A l’ancien hôtel de ville de Saint-Denis, Paul Vergès a exposé dans leur chronologie, les problèmes qui se posaient socialement et politiquement et qui ont amené la fin du statut colonial, à la défense de l’identité culturelle et de l’égalité sociale en évitant tous les risques de dérives assimilationnistes. Il a noté qu’aucune société dans le monde n’a été marquée par autant de changements dans un délai aussi court en donnant une liste d’exemples : logement, eau potable, électricité, écoles... L’ascension sociale que nous avons connue a mené à une mixité sociale où le racisme et la discrimination, base de l’esclavage et de l’engagisme a reculé.

D’un monde à l’autre

Avec les nouveaux défis qu’imposent la transition démographique et le chômage, avec les changements dans le monde et les changements climatiques, quelle perspective d’avenir pour La Réunion dans ce cadre ? Au regard de l’évolution démographique dans la zone, que peut essayer d’apporter La Réunion pour répondre à la demande d’entraide des pays environnants, peuples afro-asiatique alors que les Réunionnais forment un peuple euro-afro-asiatique ? C’est tout le problème de la francophonie que Paul Vergès soulève également en parlant de co-développement durable dans la zone océan Indien.

Dialogue avec la salle

Il concluait sur le caractère fédérateur de ce soixantième anniversaire. S’il a fallu cent cinquante ans pour que le 20 désanm devienne la Fête réunionnaise de la Liberté, il faudra faire plus vite pour le 19 mars. Interrogé sur la route du littoral, il a répondu en dépliant la complexité de ce problème dont va hériter la Région. D’autres interrogations portaient également sur les changements climatiques ou la francophonie dans l’océan Indien. Paul Vergés invitait à garder constamment une vision globale de l’espace et du temps, affirmant que ce siècle qui commence sera celui de l’espace et des océans, un temps où les Régions ultra périphériques seront très précieuses à l’Europe. Il évoquait également les évolutions, telle que la Télévision numérique terrestre qui arrive à La Réunion. Il questionnait le mode de consommation occidental de La Réunion.

Primauté de la cohésion réunionnaise

Il revenait surtout sur la primauté de la cohésion sociale, estimant que le métissage biologique et culturel a atteint un point de non-retour qui ne laisse aucune chance au communautarisme de réapparaître. Il dira encore que La Réunion c’est l’image du monde dans cinq siècles, que la vraie civilisation réside dans le partage des cultures et que ce qui est différent est indispensable parce qu’il nous enrichit... Autant de clefs pour comprendre la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise.
La dernière parole revenait à l’affirmation suivante, qu’importe nos opinions, nos intimités, si nous nous dévouons à notre île et si nous mettons tous nos compétences au service de La Réunion.

Eiffel