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Célébration du 60ème anniversaire de la départementalisation
20 mars 2006
Avec un jour d’avance, La Réunion a célébré samedi le 60ème anniversaire de sa départementalisation. Le temps fort de cette célébration a été les échanges chargés d’émotion entre Paul Vergès, président du Conseil régional et fondateur du Parti communiste réunionnais (PCR) et Jean-Louis Debré, président de l’Assemblée nationale et fils de Michel Debré, farouche adversaire du PCR pendant des décennies. ’Il faut savoir dépasser le passé et ensemble construire l’avenir’ se sont accordés à dire, en substance, les deux hommes.
Se posant en défenseur acharné de la départementalisation face à Paul Vergès, initiateur du mot d’ordre d’autonomie et fils de Raymond Vergès l’un des "pères" de la loi qui abolit le statut colonial à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et en Martinique, Michel Debré n’avait eu de cesse que "de barrer la route aux communistes" selon sa propre expression. Cette opposition farouche avait alors donné lieu à de nombreux épisodes de violences, de fraudes électorales, d’emprisonnement de militants communistes ou encore de mutations forcées en métropole de fonctionnaires soupçonnés de sympathie pour le PCR. Poursuivi pour avoir publié dans "Témoignages", l’organe du Parti communiste des articles du quotidien parisien "le Monde" dénonçant la torture en Algérie, Paul Vergès était même entré dans la clandestinité "pour dénoncer l’injustice de la justice".
Moyen d’accéder à l’égalité
Les temps ont changé, les esprits se sont apaisés. "Il ne s’agit pas de rejeter les fautes sur ses adversaires et se doter de toutes les vertus", notait Paul Vergès lors de la cérémonie de commémoration au Conseil régional.
Il notait que sous l’ère de la colonie, La Réunion, comme les trois autres colonies (Martinique, Guadeloupe, Guyane) "vivaient dans une misère incroyable". Il rappelait que la revendication de départementalisation était alors le seul moyen pour ces populations d’accéder à une égalité de traitement social avec les Français de Métropole.
Il soulignait que la promulgation de la loi du 19 mars 1946 transformant en département les quatre dernières colonies n’avait pas suffi à satisfaire cette aspiration. "Cette égalité est aujourd’hui atteinte et les combats qui ont abouti à ces progrès sociaux sont à mettre au compte de tous les Réunionnais", remarquait solennellement Paul Vergès. "Nous avions tous le même but et si nous avons pris des chemins divergents, pour y arriver, si nous nous sommes opposés et même combattu, ce but est désormais atteint. C’est le résultat de la lutte de tous les Réunionnais", ajoutait-il. C’est avec une émotion non dissimulée qu’il citait Charles Péguy "Mère, voilà ceux qui ont tant combattu".
Le message, visiblement adressé à Jean-Louis Debré en sa qualité de fils de Michel Debré, sonnait comme l’annonce d’une fin de cycle et le début d’une nouvelle ère. Paul Vergès commentait d’ailleurs "il faut savoir vieillir avec son temps. Nous avons à fédérer notre jeunesse face à l’avenir plutôt que de faire revivre de vieilles querelles".
Regarder l’avenir
La réponse de Jean-Louis Debré a été de la même teneur. "Nous avons toujours partagé les mêmes rêves et les mêmes espoirs, même si nous avons emprunté des chemins différents pour y parvenir, le but a été atteint". Le président de l’Assemblée nationale ajoutait : "oublions le passé, regardons l’avenir".
Le ton de ces échanges avait été donné en fin de matinée à la préfecture. Inaugurant une plaque en l’honneur des 23 préfets de La Réunion, Jean-Louis Debré faisait l’accolade à Paul Vergès en lui glissant à l’oreille "certains parmi eux vous ont bien attaqués". Allusion à l’attitude discutable de certains préfets des années 60.
Après le Conseil régional, Jean-Louis Debré et le ministre de l’Outre-mer, François Baroin, ont assisté aux cérémonies de célébration organisées par le Conseil général.
Les deux ministres ont regagné Paris dans la soirée.
Jean-Paul Virapoullé
Un “mort” très obsédant
Compter le nombre de fois où, après une élection, Jean-Paul Virapoullé a proclamé que le PCR était mort prendrait bien du temps à l’étudiant en Histoire qui se fixerait cette tâche.
Soit ce parti politique possède le pouvoir magique de ressusciter à volonté, soit, depuis 35 ans, le sénapêcheur de Saint-André prend ses désirs pour des réalités... et s’acharne à faire la démonstration qu’il est un bien piètre analyste politique. Et sa prestation parue samedi (1), montre à quel point cet homme politique est incapable de prendre la mesure de l’événement historique que vit La Réunion.
La règle du jeu fixée par Idriss Issa était simple : chaque parti politique UDF, UMP, PS et PCR devait répondre à 5 questions en 4.000 mots maximum. Répondant par écrit, les 4 partis se sont conformés à cette règle. Apprenant que Cyrille Hamilcaro répondait pour l’UDF, J.P. Virapoullé, énervé, a exigé de pouvoir répondre lui aussi au titre de la Relève (2). Et comme il s’y est pris au dernier moment, il a exigé de pouvoir répondre au téléphone. Comme à son habitude, il s’est laissé aller. Le mur des 4.000 mots est enfoncé au point que Idriss Issa a été obligé de faire des coupures. Mais l’intéressant est ailleurs : dans les 14 premiers paragraphes de ses réponses (3), J-P. Virapoullé cite et/ou fait référence 15 fois au PCR. Tout à sa grosse colère, il perd le fil de l’Histoire : 1979 devient la date du premier gouvernement Mauroy et de la conférence extraordinaire du PCR alors que nous pensions bêtement que ces deux événements dataient de 1981. Il est vrai que, à force de tronquer les coupures de presse, J-P. Virapoullé doit éprouver quelque peine à démêler le vrai de ses faux.
Après avoir ainsi fait disparaître le gouvernement de Raymond Barre deux ans avant terme et réduit le septennat de Giscard en quinquennat, voilà le légineur accusant J-P. Raffarin d’avoir tenté de déstabiliser La Réunion en modifiant la Constitution au profit du PCR. Quel scoop ! Et nous qui pensions pouvoir cacher à la France entière que M. Raffarin avait secrètement adhéré au PCR. Zut, raté, Virapoullé nous a démasqués !
Plus fort encore : savez-vous pourquoi la bidép n’a pas été votée ? Parce que super-Vira avait préparé un recours -resté secret d’État jusqu’à samedi dernier- devant le Conseil Constitutionnel ! Dans sa 1ère réponse, son mystérieux recours dont la seule existence, bien que tenue secrète, a entraîné le retrait de la bidép, devient, dans la 5ème réponse, un recours déposé en 2000 !
Autre scoop : pour J-P. Virapoullé, si le PCR luttait pour l’Égalité sociale, c’était pour plonger les Réunionnais "dans la même situation de misère que nos frères malgaches et comoriens". Pendant ce temps, il faisait voter la loi de parité sociale (4) qui privait les Réunionnais de leur droit à l’Égalité. Cette loi de parité sociale a été la cause principale de la défaite de J. Chirac à la présidentielle de 1988.
Tandis que les Réunionnais écrivent une nouvelle page de l’Histoire de La Réunion, tandis qu’ils travaillent à un projet fédérateur pour franchir, rassemblés, une nouvelle étape, seul dans son coin, obsédé par la belle santé d’un PCR dont il n’a cessé de proclamer la mort, J-P. Virapoullé tente une nouvelle fois de réécrire l’Histoire.
Faut-il pleurer, faut-il en rire, fait-il envie ou bien pitié, je n’ai pas le cœur à le dire, il n’a pas vu le temps passer...sans lui (5).
Jean Saint-Marc
(1) - "Le Quotidien" - S. 18/03/2006 p. 21
(2) - À Paris, au Sénat, M. Virapoullé revendique son appartenance à l’UMP, mais dès qu’il arrive à La Réunion, il est tout à la fois UMP, UDF et La Relève. Chacun peut vérifier cela en se rendant sur le site web du Sénat, à l’adresse suivante : http://www.senat.fr/senfic/virapoulle_jean_paul01010f.html
(3) - 1ère question : Aucun parti ne conteste aujourd’hui le statut départemental. La célébration de la loi de 1946 peut-elle symboliser la réconciliation des Réunionnais ?
(4) - Loi de programme n°86-1383 du 31 décembre 1986 - Titre III : Dispositions relatives au développement social. Article 12 : [...] la présente loi a notamment pour objectif de réaliser progressivement, entre, d’une part, les départements d’outre-mer et, d’autre part, la métropole, une parité sociale globale [...].
(5) - Jean Ferrat me pardonnera-t-il cet emprunt à cette belle chanson écrite pour le très beau film “La vieille dame indigne” ?
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