Défilé du 1er mai 1953.

23 février 2006

Après l’abolition du statut colonial, il a fallu de grandes luttes populaires pour en finir avec ce régime.

Le 1er mai 1953, les Réunionnais sont mobilisés contre les licenciements et le chômage, pour l’augmentation des salaires. Malgré le vote et la promulgation de l’abolition du statut colonial, celles et ceux qui avaient lutté pour cette avancée considérable ont dû poursuivre le combat pour que la fin de ce statut reconnu par la loi soit appliqué.


Ce qu’était la colonie : une période de répression

Grâce à l’historien Eugène Rousse et au premier tome de son livre “Combat des Réunionnais pour la liberté”, nous avons eu hier un aperçu bref mais réel et terriblement accablant du bilan de 3 siècles de colonisation à La Réunion, dans les domaines alimentaire, social et sanitaire.
Dans ce même livre, Eugène Rousse évoque un autre aspect du statut de colonie, qui fut celui de La Réunion avant le vote de la loi Vergès-Lépervanche du 19 mars 1946 : il s’agit de l’absence de liberté politique et de la répression menée systématiquement contre toutes les personnes éprises de liberté et de justice. Voici des extraits de ce chapitre :

"Est-il besoin de dire que les décisions du gouverneur n’ont pas à être contestées et que tout agent de la colonie se doit d’être très discret ? (...)
Ainsi, un des lieutenants du syndicaliste Léon de Lépervanche, Claude Lauret, auxiliaire permanent au CPR (chemin de fer et port de La Réunion), est révoqué le 18 septembre 1939. (...) Motif : cet agent d’un service public a "tenu des propos séditieux au Port, le 14 septembre 1939".
Autre victime de la répression dès septembre : Charles Allard. Ce dernier est relevé le 30 septembre 1939 de ses fonctions de secrétaire général du gouvernement de La Réunion, poste qu’il occupait depuis la venue à La Réunion, du gouverneur Choteau. (...)
Ces mesures disciplinaires ne sont que le prélude de la vague de répression qui s’abattra sur l’île sous le régime du Maréchal Pétain, un an plus tard. (...)
Aux mesures à caractère économique prises pour l’essentiel par le gouverneur Aubert s’ajoutent de pressantes recommandations d’ordre administratif émanant du même gouverneur. Dans une lettre en date du 21 juin 1940, le chef de la colonie souligne ce qu’il attend des chefs de service et de ceux qui sont sous leurs ordres : "obéissance disciplinée au chef responsable, labeur silencieux et soutenu, réserve dans les propos, dignité dans la tenue". (...)"


À notre tour, nous appelons à amplifier le rassemblement pour que la date du 19 mars soit célébrée chaque année ! Elle est le point de départ de l’amplification et de l’accélération de la structuration de notre identité, condition absolue d’un développement durable et pour tous les Réunionnais.

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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