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La parole aux acteurs de la décolonisation
22 mai 2006
À l’occasion du 60ème anniversaire de l’abolition du statut colonial de La Réunion, “Témoignages” continue de rendre hommage à nos compatriotes qui ont participé aux grandes luttes populaires des Réunionnais rassemblés autour d’un grand projet défendu par le docteur Raymond Vergès et Léon de Lépervanche. Aujourd’hui, nous saluons le combat mené depuis plus de soixante ans pour la liberté et le progrès par Georges Pothin, un travailleur portois, fidèle abonné de “Témoignages”.
Né en 1923 à La Chaloupe Saint-Leu, Georges Pothin va avoir 83 ans en septembre prochain. À l’âge de vingt ans, il est venu habiter au Port. Il vit donc depuis quelque 63 années dans la cité maritime, où il a tout de suite milité avec d’autres travailleurs « pour obtenir de Paris que La Réunion puisse sortir du statut colonial et devenir un département ».
Pour Georges Pothin et ses camarades, « c’était le seul moyen de faire en sorte que les Réunionnais soient traités à égalité avec les Français et pour sortir de la misère où se trouvait le monde du travail ».
Il parle longuement et avec émotion de cette misère qu’il a connue durant toute sa jeunesse : « notre famille était très pauvre, les enfants devaient aider les parents à travailler dans les champs de géranium ; j’ai commencé à travailler à l’âge de 7 ans pour 2 francs par jour ; je ne suis pas du tout parti à l’école, je n’ai donc pas pu apprendre à lire et à écrire ».
« Tout n’a pas été gagné avec la loi »
« Quand je suis devenu adolescent, j’ai dû travailler comme ouvrier agricole, comme manœuvre maçon ou manœuvre charpentier. C’était un travail précaire et très mal payé », témoigne Georges Pothin. « Pendant la guerre, il y avait encore moins de travail et d’argent. C’est pour cela que je suis descendu dans les Bas, d’abord à Sainte-Marie, où j’ai travaillé comme ouvrier agricole chez les Barau, puis au Port, où j’ai commencé à travailler comme couseur sur les quais et comme gratteur d’ylang-ylang à Saint-Paul, et ensuite comme docker. S’il n’y avait pas de travail sur les quais, je cherchais des emplois de manœuvre maçon ou charpentier ».
En raison de ces difficultés, Georges Pothin a milité aux côtés de Léon de Lépervanche. « La première fois que j’ai eu le droit de vote, en 1945, j’ai voté pour lui ; il était déjà maire du Port et il est devenu député de La Réunion avec le docteur Raymond Vergès. Nous avons mené la bataille pour le statut de département afin d’avoir les mêmes droits sociaux que les Métropolitains car nous n’avions pratiquement rien, ni allocations familiales, ni sécurité sociale, ni retraite des vieux. La loi du 19 mars 1946 a apporté de grands changements. Mais il a quand même fallu continuer à lutter. Tout n’a pas été gagné avec la loi, c’est par la bataille avec l’aide des communistes qu’on a pu avancer ».
Abonné à “Témoignages” depuis 53 ans
Georges Pothin nous a raconté aussi qu’il s’est marié en 1948 et que son épouse a commencé à lui apprendre à lire ; il a également appris un peu à lire et à compter sur les gonis du port puis à des cours du soir.
Malheureusement, il est tombé gravement malade en 1958 et il a dû aller se faire opérer d’un poumon en France. Fortement handicapé par cette maladie, il a dû changer de métier et de 1973 jusqu’à la retraite en 1983 il a travaillé comme gardien de cars puis d’espaces verts pour la commune du Port.
Un signe que Georges Pothin est toujours resté fidèle aux engagements de sa jeunesse, c’est qu’il est abonné à “Témoignages” depuis 1953, soit 53 ans. « C’est Isnelle Amelin qui m’a poussé à m’abonner à ce journal, dit-il. “Témoignages” a soutenu la bataille pour abolir le statut colonial de La Réunion et pour transformer notre île en département. Ce journal a également beaucoup contribué à arracher l’égalité pour les Réunionnais ».
Fier de son passé
Malgré ses difficultés pour lire, Georges Pothin est toujours attaché à son journal. Chaque jour, il s’installe sur le trottoir devant sa case de la rue Jules Ferry, à l’ombre des filaos de l’école Paule Legros ou de son pied d’avocat et il lit tranquillement “Témoignages” en discutant avec les voisins qui lui rendent visite.
Georges Pothin est fier de tout son passé. Il mesure le chemin parcouru par La Réunion « grâce aux militants de la génération de Vergès-Lépervanche, puis les autres générations de militants qui ont pris le relais. Il faut à tout prix continuer la lutte pour améliorer l’avenir, faire respecter le droit de tous les Réunionnais au travail ».
Merci Georges.
L. B.
De nouvelles exigences, de nouveaux défis ont surgi et qui nécessitent un engagement résolu de toutes les générations.
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.
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