Le 1er mai 1992

22 février 2006

Le 1er mai 1992, le mot d’ordre autour duquel se rassemblent les Réunionnais est l’Égalité. 36 ans après l’abolition du statut colonial, les discriminations persistent, notamment dans les revenus.
Ainsi, le salaire minimal perçu par un travailleur réunionnais est inférieur à celui qu’il toucherait s’il résidait en France. Contre cette injustice, les milliers de manifestants rassemblés au Port sont porteurs d’une motion pour la réalisation de l’Égalité au 31 décembre 1992. Plusieurs années de lutte seront encore nécessaires pour que le SMIC à La Réunion soit le même qu’en France. Ce sera chose faite le 31 décembre 1995, presque 50 ans après la fin du statut colonial.

Ce qu’était la colonie : "Très mauvais état sanitaire de la population"

L’historien réunionnais Eugène Rousse consacre une bonne partie du premier tome de son œuvre “Combat des Réunionnais pour la liberté”, à la situation de La Réunion à la fin de son statut de colonie. Voici un passage de ce livre intitulé : "Un état sanitaire préoccupant".

"Au début de la guerre, (...) la caractéristique essentielle de cette population est sa très lente augmentation. (...) Une explication à cela : le très mauvais état sanitaire de la population réunionnaise, littéralement décimée par le paludisme et les parasitoses. (...)
À ces deux fléaux s’ajoutent la sous-alimentation, la malnutrition, l’insalubrité de la quasi-totalité des logements, l’absence d’eau potable dans la grosse majorité des communes et aussi l’extrême faiblesse de la densité médicale.
Il est bon de savoir que le taux de mortalité infantile (nombre de décès d’enfants de moins d’un an pour mille naissances vivantes), ajouté au taux de mortinatalité (nombre de morts-nés pour mille naissances), s’élevait à 240 pour mille au 4ème trimestre 1940. Ce taux fait un bond dès le premier trimestre 1941 et atteint 388 pour mille au 4ème trimestre 1941. (...)
La fin de la guerre ne signifiera pas pour autant la fin de l’hécatombe : le taux mortalité infantile et de mortinatalité atteint encore 235 pour mille en 1946, pour chuter enfin à 18,7 pour mille en 1988".


Nous considérant comme des héritiers et acteurs de la grande lutte pour le respect de la dignité des Réunionnais, nous approuvons les termes de l’appel invitant à la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946, dans l’union la plus large de tous les Réunionnais et dans le respect des convictions de chacun.

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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