Le 1er mai 1976

21 février 2006

Après l’abolition du statut colonial, il a fallu de grandes luttes populaires pour en finir avec ce régime.

Le 1er mai 1976, des milliers de Réunionnais défilent pour avoir droit, comme tout citoyen de la République, à l’allocation logement. Trente ans après l’abolition du statut colonial, le droit des Réunionnais à cette conquête sociale n’était pas respecté.
Suite à d’importantes mobilisations en 1974, l’allocation logement a été étendue aux Réunionnais en juillet 1975. Mais pour bénéficier de ce droit, il fallait avoir travaillé 150 jours pendant l’année précédant le versement de la prestation. Ceci excluait 70.000 chômeurs de ce droit.
Aujourd’hui, l’égalité n’est pas encore atteinte sur ce point, par exemple, le forfait charge perçu par un allocataire réunionnais est inférieur à celui d’un allocataire vivant en France.


Ce qu’était la colonie : "une grande pourvoyeuse des hôpitaux psychiatriques"

Frantz Fanon, psychiatre et écrivain martiniquais, auteur notamment de "Peau noire, masques blancs", est médecin à l’hôpital de Blida, dans l’Algérie alors sous statut colonial, entre 1953 et 1956. C’est à ce moment qu’il écrit les lignes que nous reproduisons ci-dessous, dans les murs d’un établissement de santé qui porte aujourd’hui son nom. Elles sont extraites de l’ouvrage “Les damnés de la terre”. S’engageant progressivement pour le FLN au nom de ses principes, Frantz Fanon devient ambassadeur itinérant du Gouvernement provisoire de la République algérienne de 1959 jusqu’à sa mort en 1961.

"La colonisation, dans son essence, se [présente] déjà comme une grande pourvoyeuse des hôpitaux psychiatriques [...] Il y a donc dans [la] période de calme de colonisation réussie une régulière et importante pathologie mentale produite directement par l’oppression. Aujourd’hui, la guerre de libération nationale que mène le peuple algérien depuis sept ans, [...] est devenue un terrain favorable à l’éclosion des troubles mentaux.
Nous [signalons] que toute une génération d’Algériens, baignés dans l’homicide gratuit et collectif avec les conséquences psychoaffectives que cela entraîne, sera l’héritage de la France en Algérie."


De nouvelles exigences, de nouveaux défis ont surgi et qui nécessitent un engagement résolu de toutes les générations.

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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