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Françoise Vergès et les débats à l’Assemblée constituante - 13 -
2 mai 2006
Voici la suite de la postface du livre paru en 1996 sur les débats parlementaires ayant conduit au vote de la loi du 19 mars 1946. Dans ce texte, Françoise Vergès analyse le combat de ceux qui à l’époque ont lutté pour l’abolition du statut colonial de La Réunion. Elle explique en particulier le contenu anti-colonialiste et anti-capitaliste donné par Raymond Vergès, Léon de Lépervanche et leurs amis au concept d’“assimilation” à la République, qui était au cœur de leur lutte.
Samedi dernier, l’historienne a commencé à nous montrer comment ce combat assimilationiste s’est appuyé non seulement sur le républicanisme mais aussi sur les différents courants liés au mouvement dit socialiste. Après le socialisme républicain non-marxiste et le socialisme marxiste, voici comment le communisme franco-soviétique donna des arguments et des justifications à la génération de 1946. Les intertitres sont de “Témoignages”.
Le communisme soviétique, dont les idées furent défendues en France par le Parti Communiste Français, apporta lui aussi des arguments au discours de l’assimilation.
Dans un document du PCF daté de 1948, intitulé "Les problèmes des Antilles et de La Réunion" et envoyé à Raymond Vergès, l’assimilation était expliquée comme "l’aboutissement normal" de l’histoire de ces colonies et une "nécessité historique pour les populations de ces territoires" (1). (On peut noter la similitude des termes avec ceux d’Aimé Césaire).
Les communistes divisaient le monde en deux camps : le "camp impérialiste et anti-démocratique" et le "camp anti-impérialiste et démocratique".
Ils dénonçaient l’impérialisme américain qui, disaient-ils, faisait peser une "menace directe" sur les Antilles. L’assimilation de ces territoires à la nation française constituerait donc un obstacle à l’expansionnisme américain (2).
Une identité française
De plus, les communistes français considéraient que l’histoire, la culture, et l’identité de ces îles appartenaient à l’histoire, à la culture et à l’identité française :
"Les populations de ces territoires ont vécu trois cents ans d’histoire française. Ils ont adopté la langue, les mœurs et les traditions de cette nation puissante avec laquelle une grande part de leur commerce se faisait. Quand ils sont devenus conscients de leur situation historique, quand ils se sont unis et se sont levés, cherchant leur propre route vers le progrès, la justice et la démocratie, ils ont exprimé cette conscience nécessairement et naturellement à travers la demande pour l’assimilation" (3).
Les colonisés avaient des alliés en Europe
Les communistes français réécrivaient l’histoire de ces territoires et la situaient dans la tradition jacobine et la tradition marxiste marquée par la vision soviétique du monde.
Bien qu’il soit aisé aujourd’hui de critiquer le vocabulaire et l’idéologie de ce document, cette critique n’expliquerait pas l’attraction qu’ils exercèrent sur tant de colonisés.
Le marxisme offrait une explication rationnelle de "l’aliénation" des masses. Il expliquait l’histoire en termes d’étapes logiques vers la réalisation du bonheur de l’humanité. Il disait aux colonisés qu’ils avaient des alliés en Europe, opprimés comme eux, leurs frères.
Cette méta-histoire séduisait par son explication du monde, par son volontarisme et par sa conviction qu’il n’y avait pas d’autre issue à l’histoire que celle de l’émancipation des peuples, s’ils se laissaient guider par les principes du marxisme.
La communauté des exploités
Ce socialisme insistait sur la communauté des exploités, contre les divisions raciales, ethniques ou religieuses. Il offrait un langage qui transcendait la “race”, cette notion utilisée par les Européens pour justifier un statut discriminatoire dans les colonies.
Il disait que les deux ennemis des opprimés - le capitalisme et l’impérialisme - se soutenaient mutuellement. II affirmait que les exploités constituaient une communauté aux buts communs, qui devait surmonter les divisions encouragées par les capitalistes, divisions dont le but était d’affaiblir leur lutte et de les transformer en victimes des impérialistes.
On ne peut sous-estimer l’attrait d’un tel discours à l’époque (4).
(à suivre)
Françoise Vergès
(1) - “Les problèmes des Antilles et de La Réunion”, juillet 1948. Archives du PCR.
(2) - En 1945, le représentant gaulliste à la réunion de San Francisco, qui inaugurait les Nations Unies, s’opposa violemment à la proposition américaine de créer un organisme international qui contrôlerait la transition des colonies vers l’indépendance.
(3) - “Les problèmes des Antilles et de La Réunion”. pp. 7-8. Souligné par nous.
(4) - Annales de l’Assemblée Nationale Constituante. Séance du 12 mars 1946.
Nous, soussignés, réunis ce dimanche 12 février 2006, au Bocage, à Sainte-Suzanne, saluons la décision prise par les signataires de l’Appel lancé le 19 novembre 2005 de célébrer le vote de la loi du 19 mars 1946.
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.
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