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Rassemblement de ce 12 février à Sainte-Suzanne. La parole aux acteurs de la “loi Vergès - Lépervanche”
11 février 2006
Pour Éloi Julenon, cette grande figure du communisme possessionnais âgée de 85 ans, ’i fo zamé oubli le pasé ; si oui oubli le pasé, ou pé pa prépar lavnir’. Voilà pourquoi il serait heureux de participer ce dimanche au Bocage Lucet Langenier au rassemblement des vétérans du PCR à l’occasion du 60ème anniversaire du vote de la loi du 19 mars 1946. Lui qui fut à la fois un acteur et un témoin de cette grande date de l’histoire de La Réunion souhaite ainsi participer à la construction de la mémoire historique réunionnaise.
Éloi Julenon aimerait à tout prix se rendre demain à Sainte-Suzanne pour préparer avec les autres acteurs de l’accession de La Réunion au statut de département la célébration du 60ème anniversaire de cet événement historique. Mais quand nous l’avons rencontré ce jeudi, il était bien fatigué, usé par une vie de travail et de luttes au service de son pays.
Cela n’entame en rien sa vivacité lorsque d’emblée, il nous rappelle ce souvenir inoubliable : "après les élections d’octobre 1945, où le docteur Raymond Vergès et Léon de Lépervanche ont été élus députés, j’étais à l’aéroport de La Plaine des Galets au Port, où ils ont pris l’avion pour aller voter la loi pour transformer La Réunion de colonie en département. C’était un grand moment. Zamé mi oublira pa sa".
Toute la vie d’Éloi Julenon s’est déroulée à La Possession, où il est né le 11 octobre 1920. Dans la même ruelle du centre-ville où il habite aujourd’hui avec son épouse et qui est devenue la rue Simandèf. En hommage à cet esclave marron dont le nom malgache signifie en français : “Celui qui ne courbe pas la tête”. Le piton de Mafate où il s’est réfugié avec sa famille et ses frères rebelles porte ce nom pour l’éternité.
Ouvrier, maraîcher, docker...
Quand Éloi Julenon a quitté l’école à 14 ans, il est devenu ouvrier aux travaux publics et son travail consistait notamment à préparer la piste de l’aéroport de La Possession. Puis il a travaillé comme maraîcher sur les terres de M. Dumesgnil et en 1945, année de son mariage, il est devenu docker au Port.
Quand il n’y avait pas de travail pour les dockers, il partait vendre du bazar ou il fabriquait du charbon de bois. En 1957, il est tombé gravement malade après un refroidissement, il a dû subir une opération au poumon en France et ensuite il est resté invalide jusqu’à sa retraite en 1980. Avec son épouse, il a élevé dix enfants.
"Ou navé pa le droi dir ou la fin"
Quand on évoque avec lui son passé militant, le souvenir le plus lointain d’Éloi Julenon remonte à 1936, à l’époque du Front populaire : "j’avais 16 ans et je me rappelle que je suis allé manifester à Saint-Denis pour le droit des dockers au travail et pour le statut de département. Ariste Bolon, responsable communiste au Port, est venu tenir une réunion de cellule chez nous.
Les communistes ont participé à la constitution d’un large rassemblement pour en finir avec le régime colonial. On voulait que La Réunion devienne un département car nous n’étions pas libres. Les travailleurs n’avaient pas droit à la parole, ils n’avaient aucun pouvoir. Tout le pouvoir des Réunionnais était dans la main des gros propriétaires. Ou navé pa le droi dir ou la fin, ou vé travay".
"La loi Vergès-Lépervanche a changé beaucoup de choses, affirme Éloi Julenon. Les travailleurs ont eu plus de droits, des droits sociaux, des droits syndicaux. Mais il fallait quand même continuer à lutter pour faire appliquer l’égalité entre les Réunionnais et les métropolitains, pour faire respecter le droit de vote. C’est ainsi que nous avons pu avoir des municipalités démocratiques avec Georges Ratinaud en 1945 puis Roland Jamin en 1947 et ensuite avec Roland Robert depuis 1971".
"Moin na lamour pou le parti"
Éloi Julenon est très attaché aux valeurs cultivées par le Parti communiste réunionnais depuis toujours. "Moi-même je suis devenu conseiller municipal et adjoint au maire pendant quatre mandats. Ensuite, je suis devenu adjoint honoraire. Selon moi, un élu communiste doit toujours faire attention aux autres, surtout aux plus pauvres. Lorsque certains pensent d’abord à eux, à l’argent, ils trahissent les idéaux communistes, ce ne sont pas des militants. Pour rester fidèle aux combats lontan, il faut toujours penser au passé. Si on oublie le passé, on ne peut pas préparer l’avenir".
Pour Éloi Julenon, les choses sont claires : "dimansh mi sava Sainte-Suzanne parske moin na lamour pou le parti". Un amour qu’il n’a cessé de prouver. Et de rappeler cette anecdote en guise d’illustration : "pendant la campagne électorale d’octobre 1945, Raymond Vergès nous a demandé qui était d’accord pour vendre “Témoignages” qu’il venait de fonder un an et demi plus tôt. Je lui ait dit que j’étais d’accord et, jusqu’à il y a trois ans, j’ai toujours diffusé notre journal. Je me suis arrêté seulement parce que je ne pouvais plus marcher".
La Réunion peut être fière de personnes comme Éloi Julenon. Nous leur devons beaucoup.
L. B.
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