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Hommage à Maurice Kriegel-Valrimont - 3 -
12 août 2006
Nous publions aujourd’hui le 3ème et dernier article de la série consacrée par Eugène Rousse à Maurice Kriegel-Valrimont, décédé à Paris le 2 août dernier. Après avoir évoqué la grande figure que fut ce dirigeant syndical, héros de la Résistance, il nous a montré comment cet homme politique a œuvré en particulier pour La Réunion.
En tant que député communiste, Maurice Kriegel-Valrimont fut notamment un ardent défenseur de la loi Vergès-Lépervanche. Mais il a également soutenu d’autres combats des Réunionnais pour la justice et la démocratie.
Défenseur des droits humains et solidaire des démocrates réunionnais, Maurice Kriegel-Valrimont s’est impliqué dans les suites du drame survenu le 25 mai 1946, place de la cathédrale à Saint-Denis.
Dans un livre paru en juillet 2000 aux éditions Les Deux Mondes, j’ai évoqué les circonstances dans lesquelles Alexis de Villeneuve, candidat à l’élection de la Seconde Assemblée constituante, a trouvé la mort ce jour-là alors qu’il se préparait à tenir un meeting à 50 mètres du domicile de son adversaire le docteur Raymond Vergès. Je n’y reviendrai pas.
Je me contenterai de rappeler que deux semaines après cette tragédie, le député et vice-président de la Haute Cour de justice Maurice Kriegel-Valrimont atterrissait sur l’aérodrome du Port. Au cours de son séjour dans l’île du 10 au 18 juin, il devait enquêter, pour le compte du PCF, sur ce drame et observer le déroulement du scrutin du 16 juin 1946 en faisant la tournée des bureaux de vote.
"Une odieuse machination politique"
Quatre jours après son arrivée et au terme de longs entretiens notamment avec le gouverneur Capagorry et le bâtonnier Raoul Nativel, Maurice Kriegel-Valrimont livre, au cours d’une conférence tenue dans la salle des fêtes de l’hôtel de ville de Saint-denis, les conclusions de son enquête à un public qui s’entasse littéralement dans l’immense salle : "Nous nous trouvons en présence d’une odieuse machination politique montée de toutes pièces par la droite locale", déclare-t-il.
Il se dit donc convaincu de l’innocence des personnes inculpées, emprisonnées et déclarées "coupables" sur les ondes de radio Saint-Denis par le gouverneur Capagorry. Et cela en violation du Droit français et quelques heures seulement après la mort de de Villeneuve. Rappelons que ces personnes sont au nombre de quatre ; il s’agit de Paul Vergès, Raymond Orré, Roger Bourdageau et Émile Quessoy. Envers ces soi-disant "coupables, la justice sera impitoyable", avait cru devoir ajouter le gouverneur, dont les accusations injustes ne sont basées que sur "la rumeur publique", de son propre aveu.
Des élections grossièrement truquées...
Comme je l’ai indiqué plus haut, Maurice Kriegel-Valrimont est venu à La Réunion pour assister également au déroulement du scrutin du 16 juin.
Ce juriste s’est déclaré absolument consterné par tout ce dont il a été témoin.
Dans une longue intervention faite à l’Assemblée nationale constituante le 28 août 1946, il fait part de ses observations.
Il note tout d’abord, non sans satisfaction, que tous les députés qui ont eu à examiner le dossier relatif au scrutin du 16 juin sont unanimes à "déplorer les conditions dans lesquelles se poursuivent les consultations électorales à La Réunion". Il s’agit des propres termes du rapporteur du 7ème bureau de l’Assemblée nationale, chargé de se prononcer sur la validation des députés. Il ne suffit pas de déplorer les violations quasi-permanentes du code électoral, il faut aussi et surtout se poser la question de savoir pourquoi des violations aussi grossières sont possibles, ajoute le député de Nancy, qui est indigné par l’impunité dont jouissent les fraudeurs électoraux.
... avec la caution du pouvoir local
Maurice Kriegel-Valrimont signale que lors des législatives du 26 mai 1936, douze électeurs ont été tués aux abords des bureaux de vote et il regrette que "ces assassinats n’aient pas donné lieu à des enquêtes sérieuses et que les présidents de bureau de vote n’aient pas été poursuivis et que leur culpabilité n’ait pu être établie".
Revenant à l’élection du 16 juin 1946, il signale que c’est dans un climat de terreur qu’elle a eu lieu : "des groupes d’hommes armés contrôlent les routes ; à l’abord des bureaux de vote, on établit des barrages pour être certain que ceux qu’on ne veut pas voir voter ne pourront se rendre aux bureaux de vote. Au besoin, on a des moyens de le leur faire comprendre, si d’aventure la barricade ne suffit pas".
Après avoir indiqué à ses collègues du 7ème bureau tous les moyens qui ont été mis en œuvre - avec la caution du pouvoir local - pour truquer le scrutin du 16 juin à La Réunion, Maurice Kriegel-Valrimont conclut : "il n’est pas possible qu’une Assemblée française donne l’impression qu’elle autorise ces pratiques".
Le procès de Lyon
Lors du procès des 4 inculpés de "l’assassinat" d’Alexis de Villeneuve qui se déroule devant la cour d’assises de Lyon du 17 au 23 juillet 1947, Maurice Kriegel-Valrimont vient insister sur "le climat de violence entretenu dans l’île par les nostalgiques de l’époque de l’esclavage". Il souligne qu’à La Réunion, "la misère dépasse très sensiblement tout ce qu’on imagine en France ; elle est d’autant plus choquante qu’elle est voisine d’un luxe étalé sans vergogne".
Cette misère, ajoute-t-il, est exploitée par des individus sans scrupules qui n’hésitent pas à recourir à toutes les formes de pression lors des consultations électorales, marquées par de grossières irrégularités. Ces irrégularités sont rendues possibles en raison de la carence du juge de l’élection.
Maurice Kriegel-Valrimont termine sa longue déposition en disant à la Cour et aux jurés sa conviction intime que "c’est une machination politique qui est à la base du procès Vergès".
Le vice-président de la Haute Cour de justice réussit à faire partager cette conviction à la cour d’assises de Lyon puisque l’avocat général renonce à "toute accusation de complot d’assassinat" et qu’il ne requiert que des peines correctionnelles assorties du sursis contre seulement deux des accusés ; les deux autres ne pouvant, selon lui, qu’être acquittés.
"Perpétuer l’esprit de rébellion"
Voilà quelques-uns des événements qui ont marqué la vie publique de Maurice Kriegel-Valrimont.
Ce fut une longue vie consacrée au combat permanent contre toutes les formes d’exclusion et d’injustice ; une vie qui fut un combat pour l’édification d’une société plus fraternelle et d’un monde plus solidaire.
La meilleure façon de lui rendre hommage, c’est de "perpétuer l’esprit de rébellion qui fut le fil rouge de sa vie", selon le directeur de “l’Humanité”, Patrick Le Hyaric.
Eugène Rousse
Le 19 mars 1946, à l’initiative de nos 2 députés, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, l’Assemblée constituante vota à l’unanimité une loi qui abolit le statut colonial et créa le Département de La Réunion.
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.
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