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Les raisons de la fondation de “Témoignages” par le Dr Raymond Vergès - IV
10 mai 2004
La série d’articles d’Eugène Rousse continue aujourd’hui sur l’éducation à l’époque de la création de “Témoignages” par le docteur Raymond Vergès. En effet, après avoir expliqué l’état sanitaire alarmant de La Réunion en 1939, l’historien évoque les mauvaises conditions en matière d’enseignement.
Malgré son statut de vieille colonie française qui confère pratiquement à tous ceux qui y vivent la qualité de citoyens français, La Réunion n’est pas beaucoup mieux traitée que le reste de l’Empire colonial en matière d’éducation. Lors du vote de la loi du 19 mars 1946, 36% des jeunes d’âge scolaire ne sont pas scolarisés. Il est vrai qu’ils étaient 60% dans ce cas en 1921.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, seuls 28.020 Réunionnais sont scolarisés (22.835 dans le public, 5.185 dans le privé). Ce nombre aurait dû s’élever à 66.000 pour atteindre le taux de scolarisation relevé dans l’île en 2001.
Le nombre d’enseignants (540 dans le primaire et le 1er cycle du 2nd degré) est si faible qu’ils se voient confier des classes aux effectifs pléthoriques (abondants - NDLR). Les écoles à classe unique, assez fréquentes surtout hors des villes, accueillent souvent plus de 100 élèves dont l’âge varie entre 6 et 18 ans.
Ces enseignants n’ont souvent pas le titre requis pour enseigner. Pour exercer leur délicat métier, ils n’ont reçu aucune formation. Ils sont près de 30% à se trouver dans ce cas en 1939. L’unique inspecteur chargé de les conseiller est lui-même un instituteur, dévoué certes, bon pédagogue sans doute, mais il ne peut se déplacer dans toute l’île et il se consacre surtout à des tâches administratives.
Par ailleurs, beaucoup de classes fonctionnent dans des cases louées au prix fort par des particuliers, bien qu’elles soient impropres à l’usage scolaire. Les cours d’école exiguës sont très souvent poussiéreuses, sans un seul point d’eau comme à Saint-Bernard (dans les hauts de Saint-Denis), où j’ai été scolarisé en 1934, très peu ombragées comme celle de l’unique école de garçons du Port, où, à mon arrivée en 1950, il n’y avait qu’un seul arbre.
Dans ces écoles de l’époque coloniale, on ne dénombre pour toute l’île en 1939 que 16 cantines scolaires toutes payantes. Ceux qui ont parcouru plusieurs kilomètres pour se rendre en classe doivent prendre leur repas froid dans un coin de cour, sans la moindre surveillance. Est-il besoin de dire que dans ces écoles-taudis, le matériel pédagogique est pratiquement inexistant et l’éducation physique non enseignée ? Cet enseignement est toutefois assuré dans les deux écoles primaires publiques du centre ville de Saint-Denis par un militaire de la caserne Lambert, le sergent Toujant que les gens de ma génération ont bien connu peu avant 1939.
Il convient de noter aussi qu’en matière de scolarisation, la priorité est accordée aux garçons. Dans les écarts, comme Saint-Bernard, ne fonctionne qu’une seule école publique de garçons. Les filles ne peuvent être accueillies que dans des écoles privées où l’enseignement ménager ou la prière, quand il s’agit d’écoles "de sœurs", est privilégié. Ces écoles privées qui ne sont évidemment pas gratuites sont fréquentées en 1939 par
5.185 enfants répartis comme suit : 4.550 filles et 635 garçons.
(à suivre)
Eugène Rousse
Soutiens à “Témoignages”
M. L. T. (Le Port) : 50 euros - E. H. (Saint-Pierre) : 4,59 euros - R. D. L. (La Possession) : 22,89 euros - M. G. (Sainte-Suzanne) : 22,89 euros - G. G. (Sainte-Clotilde) : 36,60 euros - J. Q. (Plaine des Palmistes) : 308,53 euros - P. B. (Le Tampon) : 17,06 euros - C. L. T. (Saint-Louis) : 122,06 euros - J. B. (Saint-Paul) : 77,06 euros - L. B. (Sainte-Suzanne) : 22,89 euros - A. D. (Le Port) : 67,06 euros - M. T. (Saint-André) : 22,89 euros - D. K. (Chaloupe Saint-Leu) : 1,58 euros - H. P. (Saint-Joseph) : 17,06 euros - M. A. (Saint-Joseph) : 22,89 euros - S. (Saint-Denis) : 217,06 euros - L. V. (La Possession) : 67,06 euros - M. D. (Sainte-Suzanne) : 18 euros - M. A. R. (Saint-Leu) : 17,06 euros - G. H. (Ravine des Cabris) : 17,06 euros - L. M. (La Montagne) : 1.200,00 euros - A. C. (Saint-Benoît) : 17,06 euros - Anonyme (La Possession) : 17,06 euros - G. D. (Cilaos) : 17,06 euros - M. L. D. (Saint-Pierre) : 30,48 euros - P. R. (Sainte-Clotilde) : 17,06 euros - G. E. (Saint-Joseph) : 317,06 euros.
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