l’espace politique et exprime ses demandes.
Une lecture critique de cet événement redonne aux acteurs de 1946 leur position politique en tant qu’agents de leur histoire.
Cette lecture pose aussi la question du vocabulaire avec lequel une revendication s’exprime. Elle cherche à retrouver la portée politique de cette demande d’assimilation et ne veut pas la réduire à n’avoir été que l’expression de femmes et d’hommes incapables de comprendre le monde où ils vivaient.
Enfin, elle veut montrer combien l’appel à des universaux comme ceux d’égalité et de justice sociale furent radicaux et subversifs dans une situation coloniale et féodale. Ces universaux mobilisèrent l’énergie des ouvriers, paysans et intellectuels.
Une double fidélité
1946 est aussi l’expression politique d’une génération à la fois profondément attachée à son pays et fidèle à la métropole coloniale dans ce qu’elle représente de progressiste.
C’est une génération qui a comme religion la République, comme aspiration la fraternité et la justice sociale, comme revendication la fin du féodalisme colonial.
Et pourtant, malgré son républicanisme, cette génération est ouverte au monde, bien moins aliénée que l’on ne voudrait le penser, et certainement moins aliénée que nombre de celles et ceux qui vont suivre. Car leur France n’est pas la “métropole”, l’objet d’un désir que l’on ne veut s’avouer mais qui ronge et rend amer.
Le complexe des colonisateurs
C’est une génération qui n’hésite pas à interpeller les Français qui viennent dans les territoires lointains pour compenser ce qu’Octave Mannoni a appelé "le complexe de Prospéro".
Ce complexe d’infériorité explique que les Français ne sont pas allés aux colonies par pure générosité mais parce qu’ils cherchaient une position facile de privilèges. Leurs complexes psychologiques en faisaient de parfaits colonisateurs.
Un héritage complexe
La génération de 1946, elle-même partisane de la colonisation, nous a donc légué un héritage complexe.
D’un côté, elle nous dit que nous avons été "faits", "créés" par la colonisation française, que notre histoire a été souvent un écho de l’histoire de France. (Ce qui n’est pas sans rappeler la remarque de Maryse Condé à propos de Christophe Colomb et de sa "découverte" de l’Amérique : malgré toute leur amertume et leur colère contre les conquistadores et autres colonisateurs, les Antillais en sont aussi les fils et les filles).
De l’autre, cette génération nous dit que l’île compte en tant qu’elle-même, comme entité sociale, économique et politique.
Le projet de la solidarité ouvrière contre le capital
Ce que le critique africain Kwame Anthony Appiah a dit de la génération du Pan-Africanisme pourrait s’appliquer à la génération de 1946. Chacun portait "le projet d’une fraternité et d’une sororité au-delà des frontières, et non le projet d’un nationalisme racial, et en cela (chacun) fut une force progressiste" (1) .
1946 était le projet de la solidarité ouvrière contre le capital. C’était une promesse, inspirée par la Révolution d’Octobre (2) , la République espagnole, le Front populaire, le rôle de l’Union soviétique dans la défaite du nazisme. Ce projet imaginait une communauté guidée par les idéaux de liberté, égalité, fraternité et justice. Il faisait appel à une union des forces anti-colonialistes et anti-fascistes.
Françoise Vergès
(1) - Kwame Anthony Appiah, “In My Father’s House. Africa in the Philosophy of Culture”. New-York Oxford University Press, 1992. p. 180.
(2) - À La Réunion, Paul Caubet, professeur d’histoire et de géographie au Lycée Leconte de Lisle, fit connaître la Révolution de 1917. Voir : Prosper Ève, op. cit. pp. 51-52.
"Nous, soussignés, réunis ce dimanche 12 février 2006, au Bocage, à Sainte-Suzanne, saluons la décision prise par les signataires de l’Appel lancé le 19 novembre 2005 de célébrer le vote de la loi du 19 mars 1946".
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.
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