Peu à peu l’égalité

16 mars 2006

À la "une" de "Témoignages" du 17 octobre 1988, l’extension à La Réunion de l’allocation compensatrice aux adultes handicapés.
Cette prestation existe en France depuis 1975, il a fallu donc 12 ans pour que cette avancée puisse bénéficier aux Réunionnais. 12 ans alors qu’en 1975, La Réunion n’était plus une colonie depuis près de 30 ans.
Cet exemple montre bien que bien qu’elle soit dans la loi qui abolit le statut colonial promulguée en 1946, l’égalité est le résultat d’années de lutte menées par les Réunionnais.


Ce qu’était la colonie : une école publique démunie

Dans notre édition du 27 février dernier, nous avions évoqué la misère de l’école du temps du statut colonial. Aujourd’hui, Eugène Rousse rappelle que plus d’un Réunionnais sur trois ne pouvait pas aller à l’école en 1946.

Malgré son statut de vieille colonie française qui confère pratiquement à tous ceux qui y vivent la qualité de citoyens français, La Réunion n’est pas beaucoup mieux traitée que le reste de l’Empire colonial en matière d’éducation. Lors du vote de la loi du 19 mars 1946, 36% des jeunes d’âge scolaire ne sont pas scolarisés. Il est vrai qu’ils étaient 60% dans ce cas en 1921.
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, seuls 28.020 Réunionnais sont scolarisés (22.835 dans le public, 5.185 dans le privé). Ce nombre aurait dû s’élever à 66.000 pour atteindre le taux de scolarisation relevé dans l’île en 2001.
Le nombre d’enseignants (540 dans le primaire et le 1er cycle du 2nd degré) est si faible qu’ils se voient confier des classes aux effectifs pléthoriques (abondants - NDLR). Les écoles à classe unique, assez fréquentes surtout hors des villes, accueillent souvent plus de 100 élèves dont l’âge varie entre 6 et 18 ans.
Ces enseignants n’ont souvent pas le titre requis pour enseigner. Pour exercer leur délicat métier, ils n’ont reçu aucune formation. Ils sont près de 30% à se trouver dans ce cas en 1939. L’unique inspecteur chargé de les conseiller est lui-même un instituteur, dévoué certes, bon pédagogue sans doute, mais il ne peut se déplacer dans toute l’île et il se consacre surtout à des tâches administratives.


"À notre tour, nous appelons à amplifier le rassemblement pour que la date du 19 mars soit célébrée chaque année ! Elle est le point de départ de l’amplification et de l’accélération de la structuration de notre identité, condition absolue d’un développement durable et pour tous les Réunionnais."

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


Célébration du 19 mars 1946

En réponse au Comité d’Appel à la célébration du 60ème anniversaire du 19 mars 46, un vin d’honneur est organisé le 19 mars 2006 à 10 heures dans la salle des "3 J" à Saint-Louis.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus