
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
La longue marche vers la départementalisation de La Réunion - 1 -
18 mars 2006
À l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire du vote de la loi du 19 mars 1946, il est bon de rappeler un certain nombre de faits qui ont précédé et suivi ce qui restera dans notre histoire un événement qui n’a d’égal en importance que l’abolition de l’esclavage en 1848.
Il s’agit, pour l’essentiel, de faits se situant au cours de la période 1935-1995.
Les uns, précédant et rendant possible le vote de la loi ; les autres, postérieurs au 19 mars 1946 et qui ont conduit à l’extension à La Réunion de la législation sociale métropolitaine.
Le 18 juin 1935. C’est la première date à laquelle il nous faut nous arrêter lorsqu’on évoque la longue marche vers la départementalisation de La Réunion à l’occasion du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946.
Ce jour-là, les deux députés réunionnais Lucien Gasparin et Auguste Brunet déposent sur le bureau de la Chambre des députés une proposition de résolution - dont ils sont cosignataires - "tendant à inviter le Gouvernement à déposer [...] un projet de loi portant organisation des colonies de la Guadeloupe de la Martinique, de la Guyane et de La Réunion en départements dans les mêmes conditions que les départements d’Algérie".
Un changement d’étiquette
Afin d’étayer une demande pour laquelle ils n’ont, au demeurant, reçu aucun mandat de leur électorat, nos deux députés brossent des quatre vieilles colonies un tableau contrastant singulièrement avec la réalité. Un tableau idyllique, purement imaginaire.
"Aujourd’hui, écrivent-ils, on peut affirmer, sans crainte d’être contredit, qu’elles ne sont plus des colonies, qu’elles se sont toutes mises au niveau de nos départements dans tous les domaines ; leurs populations ont, d’ailleurs, les mêmes droits que les populations métropolitaines ; elles ont [...] toutes les institutions démocratiques de la métropole ; toutes les lois politiques, sociales, civiles... leur sont applicables et appliquées [...].
Les vieilles colonies des Antilles, de la Guyane et de La Réunion sont aujourd’hui de véritables départements [...] Il faut à leur tête des préfets [...] et leur rattachement au ministre de l’Intérieur [...] dans les mêmes conditions que les départements de l’Algérie. [...]".
Bref, pour nos représentants à la Chambre, le changement de statut des quatre vieilles colonies du 1er Empire colonial de la France se réduit tout simplement à un changement d’étiquette.
Des départements algériens...
On frémit en pensant à ce qu’il serait advenu de notre île si elle avait été purement et simplement alignée sur les départements algériens, où les autochtones ont constamment été dépouillés de tout droit, où l’"Arabe" a toujours été traité en être sous-humain.
Dans ces départements d’Algérie, une infime minorité des membres de la communauté européenne s’était arrogé - par la force des armes - le droit de régenter le sort des Algériens. Elle ne s’est jamais sentie gênée de vivre dans le luxe au milieu d’un océan de misère et de souffrance provoqué par la colonisation.
...à la colonie de La Réunion
Les Réunionnais ne sont certes pas aussi spoliés et aussi "humiliés" que les Algériens. Il leur reste en effet quelques lambeaux de droits attachés à leur qualité de citoyen français obtenue depuis 86 ans.
Mais très majoritairement, ils souffrent de la faim, de maladies telles le paludisme (responsable dans les années 1930 de 35% des décès, les parasitoses et la tuberculose, qui font d’effroyables ravages. L’état sanitaire de la colonie est tel que le taux de mortalité infantile (décès d’enfants de moins d’un an) atteint 369 pour mille en 1934. Dans l’île n’exercent que 24 médecins en 1935.
Les Réunionnais, dans leur grande majorité, s’abritent à cette époque dans des paillotes au sol en terre battue et dorment sur des gonis tendus sur quatre piquets fichés en terre : "le lit court-pas", disait-on alors.
Ils sont condamnés à faire d’interminables corvées d’eau non-potable, puisée très souvent dans les ravines, ainsi que de fréquentes corvées de bois mort, pour lesquelles les enfants sont mobilisés.
"8.000 profiteurs" sur 208.000 habitants
La colonie ne dispose pour l’essentiel que de routes grossièrement macadamisées. Très rares sont les rues des villes qui sont bitumées et disposent de trottoirs. L’électricité est un luxe qui n’est à la portée que d’une infime minorité. Les études secondaires sont réservées à une poignée d’enfants de privilégiés. Il faut aussi mentionner le niveau très bas des salaires et l’absence de toute garantie, tant lors des accidents que lorsqu’arrive la vieillesse.
Ajoutons enfin les atteintes fréquentes aux libertés et les violations permanentes du suffrage universel.
Le gouverneur Léon Truitard ne se trompe assurément pas lorsque, à son arrivée dans l’île le 17 août 1936, il déclare : "La Réunion compte 208.000 habitants dont 8.000 profiteurs".
Eugène Rousse
(à suivre)
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Nadia Payet, veuve de notre camarade Bruny Payet. Témoignages adresse ses condoléances à (…)
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Face à l’urgence de la situation de la maltraitance animale à La Réunion, l’association CIANA a lancé un appel aux décideurs, afin de "travailler (…)
Mézami,médam, zé méssyé , la sossyété, lé pa toulézour wi gingn in bon akèye. Défoi oui, défoi non, sirtou dann in sossyété wi koné pa bien lo (…)
Cinq mois après le lancement du plan « Anti-bandes », composante majeure du plan d’action départemental de restauration de la sécurité au (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Une fois de plus, des femmes sont la cible d’une forme de violence lâche, insidieuse et profondément inquiétante : les attaques à la seringue dans (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)