Rita Dalleau (Deux-Rives) : ’I fo le 19 mars lé célébré partou’

28 février 2006

"Une famille unie, solidaire et battante" : C’est ainsi que Céliane qualifie elle-même sa propre famille. Ce qui explique, selon elle, que ses membres aient pu traverser les épreuves d’une manière sereine et confiante. Car, du courage, il en a fallu à Rita, et à leur père René Arsène pour élever leurs enfants (huit dont un, Benjamin, décédé). "Moin lé né à Salazi é moin lariv dann laz disètan (...) Mon mari té né à Sinte-Suzanne, lu té agrikultèr, lu la osi travay lizine c’était un grand travailleur . Amoin, mi okipé zanfan é moin té sar rode de boi, lave linz, repass linz pou do moune. Lontan té mizèr mé lavé toujour un zafèr pou manzé. (...) Téfalé vréman débate pour viv. Sé sat nou la fé osi èk Lucet Langenier (...) in gran viktoir kan lu la rent mèr. Fo ni di osi, le Parti Communiste la bien luté pour défann anou, pour défann La Rénion. Lucet té vrémant in bon mèr, kan lu lé parti, nous la rèt fidèl zidé li té défann. Avek Maurice Gironcel, nou la kontinié le komba. Zordi, nou sré vraiment fier si la date le 19 mars lé fété partou. Pou tousat la lité, et osi, pou mon défun mari la kite anou, nana Kinzan. Zordi, nou lé fier voir le komba mené la porte son bann frui. Fo ni kontinié", conclut Rita dont tous les enfants sont toujours d’ardents militants du PCR. Un héritage de lutte que chacun à son niveau tente de fructifier au mieux.


Ce qu’était la colonie : la sous-alimentation des travailleurs

"Si trop de gens ne travaillent que quatre heures par jour, c’est parce que travailler davantage est au-dessus de leur force", cette affirmation, c’était le quotidien du travailleur réunionnais du temps du statut colonial comme l’explique un extrait d’un article d’ Eugène Rousse paru à l’occasion des 60 ans de notre journal.

En raison de son faible pouvoir d’achat, l’alimentation du travailleur réunionnais est mauvaise tant quantitativement que qualitativement.
D’après un rapport du président de l’Académie de La Réunion, Paul Guézé, sur l’alimentation réunionnaise en mai 1946, l’apport moyen de la nourriture du travailleur créole ne se chiffre qu’à 2.264 calories par jour alors que ses besoins se situent entre 3.000 et 4.000 calories. Ce rapport souligne également la pauvreté de l’alimentation en protéines et en matières grasses (moins de 50% des besoins sont couverts).
Cette mauvaise alimentation conduit l’universitaire Jean Defos du Rau à affirmer : "si trop de gens ne travaillent que quatre heures par jour, c’est parce que travailler davantage est au-dessus de leur force".
Cette mauvaise alimentation est aussi responsable - du moins en partie - du taux élevé des "non admis" aux Conseils de révision de l’armée. Ce taux s’élève par exemple pour les années 1947-1949 à 56,3%.


Cependant, l’Histoire a révélé que, du fait de l’existence du statut colonial, nos ancêtres ont continué à subir, avec l’engagisme et la colonisation directe, les conditions de vies héritées du régime esclavagiste. Cela a duré 1 siècle.

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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