Sécheresse exceptionnelle à La Réunion : le PCR demande des mesures urgentes pour les élèves et un nouveau calendrier scolaire
24 janvier, parRentrée scolaire : communiqué du Parti communiste réunionnais
Les interventions à la conférence du PCR célébrant le 70e anniversaire du statut colonial
21 mars 2016
Yvan Dejean, secrétaire général du Parti communiste réunionnais était le troisième orateur. Il a présenté l’analyse du PCR sur le bilan des 70 années qui ont suivi le vote de la loi du 19 mars, qui abolissait le statut colonial et devait donner l’égalité aux Réunionnais. Au lieu d’appliquer l’égalité au 1er janvier 1947, les gouvernements qui se sont succédés ont fait de La Réunion une terre de consommation pour alimenter un système néocolonial. Face aux défis à venir, et pour sortir de cette crise, le PCR appelle à un nouveau rassemblement.
On connaît tous la situation à La Réunion : taux de chômage et illettrisme records, pauvreté grandissante, mal logement, etc. Bref, une situation « hors norme » comme le dit l’INSEE.
Cette situation n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’un long processus historique qui a commencé avec la colonisation du pays en 1663 et qui s’est poursuivi par les politiques mises en œuvre à La Réunion par le pouvoir central jusqu’à maintenant.
Le régime colonial avait l’avantage de dire clairement ses intentions : piller les richesses et les habitants des colonies au profit de la métropole et de ses grosses sociétés marchandes et commerciales.
Ce pillage systématique laissait les colonies et leurs populations dans le dénuement et la misère. Notre pays, La Réunion, en faisait partie.
A la fin de la guerre 39-45 un vent de libération a soufflé à travers le monde amenant les colonies à se libérer du joug colonial.
Qu’allaient faire les Réunionnais – es ? Loin de s’en remettre comme d’habitude aux décisions parisiennes, ils prirent leur destin en main et leurs députés Raymond Verges et Léon de Lepervanche firent voter le 19 mars 1946 une loi réclamant la fin du régime colonial et exigent pour La Réunion les mêmes droits qu’en France.
Nous connaissons la suite. Il a fallu se battre pendant près de 50 ans pour arracher l’égalité sociale. Il a fallu se battre pour arracher nos libertés fondamentales.
Sur le plan économique les colonialistes se sont dits : comment manœuvrer pour garder les intérêts de leurs grosses sociétés et même comment les améliorer. Et bien là plusieurs décisions ont été prises et elles font partie du bilan des 70 ans.
1ère décision : garder le monopole du commerce avec le colonisateur. Cela continue jusqu’à maintenant. L’essentiel de nos échanges commerciaux c’est avec la France et l’Union européenne.
2e décision : pour avoir un marché plus grand dans la colonie le gouvernement va maintenir pour les fonctionnaires le supplément colonial. Comme la population augmente, le nombre de fonctionnaires augmente, les transferts publics augmentent aussi.
Cela représente un pouvoir d’achats et un marché importants. Des milliards qui attirent à La Réunion les monopoles métropolitains. Et on voit surgir les grandes surfaces, la grande distribution qui vont évincer les petits commerces de l’époque.
Et c’est partout les grandes enseignes avec des milliards qu’elles encaissent. Mais en même temps c’est l’apartheid social.
Pour un même coût de la vie, certains ont une indemnité de vie chère et une grande majorité en sont dépourvues.
3 ème décision : Toujours pour, faire, faire, des profits aux capitalistes de métropole le gouvernement va supprimer le chemin de fer.
Or, le chemin de fer c’était un des plus performants au monde, avec un tunnel de 12 km : le train assurait le transport de marchandises, de voyageurs, etc. Le pouvoir supprime le chemin de fer.
C’est l’installation des monopoles pétroliers et automobile. L’importation de véhicules et carburants ce sont un milliard d’euros tous les ans. Et pour encore mieux rafler la mise ils ont évincé les Réunionnais qui avaient investis dans ce secteur. Où sont passés les Foucque, Sanglier, Cadjee. Les sociétés françaises, et dans une moindre mesure étrangères, ont tout récupéré.
Ainsi, le mécanisme est le suivant : on crée une classe de consommateur avec le transfert de crédits publics. On crée une classe solvable et on fait venir les monopoles qui aspirent cet argent public et le transforme en bénéfice privé et le tout au profit des colonisateurs.
On a donc transformé La Réunion de terre de production qu’elle était en 1946 en un pays de consommation (balance commerciale équilibré en 1946 jusqu’à dans les années 1960 puis c’est la dégringolade). On exporte 300 millions et on importe 4 milliards 700 millions. Comme on exporte de moins en moins on produit de moins en moins pour l’exportation donc c’est tout le tissu d’entreprises qui a disparu et il ne faut pas s’étonner que le chôme augmente. Et cela va s’aggraver avec la crise de la canne, les APE. C’est donc le chômage qui augmente et avec lui la pauvreté.
C’est cela les 70 ans de néo colonialisme. Ici je ferais une mise en garde. Ce que nous disons ne relèvent pas « de vieilles lunes marxistes », c’est bien notre réalité concrète d’hier et d’aujourd’hui.
C’est tout ce mécanisme depuis 1663 jusqu’à aujourd’hui qui nous amène à la situation actuelle. Qui peut arrêter l’augmentation du chômage dans le contexte actuelle et surtout avec une population qui ne cesse d’augmenter ? Nous disons que ce système a atteint ses limites et qu’il faut aller au fond des choses.
Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Quand le pouvoir actuel dit qu’il faut aller vers l’égalité réelle, faire un big bang et mener une autre politique c’est qu’il reconnaît que continuer dans la voie actuelle c’est mener La réunion au désastre.
Mais quelle politique mener ? Nous, nous formulons nos propositions. Elles ne sont pas à prendre ou à laisser nous les versons dans le débat.
Nous disons avant toute chose qu’il faut tenir compte de l’évolution du monde avec les 4 grands phénomènes qui vont bouleverser la planète : démographie, les changements du climat, la mondialisation des échanges commerciaux
et les progrès techniques.
Rien que dans notre zone géographique l’évolution démographique dans notre zone est considérable.
L’exemple de Madagascar est capital parce que dans le même temps il va devenir un pays émergent. Et pour se développer Madagascar aura besoin de personnes qualifiées. Ici nous avons plus de 7000 bacheliers tous les ans !
Nous pouvons faire un co-développement gagnant-gagnant avec la Grande île d’autant plus que nous avons avec elle des liens historiques et de sang.
Il nous faut donc nous insérer dans cette zone. Pour l’instant nous ne sommes intégrés que dans l’Europe et la France. Alors qu’à côté il y a des besoins. Mais, il faut donc nous intégrer dans notre zone économique qui est de plus en plus dynamique.
Nous ne disons pas qu’il faut tourner le dos à l’intégration à l’Europe et la France. Il faut garder les acquis de nos luttes. Il faut trouver le moyen de réaliser notre double intégration.
Vis-à-vis de la France : nous devons avoir des moyens politiques, administratifs et institutionnels et financiers pour pouvoir agir. Si tout dépend de Paris nous ne pourrons jamais nous intégrer dans la zone.
Or, tout dépend de Paris. Dans la COI nous ne sommes que des figurants. Le cas de l’ambassadeur ? Qui est ce ? Comment s’appelle-t-il ? Connaît-il nos quartiers ?
Nous n’avons aucun moyen d’action avec nos proches voisins, donc il faut avoir des moyens législatifs, mais aussi des moyens financiers.
Par le biais de l’égalité réelle qui est pour nous le PIB par habitant, par le biais d’une politique des revenus plus égalitaire, par la contribution de la française des jeux, des grosses sociétés opérant à La Réunion, il est indispensable de créer un fonds de développement régional au service du développement de La Réunion.
Sur le plan politique il faut arrêter de diluer les responsabilités. Nous disons qu’il faut une Assemblée Unique élue à la proportionnelle intégrale et dotée de délégations de compétences de la part de l’Etat, en dehors des domaines régaliens qui lui sont réservés, pour négocier et signer des accords avec les pays voisins mais aussi l’Europe et d’autres pays.
Tout ce que l’on vient de dire : liberté de commerce, assemblée unique, un fonds de développement, tout cela était contenu dans les thèses de la fondation du Parti en 1959.
Tout cela était l’essence même du contenu de l’Autonomie portée par les thèses du Congrès fondateur du PCR.
Et nous tenons à rendre hommage à leurs auteurs et principalement à Paul Verges qui il y a 57 ans ont eu la lucidité de définir la seule voie possible.
Et aujourd’hui, quand on voit les uns ou les autres, qui prôner l’autonomie fiscale, qui prôner plus d’autonomie, ceux-là même qui vouaient les communistes aux gémonies, on se dit que les communistes réunionnais ont eu 50 ans d’avance sur les autres.
Ce que nous venons de dire sur le fonds de développement, sur une assemblée responsable, sur la nécessité d’ouvrir La Réunion sur sa zone sont les vrais problèmes auxquels il faut apporter des solutions.
Si on ne s’attaque pas à ces problèmes, on en restera aux proclamations verbales et on utilisera les mêmes subterfuges pour continuer la politique néo coloniale de ces 70 ans.
C’est ce débat de fond que nous voulons lancer dans l’opinion.
Et nous devons le faire vite parce que le Pouvoir veut faire voter dans les mois qui viennent une loi dite d’égalité réelle qui engagera La Réunion sur plusieurs décennies.
Allons au fond des choses. Posons les vrais problèmes devant les Réunionnais. Débattons entre nous pour arriver à élaborer un projet partagé entre nous et pour le mettre en œuvre.
Il faut donc changer radicalement le système. Mais le contenu du changement doit être porté par le plus grand nombre. Nous appelons à un grand rassemblement.
En 1946, sortir du régime colonial n’était pas facile. Mais Raymond Verges et Léon de Lepervanche ont su créer un grand rassemblement. Ce rassemblement n’était seulement celui de la gauche. Mais celui de tous les réunionnais qui voulaient mettre fin au régime colonial. Ils ont gagné.
Il faut aujourd’hui faire la même chose.
Les conditions ne sont plus celles de 1946. Elles sont nouvelles.
Peut-être plus difficiles qu’hier. Mais c’est de notre responsabilité de trouver les solutions. Nous invitons tous les réunionnais à ce grand rassemblement. Nous sommes prêts à apporter notre contribution.
Si tout le monde est dans ce même état d’esprit ce rassemblement aura lieu et les Réunionnais - es seront trouvés comme en 1946 la juste voie pour sauver leur pays et avec lui les nouvelles générations de La Réunion.
Vive le rassemblement des Réunionnais
Vive La Réunion
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Messages
21 mars 2016, 19:20, par titienne
La Réunion doit prendre son destin en main, c’est une réalité incontournable ! Mais encore faut-il que nous arrivions à dépasser des querelles inutiles, je le dis, l’écrit car j’ai vu des occasions de victoires du peuple, de la noble politique , Humaniste, progressiste et de rassemblement de toutes personnes pour qui l’interet superieur de la Réunion est la pierre angulaire de notre developpement, se transformé , malgré nous, je le redis, en desastre électorales !
Comment un pays peut-il avancer sur la voie du developpement , si l’on arrive meme pas à s’entendre , meme si les solutions , les remedes proposées sont bonnes ?
Toutes et tous celles et ceux qui se sont battus, de façon sincère, désinteressé , au risque et péril de leurs vies memes, n’avaient d’autres ambitions que celle du développement de la Réunion et nous les remercions pour ces difficiles combat !
Quand au profit réalisées durant les périodes précitées,nous devons avoir un droit d’inventaire , les capitaux étaient -ils seulement d’essence exterieurs ? Ce qui est sur c’est que les travailleuses et travailleurs, la Réunion d’en bas ont été victimes de ces agissements capitalistes d’où qi’ils venaient ! il faut le dire et dénoncer aussi