Vote unanime des militants pour célébrer le 19 mars

’Un loi ke la sorte La Réunion dans l’esklavage’

24 février 2006

Ils étaient des centaines à avoir participé au rassemblement organisé le dimanche 12 février au Bocage. Un rassemblement qui été une occasion supplémentaire et privilégiée pour Paul Vergès de leur adresser un vibrant hommage.
Un hommage que nous avons souhaité appuyer en revenant sur quelques tranches de vie de certains militants de la Commune de Sainte-Suzanne. Un hommage pour dire “Merci” à toutes ces femmes, et ces hommes, qui de génération en génération, ont contribué à façonner La Réunion d’aujourd’hui et surtout de l’inscrire résolument sur les rails du développement sur un socle de justice sociale, d’égalité, de solidarité et de fraternité. Autant de valeurs à porter encore plus loin, ce qui impliquera une étape nouvelle et décisive : célébrer dignement la date du 19 mars 1946, ce qui signera la reconnaissance officielle, légitime et publique de la lutte incarnée depuis des générations par les dirigeants du PCR et de ses militants. En attendant, lumière sur quelques-uns de ces militants de Sainte-Suzanne, massivement représentés lors du rassemblement du 12 février.

Après l’abolition du statut colonial, il a fallu de grandes luttes populaires pour en finir avec ce régime.

Mauricia Thibeault (La Marine) : "Fêter le 19 mars pour dire merci bann boug, bann famb la libère La Réunion l’esclavage"

"Quand moin la entendu Paul Vergès rendre hommage aux anciens, mon cœur la serré. Moin la pensé mon défunt mari" :
Au lendemain du grand rassemblement organisé au Bocage, Mauricia Thibeault a encore le cœur gros. "Jété venu pou représenté Firmin", un infatigable travailleur doublé d’un militant sans faille. Un homme qui a travaillé comme "manœuvre camion, Bois-Rouge, bref, un peu partou" et qui en même temps "faisait la politique avec le Parti communiste". Un homme trop tôt disparu puisqu’en 1979, il est parti à l’âge de 41 ans, suite à un accident de la circulation. Un homme dont Mauricia et ses enfants ont perpétué la lutte. Par esprit de fidélité mais aussi et surtout parce que souligne t-elle, c’était nécessaire :
"I faut savoir ce qu’était la vie ici quand la droite était au pouvoir. D’ailleurs, moi-même mi sort dann un famy communiste, pareil pou mon défunt mari. Ah oui, lontan té batay vraiment, (...). Sa la duré (..) Mi souvien nana pas si longtemps d’sa kan bann la droite lavé bouche la route isi La Marine. Toute la nuit, nous la rête debout, moin la fé café pour Lucet ek tout bann camarade. Banna la pu parti solman gran matin. Sa lété un période. Zordi, la changé mé la lutte, i faut pas largué. Nana tro problème, lavenir lé pas sûr pour marmailles. Sans le Parti, nous noré été encore dann l’esclavage. Zordi, nous la fait un bon bout chemin mais i faut continié avancer. C’est pour ça, moins lé daccord pour que le date 19 mars 46 i faut nous fête a li. Pou dire merci bann domoun la litté avan nou. Pou pa oublié bann boug, bann famn la fé La Reunion".


Plus que jamais, nous nous rappelons les propos de Laurent à l’Assemblée nationale : "Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou".

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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